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3 septembre 2020 4 03 /09 /septembre /2020 18:13
Désormais aux affaires, Ismaël Dupont compte donner un nouveau souffle à Morlaix. « On a du travail et on va le faire avec humilité ». (Le Télégramme/Gwendal Hameury)

Désormais aux affaires, Ismaël Dupont compte donner un nouveau souffle à Morlaix. « On a du travail et on va le faire avec humilité ». (Le Télégramme/Gwendal Hameury)

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Le sixième volet de notre série sur les adjoints est consacré à Ismaël Dupont, chargé des finances, des ressources humaines et de la police municipale. Un communiste amoureux de sa ville.

D’aucuns le craignaient, pendant la campagne des Municipales. Mais force est de constater que depuis l’élection du communiste Ismaël Dupont, les chars russes n’ont toujours pas débarqué en ville. « Je n’ai pas non plus planté de drapeau rouge sur la mairie, car je n’ai jamais eu la culture de l’arrogance ni du triomphalisme. J’ai mes idées, bien sûr, mais je suis avant tout au service des Morlaisiens. Y compris de ceux qui ne pensent pas comme moi. Je ne suis ni sectaire ni fanatique », réplique l’intéressé, premier adjoint chargé des finances, des ressources humaines et de la police municipale.


 

Première victoire politique

Âgé de 40 ans, ce père de deux enfants, professeur documentaliste au collège Mendès-France (il est professeur de philosophie à l’origine), est un amoureux de Morlaix, où il s’est installé il y a un peu plus d’une décennie. « Cette ville a tellement d’atouts ; elle me fait vibrer. Malheureusement, c’est aussi l’une des villes les plus malades de Bretagne. Elle a besoin d’un nouveau souffle », juge le natif de Vannes, qui a passé sa jeunesse entre le Morbihan et les terres léonardes paternelles. Un constat qui l’a poussé à s’engager au côté du socialiste Jean-Paul Vermot, lui, le secrétaire départemental du PCF, membre de son conseil national, qui avait tenté sa chance en solo, en 2014. À l’époque, la fusion d’entre deux tours n’avait pas suffi pour battre la droite. Cette année, il a donc changé de stratégie, intégrant « une liste de rassemblement » dès le premier tour. Ce qui l’a conduit à sa toute première victoire électorale. Jusqu’au 28 juin dernier, l’ancien candidat aux municipales, aux législatives, aux départementales et aux sénatoriales, n’avait, en effet, cumulé que des échecs.

Conscient des responsabilités

« Collectivement, on a vécu une campagne très riche humainement. J’ai fait de belles rencontres. Il y a chez nous une grande fraternité et beaucoup de tolérance », souffle le quadragénaire, qui n’a jamais renié ses idées. Il faut dire qu’elles ne datent pas d’hier. « Je me suis engagé très jeune en politique. J’avais 15 ans lorsque je me suis mobilisé contre le plan Juppé sur les retraites et la Sécurité sociale, en 1995. Je me suis engagé au MJS (Mouvement des jeunes socialistes), puis j’ai fait mon chemin idéologiquement », rappelle Ismaël Dupont. Qui a intégré le PCF en 2006, séduit par les discours de Marie-George Buffet.

Issu d’une famille comptant « deux grands-pères cathos sociaux, adjoints dans leurs communes respectives », et des parents de gauche, « post-soixante-huitards non militants », trop tôt disparus (il est orphelin depuis ses sept ans), ce passionné d’histoire et de littérature est fier de pouvoir ceindre l’écharpe tricolore. Fier aussi de la mission de premier adjoint qui lui a été confiée. Mais, il a surtout conscience des responsabilités très fortes qui pèsent désormais sur ses épaules. « Il y a beaucoup d’attente. La situation sociale est difficile, les enjeux énormes ».

Un homme de défis

Ça tombe bien : doté d’une grande capacité de travail, Ismaël Dupont aime les défis. Ses ambitions ? Côté RH : « Améliorer les conditions de travail des 400 agents de la ville, créer un climat de confiance réciproque ». Côté finances : « En lien avec les services, dégager des marges de manœuvre pour appliquer notre programme. Un travail que l’on va mener collectivement, avec humilité ». Et de préciser que les choix budgétaires seront expliqués aux Morlaisiens, lors de présentations publiques. Le social, l’attention portée aux plus démunis, le collectif, la démocratie participative… Ismaël Dupont est définitivement un vrai rouge. Et il l’assume.

 

Gwendal Hameury

Gwendal Hameury

Le portrait chinois d’Ismaël Dupont

Si vous étiez un livre ?

« L’Odyssée », d’Homère. Ça m’inspire depuis mon enfance et nourrit mon imaginaire. La Grèce antique, le voyage… Ça me parle.

Si vous étiez un artiste ?

L’écrivain russe Fiodor Dostoïevski, un sorcier de la littérature.

Si vous étiez une chanson ?

« Suzanne », de Léonard Cohen. J’adore le caractère rocailleux de sa voix. Et puis c’est une chanson qui évoque le voyage… J’aime aussi beaucoup la version française interprétée par Alain Bashung.

Si vous étiez un film ?

« Mulholland Drive », de David Lynch. Je l’ai vu dès sa sortie au cinéma en 2001. Et revu quatre ou cinq fois depuis. C’est envoûtant, mystérieux.

Si vous étiez un animal ?

La chèvre. Parce que l’un de mes contes préférés est « La Chèvre de Monsieur Seguin ». J’ai toujours été emballé par cet animal, son esthétique et son caractère indépendant.

Si vous étiez un lieu ?

La Syrie, visitée à l’été 2010. L’un de mes plus beaux voyages. Magnifique. C’est une grande souffrance de voir les malheurs dans lesquels est plongé ce peuple qui nous avait offert un visage si accueillant.

Si vous étiez un quartier de Morlaix ?

Le mien, bien entendu : le carmel. Pas loin de l’école Corentin-Caër où mes deux enfants ont fait leur scolarité.

Si vous étiez un monument ?

Le cairn de Barnenez, à Plouezoc’h, l’un des plus anciens monuments d’Europe. Car je m’intéresse beaucoup à l’histoire en général, à l’histoire de Bretagne notamment, et plus particulièrement à l’histoire d’avant l’écriture. Il y a aussi une relation affective, en lien avec ma famille, avec ce cairn.

Si vous étiez un objet ?

Sans aucun doute un livre. J’en ai plusieurs milliers à la maison. Je suis un passionné de lecture.

Si vous étiez une couleur ?

Le rouge évidemment. Car c’est une belle couleur. Mais je l’aime aussi pour ce qu’elle représente. Le rouge, c’est la couleur de la révolution, du sang des ouvriers, de la mémoire sociale de lutte contre l’exploitation.

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