Le débat sur les enjeux des élections présidentielle et législatives de 2022 est lancé dans notre parti. Il va connaître un premier aboutissement important lors de la conférence nationale des 10 et 11 avril, puis lors du vote de l'ensemble des adhérent·e·s du 7 au 9 mai 2021.
Un Conseil national du Parti se tiendra le 13 mars, qui adoptera un projet de résolution préparatoire à cette conférence nationale. La commission désignée pour préparer ce projet de résolution est actuellement au travail.
Avec cette lettre du Conseil national, j'attire ton attention sur l'importance de ce débat, des décisions qui en découleront et qui nous engageront pour toute l'année qui vient. Je le fais pour trois raisons.
La première tient au caractère démocratique de nos décisions. Elles valent par l'engagement du maximum de nos adhérent·e·s. Or, la période est difficile pour la vie sociale et pour notre vie démocratique. Nous sommes en plus engagés au même moment dans de nombreuses batailles liées à la crise sanitaire et à ses conséquences, ainsi que dans la préparation de deux autres échéances électorales, régionales et départementales, prévues au mois de juin 2021.
Les sollicitations sont ainsi multiples. Il faut donc veiller, individuellement et collectivement, à garder du temps pour réfléchir à ces choix essentiels pour 2022 et s'y impliquer autant que possible. Je t'invite pour cela à lire l'appel à contribution lancé par Christian Picquet et Eliane Assassi et à prendre connaissance du dispositif de contribution et d'information mis à la disposition de chaque communiste:
La seconde raison tient évidemment à l'importance des échéances politiques de 2022 pour le pays, et donc pour notre parti. Aurons-nous à subir un second quinquennat d'Emmanuel Macron ou ces échéances, présidentielle et législatives, peuvent-elles permettre de redonner espoir à notre peuple ? Une alternative de gauche, sociale et écologique est -elle possible ou les forces de l'argent, de la droite et de l'extrême-droite sont-elles une nouvelle fois capables de l'éviter en construisant, comme on le voit en ce moment en Italie, une alliance plus autoritaire et anti-sociale encore ?
Notre parti, les idées originales qui fondent notre projet, notre capacité de rassemblement ont un rôle à jouer pour dénouer favorablement cette situation qui est peut-être lourde de dangers pour l'avenir du pays. Comment jouer ce rôle ? Comment être utile ? Les conditions existent-elles pour présenter cette fois une candidature communiste comme l'a envisagé notre dernier congrès ? Comment contourner la difficulté que nous pose l'élection présidentielle depuis plusieurs décennies, que l'on ait ou non fait le choix de présenter un candidat ? Et si nous faisons le choix d'une candidature communiste, quel sens donner à cette candidature ? Quels contenus mettre en avant qui mobilisent, sollicitent l'intervention sociale et citoyenne, le désir de politique, aujourd'hui si dangereusement méprisé ? Quelle initiative politique prendre, capable de renouer avec une dynamique qui sorte la gauche et les forces populaires des divisions actuelles pour rendre possible une nouvelle majorité politique ? Comment mener de front les deux élections, présidentielle et législatives, en s'assurant d'une représentation communiste renforcée à l'Assemblée nationale ? Autant de questions cruciales qui mérite le débat du maximum de communistes et d'ami·e·s qui partout dans le pays travaillent à nos côtés.
La troisième raison tient au nécessaire climat de notre débat. Il doit viser l'exigence commune car les questions que nous avons à affronter ne vont pas de soi. Tout doit être mis sur la table, sans tabou, sans faux-fuyant. Nous n'avons pas le droit aux raccourcis ni à la facilité et, encore moins, aux anathèmes ou l’étiquetage des communistes. Nous devons instruire ce débat collectif dans le respect des uns et des autres, des différents points de vue, car il y en aura et c'est normal face à la situation que nous connaissons. C'est ainsi que nous nous donnerons les meilleures chances de travailler rassemblés dans l'année qui vient.
Je ne doute pas de l'inventivité des communistes, de leurs directions locales et départementales, pour permettre au débat de se déployer à la hauteur des enjeux inédits d'une période historique et internationale décidément pas comme les autres.
Nous avons besoin de toutes et tous.
A vos réflexions, à vos plumes, à vos contributions, à votre intelligence individuelle et collective !
