À l’issue de la conférence nationale de l’Union des étudiants communistes, sa secrétaire nationale, Anaïs Fley, revient sur les chantiers de l’UEC, dont le revenu étudiant. Entretien.
Vous militez pour l’instauration d’un revenu étudiant. Quelle forme prendrait-il et comment le financer ?
Anaïs Fley Le revenu étudiant serait fixé au niveau du salaire minimum et en fonction du niveau de qualification et de formation. Il serait financé par les cotisations sociales via la création d’une nouvelle branche de la Sécurité sociale, une branche « formation » qui permettrait d’étendre à une nouvelle période de la vie ce système révolutionnaire et émancipateur qu’est la Sécurité sociale, plutôt que de continuer à le détruire comme le fait le gouvernement avec la réforme des retraites. Le revenu étudiant permettrait d’économiser des sommes colossales consacrées actuellement aux bourses ou aux aides qui pallient la précarité étudiante. C’est une mesure qui pose directement la question du communisme, en repensant la notion de travail, en reconnaissant les études supérieures comme un travail en tant que tel. À ce jour, nous avons plus de 5 000 étudiants et étudiantes qui ont signé la pétition « Étudier, c’est travailler » pour le revenu étudiant.
Emmanuel Macron a admis, le 14 octobre, que « c’est dur d’avoir 20 ans en 2020 ». Que lui répond l’UEC ?
Anaïs Fley Si c’est dur d’avoir 20 ans en 2020, c’est surtout parce qu’on se trouve dans une situation où il est plus que jamais nécessaire de s’engager, or les jeunes ont peu de possibilités de lutter ensemble pour l’émancipation et la justice. C’est un enjeu majeur de convaincre les étudiants de se mobiliser contre Macron, que la lutte n’est pas accessoire. La démocratie ne se limite pas au vote, mais c’est un moment incontournable de la vie démocratique française, c’est tragique que de nombreux jeunes se sentent étrangers à ce moment. Nous devons nous mobiliser pour amorcer une transformation sociale, les crises sanitaires et écologiques nous rappellent que nous avons peu de temps pour cela, au risque d’aller droit dans le mur.
Le féminisme est un des principaux chevaux de bataille de l’UEC et était au menu de la conférence nationale qui s’est tenue ce week-end. Comment va se matérialiser ce combat ?
Anaïs Fley Il y a urgence à donner des responsabilités politiques aux femmes et dans les luttes dans les facs. L’UEC est une organisation politique et nous avons une direction nationale composée aux deux tiers de femmes. C’est un enjeu révolutionnaire de permettre aux femmes d’accéder à ces postes à responsabilité. De manière plus générale, sur les facs, on doit permettre aux femmes d’occuper tout l’espace qu’elles souhaitent, donc de lutter contre les violences sexistes et sexuelles : on doit faire de la prévention, former le personnel à écouter les victimes et sanctionner administrativement ceux qui se livrent à ces violences.
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