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4 février 2021 4 04 /02 /février /2021 07:02

 

Des militants syndicaux ont exploré le site alimenté par Pôle emploi et consacré au plan « Un jeune, une solution ». Sur 289 offres examinées, 173 présenteraient « au moins une mention illégale », dénonce leur rapport.

Des militants de la CGT ont exploré le site « Un jeune, une solution », vitrine du plan du même nom lancé en juillet dernier par le gouvernement, en réponse à la crise du Covid. Réalisée les 18 et 19 janvier, leur étude porte sur 289 offres d’emploi situés à Saint-Denis (et jusqu’à 10 kilomètres environ), dans les domaines du commerce et du bâtiment, « secteurs où de nombreux jeunes commencent leur parcours professionnel », explique le comité national CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires

 

 

site www.1jeune1solution.gouv.fr.

Alors que ce site est l'instrument du plan à 6,5 milliards d’euros censé répondre aux inquiétudes des 700 000 nouveaux entrants sur le marché du travail, la partie dédiée aux offres a été conçue par Pôle Emploi de manière bancale, juge ce comité de la CGT, dans leur rapport. Le syndicat dénonce même des « offres inexistantes, imprécisions, confusions, mensonges ».

De son côté, Pôle emploi conteste les conclusions de ce rapport. Auprès de Mediapart, son service communication affirme que « pour limiter les offres illégales, Pôle emploi a entrepris depuis plusieurs années de former ses conseillers pour mieux repérer les offres illégales, de sensibiliser les recruteurs pour mieux rédiger leurs offres ou bien encore d’impliquer ses sites partenaires sur le sujet »

Pourtant, selon la CGT, 173 des 289 offres examinées sur le site « Un jeune, une solution » auraient « au moins une mention illégale ». L’intégralité du rapport et des documents sur lesquels il s’appuie est à retrouver ici.

 

 

Le rapport indique que 32% des offres étudiées comportant la mention “Débutant accepté” demandent, en réalité, une expérience. © DR

  • Des offres présentées comme réservées aux débutants nécessitent, en réalité, plusieurs années d’expérience. 

La CGT en veut pour preuve une offre d’emploi de responsable d’affaires. L’offre indique à la fois que le poste est ouvert aux débutants et qu’il faut bénéficier d’une expérience d’au moins cinq ans dans la gestion d’affaires en électricité tertiaire, à quelques lignes d’écart. Or, l’article L. 5331-3 du Code du travail dispose qu’« il est interdit de faire publier […] une insertion d’offres d’emploi ou d’offres de travaux à domicile comportant des allégations fausses ou susceptibles d’induire en erreur ».r

  • À Carrefour, des 13es mois qui n’existent pas.

Sur les 209 offres dans le secteur du commerce qui ont été analysées par le syndicat, 38 d’entre elles sont des postes à pourvoir au sein du groupe Carrefour. 34 de ces 38 offres sont en réalité des contrats de professionnalisation pour un an. 

Sur chacune des 34 offres, il est fait mention d’un 13ème mois (Carrefour Market), voire d’un 13,5 mois (Carrefour hyper). Or, les salariés en contrats de professionnalisation n’ont jamais accès à ces salaires puisque chez Carrefour Market, il faut plus d’un an d’ancienneté calendaire, c'est-à -dire du 1er janvier au 31 décembre. Chez Carrefour hyper, il faut plus d’un an d’ancienneté et là aussi, ce n’est jamais le cas pour les jeunes en contrats de professionnalisation. « Aucun embauché en contrat de professionnalisation d’un an ne remplira ces conditions. Pareil pour la prime de vacances », résument dans un communiqué commun le Comité national CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires et la section CGT de Carrefour.

  • Des offres peu claires.

Il y a cette offre illisible o` des signes sont venus s’intercaler entre les lettres, cette autre où on ne sait pas si le poste à pourvoir est en intérim, CDD ou CDI, ce poste d’expert bancaire référencé en tant qu’employé de rayon produits alimentaires ou encore cette offre pour un poste de coiffeuse, publiée le 7 janvier 2021, qui précise que « la prise de poste se fera post-confinement », une date pour le mois floue tant la période est incertaine.

 

Selon Pierre Garnodier, secrétaire général du Comité national CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires, ces pratiques sont récurrentes : « C’est une politique systématique de Pôle emploi, qui est le reflet de la politique du gouvernement et de l’état du marché de l’emploi. Gonfler artificiellement les offres de Pôle emploi, ça permet à Emmanuel Macron de dire qu’il suffit de traverser la rue pour trouver un emploi et à Élisabeth Borne de maintenir le contrôle sur les chômeurs et de multiplier les radiations, y compris durant cette période de pénurie d’emplois. » 

Dans son communiqué de presse, le comité s’interroge sur les similitudes dans l’erreur, entre le site consacré aux chômeurs et celui réservé aux 700 000 nouveaux entrants sur le marché du travail : « Jean Bassères, le directeur général de Pôle emploi, et le ministère du travail sont au courant depuis des années des dérives sur pole-emploi.fr. Pourquoi persister, et même faire pire sur 1jeune1solution.gouv.fr ? »

De son côté, Pôle emploi l’assure : tout va bien. Mieux : « En 2019, après l’étude de 4 550 offres, 92,5 % des offres étaient conformes au cadre légal. La méthode pour mener cette étude a été auditée par un cabinet indépendant et les résultats ont été partagés avec les partenaires de Pôle emploi », assure l’établissement public. Une étude qui n’a pas été publiée et à laquelle le Comité national CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires n’a pas eu accès.

 

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