Oublié pour 2021, le coronavirus ? Et non, en tout cas par pour les finances de la mairie de Morlaix (Finistère). Un premier surcoût de 575 000 € a été calculé, lors du conseil municipal de jeudi 17 décembre 2020.
Les finances étaient au menu de ce conseil municipal de jeudi 17 décembre 2020. Une soirée marquée par des problèmes de sons pendant la visioconférence, mais aussi par l’impact du coronavirus sur les budgets de la Ville.
Quelles décisions ont été prises pour aider les commerçants ?
On le sait, les commerces locaux ont beaucoup souffert de la crise sanitaire du coronavirus. De ce fait, le conseil municipal proposait une exonération totale de la taxe d’occupation commerciale du domaine public. À l’origine, elle devait s’opérer du 15 mars au 30 septembre, mais le second confinement est passé par là, et il a été proposé une exonération totale pour 2020. Ce à quoi l’opposition a rappelé que « nous avions proposé cela dès mars. Même si c’est un coût pour la collectivité, le commerce local est prioritaire », par la voix d’Annie Piriou.
Quelles nouvelles charges la Ville doit payer à cause du Covid ?
La somme de 575 000 € est à éponger. 370 000 € sont issus d’une subvention complémentaire pour la cuisine centrale qui s’occupe de la confection des repas en Ehpad et dans les écoles. En effet, le personnel a été payé alors que les repas des écoliers n’ont pas tous été consommés et il était nécessaire d’acheter des gants, du gel hydroalcoolique, etc. 43 000 € correspondent aux pertes sèches du parc des expositions de Langolvas.
Comment la Ville va faire pour essuyer cette somme ?
Un dispositif de l’État permet à la mairie de lisser sur cinq ans les surcoûts liés au Covid. Cela va les « transformer en crédit d’investissement pour ne pas peser sur les crédits de fonctionnement. Nous sommes en contact avec tous les financeurs publics pour construire un Plan Pluriannuel d’Investissement compléter par les fonds de l’État prioritairement (Plan de Relance) », complète Jean-Paul Vermot, maire. Ainsi, pour les cinq prochaines années, la ville devra payer 115 000 € par an pour éponger cette dette.
Quelle autre conséquence pour Langolvas ?
L’Association Retrouver du travail (ART) a effectué un chantier à Langolvas, mais il y avait moins à faire cette année, à cause du Covid. Pour ne pas pénaliser cette association à vocation sociale, la Ville a voté le renouvellement de la convention et compense ces chantiers en moins par la somme de 8 000 €. « Nous réfléchissons à développer les clauses d’insertion sociale dans les clauses de nos marchés publics », complète Ismaël Dupont, premier adjoint aux finances.
Pourquoi le débat d’orientation budgétaire n’a-t-il pas été voté ?
C’est l’un des points qui a suscité le plus d’échanges entre l’opposition et la majorité et qui s’est soldé par sept abstentions. Le débat d’orientation budgétaire et le vote du budget ont été reportés au premier trimestre 2021, au lieu d’être débattu ce jeudi 17 décembre 2020. « Nous regrettons cette décision, annonce Jean-Charles Pouliquen, élu de la minorité. Voter le budget en année civile est confortable pour les associations et les partenaires. »
Pour justifier ce choix, le maire a expliqué que « nous étions en difficultés pour construire le budget et nous avons besoin de temps pour construire notre projet ».
Et concernant la culture ?
Le Théâtre de Morlaix a vu sa subvention municipale baisser cette année, avec 50 000 € (contre 110 000 € les deux dernières années). L’explication est simple : « Il y a eu beaucoup d’annulations de spectacle, mais le théâtre a besoin de moins », souligne Ismaël Dupont.
La majorité municipale de Morlaix (Finistère) va réaliser un point de son programme. Il s’agit du droit à l’initiative citoyenne : une pétition de 500 Morlaisiens de plus de 16 ans sera proposée. Une question de celle-ci sera validée par le conseil municipal.
C’était une promesse de campagne. Le conseil municipal de Morlaix (Finistère) du jeudi 17 décembre 2020 a entériné l’article 20 du nouveau règlement intérieur du conseil municipal.
Une pétition sera proposée à 500 Morlaisiens et Morlaisiennes de plus de 16 ans. Une question issue de cette pétition sera choisie par le conseil municipal pour être débattue et validée, « si elle est bien dans un domaine de compétence de la commune », précise le maire, Jean-Paul Vermot.
« Le fait du prince »
Agnès Le Brun, de l’opposition, a salué « l’idée, bonne et intéressante. C’est un progrès cet article mais ce n’est pas nouveau : rue de Brest, lors de l’installation des pistes cyclables, nous avons fait appel à des experts, avons écouté ce qu’ils nous avaient dit ». Elle regrette l’interprétation de l’article, qui se traduirait par « le fait du prince, le maire et la commission feront ce qu’ils voudront, il n’y aura pas obligation de les traiter ».
Ainsi, il y aura des commissions permanentes où seront intégrés les citoyens, pour « enrichir la réflexion des commissions. Cela permet de rendre des comptes sur la politique de la municipalité. Pour réconcilier les citoyens avec la vie politique », a rappelé Ismaël Dupont, premier adjoint aux finances.
Six élus de l’opposition se sont abstenus lors du vote.
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