Militant du Mouvement de la Paix (il l'avait représenté à l'ONU au moment de la guerre en Irak, avait participé à de nombreux rassemblements pour le désarmement nucléaire à Crozon), sympathisant communiste, qui avait été l'ami de Dédé Moat quand il vivait au port de Roscoff sur son bateau, Yvon Le Corre avait réalisé pour les communistes morlaisiens la fresque du Pont de la Corde exposée au local du PCF Morlaix.
C'était surtout un formidable artiste, qui enseigna le dessin et la peinture notamment à Titouan Lamazou, un aventurier, un passionné de mer, de voyages, d'explorations, quelqu'un qui sut vivre et créer avec une intensité remarquable.
Nous avons appris ce matin par notre camarade Pol Huellou le décès d'Yvon Le Corre hier. Nous avons une pensée pour ses amis, notamment ceux du mouvement de la Paix (Pol Huellou, Roland Nivet), pour sa famille et ses proches. Et nous saluons chaleureusement le talent, l'originalité et les engagements de cet homme hors norme.
Le Trégor, 25 août 2020
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Le peintre Yvon Le Corre est décédé mardi 25 août. Deux expositions lui sont consacrées cet été dont une première dans sa ville, Tréguier.
Le peintre Yvon Le Corre est décédé, mardi après-midi, à Tréguier à l’âge de 81 ans. Pour ses 60 ans de peinture, deux expos lui sont consacrées cet été à Lannion et à Tréguier. Il aura eu le temps de les voir.
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« Une vie de peinture et de mer ». Ainsi peut se définir le parcours de ce peintre hors normes » un peu anar sur les bords » comme il aimait à le rappeler.
Né en 1939 à Saint-Brieuc, Yvon Le Corre a fait l’école des Beaux-Arts et fut l’élève d’Emile Daubé, dont la famille est à Trébeurden et qui créa le musée de Saint-Brieuc.
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Ce dernier le prend sous son aile : » Il a donné un sens à ma vie » disait Yvon Le Corre.
Dès lors, il sera un peintre et un infatigable baroudeur. De l’Antarctique au Spitzberg, des Caraïbes à Madagascar, un carnet à la main, il croque, saisit, trace.
Une vie d’aventures mais aussi d’engagements, de coups de coeur et de combats. Il a refusé deux fois d’être peintre de la Marine, tout comme il a décliné la médaille de chevalier des Arts et lettres. Il a accepté néanmoins en 2012, des mains d’Erik Orsenna, le prix Mémoires de la mer.
A l’image de ce que lui avait donné Emile Daubé, il a transmis ce sens du croquis de voyage au célèbre navigateur Titouan Lamazou, qu’il a formé à la peinture et à la mer quand il était professeur à Marseille dans les années 70.
A bord d’Eliboubane, une chaloupe sardinière, ou de Girl Joyce, un ligneur anglais, il sillonne les mers et s’ancre définitivement il y a 30 ans à Tréguier. Non loin de la maison de Renan, il installe son atelier. Sur un mur, une devise de Che Guevara : « Endurcis toi sans jamais perdre la tendresse ».
Là il crée sans cesse.
Chaque peinture est toujours une épreuve,
lâchait-il en juin dernier lors du vernissage des expositions.
Pour la première fois cet été il a exposé à Tréguier, mais aussi à Lannion. En 2016, une grande rétrospective lui avait été consacrée au château de la Roche Jagu.
Il est aussi l’auteur d’une douzaine de livres dont le dernier, Azouyadé, paru en 2015. En 2011, il avait raconté son parcours et sa peinture dans un important ouvrage composé à la main, L’Ivre de mer.
Dans sa dernière exposition encore visible à Tréguier, ses tableaux sont de plus en plus abstraits. Il se justifiait :
Je suis un peintre qui cherche le mouvement et la lumière. »
Les expositions Yvon Le Corre à Tréguier et Lannion sont visibles jusqu’au 10 octobre.
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