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23 mars 2021 2 23 /03 /mars /2021 08:55

 

Massacrés puis déportés en 1871, les communards sont amnistiés en 1880, avant que leurs réformes soient peu à peu adoptées. Il faudra attendre 2016 pour que les députés réhabilitent ces héros par le vote.

Le gouvernement d’Adolphe Thiers s’est acharné contre les communards. Son objectif était d’anéantir toute idée de révolution sociale, et de criminaliser les fédérés. Cela commence avec la semaine sanglante : plus de 20 000 communards sont massacrés, pendant des combats puis lors d’exécutions sommaires. Cela passe ensuite par une répression judiciaire : plus de 46 000 personnes sont jugées par les conseils de guerre, et 13 450 sont condamnées, dont 4 652 à la réclusion ou à l’emprisonnement et 4 586 à la déportation, la plupart du temps en Algérie ou en Nouvelle-Calédonie. C’est le début du bagne pour de nombreux communards. Mais dès 1871 naît l’idée parmi leurs défenseurs de les faire amnistier. C’est le cas de Victor Hugo, qui en fait le dernier grand combat de sa vie. De nombreuses propositions de loi sont débattues puis rejetées, jusqu’au vote définitif de l’amnistie en 1880, après le retour des républicains au pouvoir. Les communards emprisonnés ou exilés peuvent alors revenir en France.

 

« Le cadavre est à terre mais l’idée est debout »

« L’amnistie est la suprême extinction des colères, des guerres civiles. Pourquoi ? Parce qu’elle contient une sorte de pardon réciproque (…). Ce qu’on implore, ce qu’on veut, c’est l’apaisement ; et, messieurs, il n’y a qu’un apaisement, c’est l’oubli », argumente à l’époque Victor Hugo, afin de faire accepter la loi. Mais, très vite, l’oubli ne suffit plus. « C’était un premier pas. Cependant l’amnistie efface la peine mais pas la condamnation. Les communards et leurs héritiers se prononcent alors pour une réhabilitation totale », rappelle Roger Martelli. L’historien est également coprésident de l’association des Amies et Amis de la Commune de Paris. Il s’agit de la plus ancienne organisation du mouvement ouvrier français encore en activité. Fondée en 1882 par les communards revenus de déportation et d’exil, elle vise à faire vivre la mémoire et les combats de la Commune. Sa devise est la suivante : « Le cadavre est à terre mais l’idée est debout ».

De nombreuses mesures prises par la Commune seront d’ailleurs adoptées ensuite, au fil des ans. Mais il faudra attendre 2016 pour qu’une résolution proclamant la réhabilitation des communards soit votée à l’Assemblée nationale, à l’initiative du député PS Patrick Bloche. Le texte, qui n’est pas soumis à décret d’application et aurait pu aller plus loin, constitue une avancée considérable, puisqu’il invite à ce que la République « rende honneur et dignité à ces femmes et ces hommes qui ont combattu pour la liberté », et juge nécessaire « que soient mieux connues et diffusées les valeurs républicaines portées » par la Commune de Paris. A. S.

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