Pierre Laurent
Président du Conseil national du PCF
À l’issue de sa réunion du 12 décembre, le Conseil national avait élu une commission de 20 membres, chargée de lui soumettre des projets de documents à proposer aux communistes, d’abord à l’occasion de la conférence nationale des 10 et 11 avril, portant sur les choix à opérer pour 2022, puis du 39e Congrès, convoqué du 5 au 7 novembre prochains.
Préparation de la conférence nationale du PCF des 10 et 11 avril 2021:
Un débat de très grande importance est lancé au Parti communiste français
La pandémie en cours révèle et aggrave la crise du capitalisme globalisé et financiarisé. Les crises sanitaire, écologique, climatique, économique, sociale, démocratique se font écho. L’humanité s’en retrouve confrontée à un véritable défi de civilisation.
Toutes les questions qui se trouvent soulevées dans ce contexte exceptionnel vont être au cœur de l’élection présidentielle et des élections législatives du printemps 2022. Elles appellent des réponses et des solutions d’un très haut niveau, pour répondre aux aspirations de notre peuple et rouvrir un chemin d’espoir à la France.
Il revient aux communistes d’instruire les enjeux de ce moment politique crucial. D’apprécier avec précision l’état du pays à l’issue d’un quinquennat de démolition sociale, la violence des réponses capitalistes à la crise et les attentes du pays comme du mouvement social, les dangers qui se précisent du côté de la droite et de l’extrême droite, la situation de la gauche. De contribuer, à partir de leurs expériences riches et multiples, à l’affirmation de notre projet pour la France, à l’élaboration des propositions de rupture à même de rassembler une majorité politique et populaire, à la définition de la stratégie à même de reconquérir le monde du travail et la jeunesse sans lesquels aucun changement véritable ne saurait voir le jour. De permettre ainsi au Parti d’être utile à notre peuple, de peser sur les débats politiques de 2022, de décider ou non de la présentation d’une candidature communiste à la présidentielle comme le 38e Congrès en avait donné le mandat, de prendre les dispositions pour conduire efficacement la bataille des législatives tout aussi déterminante pour l’avenir.
La conférence nationale des 10 et 11 avril prochains réunira 1 000 délégué·e·s (dont 11 de notre fédération du Finistère), dans les conditions fixées par nos statuts et dans le cadre d’un procédé de visioconférence, organisé à partir de toutes nos fédérations. C’est dire qu’il s’agira d’un acte démocratique exceptionnel, au moment où le pays subit les restrictions d’états d’urgence à répétition.
Dans les deux mois qui nous séparent de ce rendez-vous particulièrement important, les communistes vont avoir à exercer leur souveraineté. C’est-à-dire à réfléchir, écrire, exprimer leurs opinions, réunir leurs sections et conseils départementaux, faire remonter les procès-verbaux détaillés de leurs débats et les propositions qui en émaneront.
Le dernier conseil national, pour permettre l’organisation de ce vaste échange à tous les niveaux du Parti, et pour le nourrir des contributions individuelles et collectives, a décidé d’ouvrir un site Internet dédié, auquel il est possible d’accéder en se connectant sur le site https://conference2022.pcf.fr Les contributions peuvent également être envoyées par courriel à l’adresse : conference2022@pcf.fr.
La commission du texte, quant à elle, est déjà au travail. À partir des premiers échanges, elle présentera un projet de texte au conseil national du 13 mars. Il appartiendra alors à toutes les organisations du Parti d’y contribuer, en vue de la conférence nationale qui aura à adopter le document d’orientation définitif ainsi que le bulletin de vote sur lequel chaque communiste aura à se prononcer les 7, 8 et 9 mai.
Et c’est toujours avec le souci de permettre à chacune et chacun d’avoir toutes les cartes en main, que le conseil national a également décidé de créer les conditions d’une candidature communiste à la présidentielle si les communistes en décident ainsi, en lançant dès à présent un appel à candidature.
Ensemble, dans le respect de toutes les opinions, et fidèles à la tradition solidaire qui nous caractérise depuis toujours, faisons de ce moment un exemple de démocratie ambitieuse. µ
Éliane Assassi et Christian Picquet
co-présidents de la Commission nationale du texte"
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