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5 septembre 2020 6 05 /09 /septembre /2020 06:28
Les Israéliens veulent expulser Salah Hamouri (L'Humanité, Pierre Barbancey, 4 septembre 2020)
Les Israéliens veulent expulser Salah Hamouri
Vendredi 4 Septembre 2020
Le ministre israélien de l’Intérieur veut annuler le titre de résident permanent de l’avocat franco-palestinien. Il est pourtant né Jérusalem où il a toujours vécu. Une mesure politique qui, si elle était appliquée, le contraindrait à quitter sa terre natale. Il est décidé, avec ses soutiens, à ne pas se laisser faire.
 

Les autorités israéliennes, une fois de plus, harcèlent Salah Hamouri. L’avocat franco-palestinien a été convoqué le 3 septembre au centre d’interrogatoire de Moskobiyeh, à Jérusalem. Là, une lettre signée du ministre de l’Intérieur, Aryé Deri, lui a été remise. Le ministre de Netanyahou y fait part de sa décision de retirer purement et simplement la carte de résidence permanente de Salah Hamouri, seul papier officiel lui permettant de vivre, chez lui, à Jérusalem.

Il invoque pour cela, ce que les Israéliens appellent la Loi sur l’Entrée (Law of Entry). Celle-ci, édictée en 1952 visait les personnes de nationalités étrangères désireuses d’obtenir un permis de résidence en Israël. Après l’occupation de Jérusalem-est en 1967 et l’annexion de ce territoire, les autorités israéliennes ont décidé d’appliquer cette loi aux Palestiniens vivant dans la partie orientale de la ville, en leur « offrant » le même statut que des étrangers, à savoir acquérir le statut de résident permanent ! Un statut qui, de plus, n’est pas automatiquement transmissible à ses enfants ou au conjoint non-résident et peut être annulé à la discrétion du Ministère de l’Intérieur. Cerise sur le gâteau, les Palestiniens ayant le statut de résidents permanents peuvent demander la nationalité israélienne. Ce que pratiquement aucun ne fait. D’abord parce que ce serait reconnaître l’occupation et partager l’idée que Jérusalem-est appartiendrait à Israël. Ensuite, acquérir cette nationalité oblige à faire serment d’allégeance à Israël, la puissance occupante. Depuis 1995, de nombreuses révocations du statut de résident ont eu lieu sous plusieurs prétextes, notamment en arguant que la résidence principale était faussement Jérusalem ou qu’ils étaient absents depuis trop longtemps. La construction du mur a également placé de nombreuses familles en dehors des nouvelles délimitations de Jérusalem qui se sont retrouvées arbitrairement en Cisjordanie. D’autres annulations ont eu lieu pour non-respect de «l’obligation minimale de loyauté envers l’État d’Israël ».

Le ministre israélien estime que Salah Hamouri utilise sa position de résident d’Israël pour agir contre cet État. Il évoque sa condamnation à sept ans de prison mais s’appuie aussi sur la détention administrative d’un an (en 2018-2019) alors qu’aucun procès n’a eu lieu et que les dossiers étant secrets, nul ne sait officiellement pourquoi celui qui est maintenant un avocat des droits de l’homme a été enfermé. On pourra également remarquer que ce ministre, Aryé Deri, né en 1959 à Marrakech, au Maroc donc, dénie à Salah Hamouri, né en 1985 à Jérusalem, en Palestine donc, de vivre sur la terre où il a vu le jour !

Autant dire que si cette mesure est appliquée, que le statut permanent de résident est annulé, Salah Hamouri sera obligé de quitter la Palestine. En effet, selon les accords d’Oslo, les Palestiniens de Jérusalem ne dépendent pas de l’Autorité palestinienne mais d’Israël. En clair, ils ne sont pas reconnus comme Palestiniens. Toute installation ailleurs qu’à Jérusalem où de quiconque n’est pas israélien, y compris à Ramallah, nécessite donc l’obtention d’un visa de la part d’Israël. Qui peut donc refuser. C’est déjà le cas pour l’épouse de Salah Hamouri qui ne peut plus se rendre ni en Israël ni dans les territoires palestiniens en vertu d’une décision discriminatoire.

Comme le fait remarquer l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) dans un article publié sur son site en 2017 : « Les révocations du statut de résident forcent souvent les habitants palestiniens de Jérusalem-Est – qui sont pourtant en théorie protégés par les obligations incombant à toute puissance occupante dans le cadre de la Quatrième Convention de Genève – à quitter le territoire dans lequel ils habitent. Cela constitue des transferts forcés quand elles provoquent un déplacement vers d’autres parties des Territoires Palestiniens Occupés et des déportations quand le déplacement se produit vers l’extérieur du pays. La Convention autorise de telles mesures uniquement à titre temporaire en cas d’« impérieuses raisons militaires » (art. 49). »

Israël, qui avait de nouveau arrêté Salah Hamouri le 30 juin alors qu’il se trouvait dans un centre médical pour y effectuer un test de Coronavirus, avait été contrainte de le relâcher sous la pression internationale, témoignant d’un dossier vide de preuves. La solution trouvée est maintenant d’empêcher Salah Hamouri de rester. Sans sa carte de résident permanent, il n’a plus comme pièce d’identité que son passeport français. Et voilà une nouvelle fois la « Loi sur l’Entrée » qui s’appliquerait à un homme qui est né là et y a toujours vécu ! Il a trente jours pour contrer cette mesure politique.

Communiqué du PCF:

A nouveau, Salah Hamouri subit les pressions du gouvernement israélien

Cette fois, il a reçu une lettre où le ministre de l'Intérieur, Arié Deri, du parti ultra orthodoxe Shass, lui notifie sa décision de lui retirer la carte de résidence permanente à Jérusalem.

L'obtention de cette carte est pour les Palestiniens de Jérusalem le seul moyen de pouvoir y vivre et y travailler; la lui retirer, c'est condamner Salah à l'expulsion vers la France alors qu'il est né à Jérusalem et qu'il y a construit sa vie.

Tous les prétextes sont bons pour vider Jérusalem-Est de ses habitants palestiniens et ces pratiques permettent au gouvernement israélien de continuer à coloniser cette partie de la ville en violation totale du droit international.

Le gouvernement français doit intervenir pour soutenir Salah Hamouri et exiger des autorités israéliennes que cessent toutes les intimidations et les pressions qui s'exercent sur lui.

La diplomatie française doit aussi arrêter de suivre aveuglement la stratégie Trump-Netanyaou en refusant leur plan unilatéral et en soutenant les Palestiniens pour la reconnaissance de leur droits conformément au droit international.

 

Parti communiste français
Paris, le 3 septembre 2020

Salah Hamouri en visite à Morlaix (photo Le Télégramme)

Salah Hamouri en visite à Morlaix (photo Le Télégramme)

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