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28 juillet 2020 2 28 /07 /juillet /2020 05:42

 

Le gouvernement a annoncé un moratoire sur les surfaces commerciales, mais l’e-commerce pourrait en être exclu. Partout en France, des collectifs se mobilisent.

À Dambach-la Ville, dans le Bas-Rhin, c’est encore des champs de maïs. Mais pour combien de temps ? Le géant du commerce en ligne Amazon veut en bétonner 18 hectares pour faire sortir de terre 150 000 m² d’entrepôt. Ça se passe aussi à Fournès, près du pont du Gard, ou encore à Colombier-Saugnieu, à côté de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry. Partout, des collectifs de citoyens se mobilisent contre des projets, qu’ils soient du géant de l’e-commerce Amazon ou de son concurrent chinois, Alibaba.

Pour ces opposants, une brèche s’est enfin ouverte, avec le moratoire sur les zones commerciales. C’est l’une des propositions de la convention citoyenne pour le climat. Emmanuel Macron l’a reprise explicitement devant les 150 citoyens, le 29 juin, tout comme le Premier ministre, Jean Castex, en recevant une délégation de ce qui est devenu l’association Les 150, le 20 juillet. Sa mise en œuvre devrait être discutée lors du conseil de défense écologique, prévu la semaine prochaine.

1,4 million de m2 bétonnés

Quelques jours plus tôt, la nouvelle ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’était dite favorable à un gel de six mois des projets d’entrepôts d’e-commerce, le temps qu’une mission parlementaire évalue les impacts sur l’emploi et l’environnement de la mesure.

« La bataille ne fait que commencer », prévient Alma Dufour, chargée de campagne surproduction aux Amis de la Terre. Car le gouvernement ne semble pas vouloir intégrer l’e-commerce dans ce moratoire. L’artifice tient au statut des lieux. « Ils sont définis comme des entrepôts logistiques, et non comme des zones commerciales », continue Alma Dufour. Le gouvernement pourra ainsi se targuer d’avoir respecté à la lettre le moratoire de la convention citoyenne…

Sauf qu’entrepôts ou zones commerciales, les effets sont les mêmes : les terres agricoles disparaissent à vitesse grand V. Les Amis de la Terre ont recensé 13 projets, qui, au total, bétonneraient 1,4 million de m². « Et ce ne sont que pour les projets connus. C’est très opaque. Amazon se masque parfois derrière des sociétés écran. Ils font signer aux élus des clauses de confidentialité. Les habitants ne découvrent qu’après le véritable porteur. Alors que l’on a peu de temps pour attaquer les permis de construire », ajoute la chargée de campagne.

A la charge des collectivités

À Dambach-la Ville, les collectifs ne veulent plus attendre un énième rapport d’une mission parlementaire. « On a tous les arguments. Nous ne sommes pas des doux rêveurs qui refusons des emplois en pleine crise économique », défend d’emblée Yeliz Gencer, membre du « Chaudron des Alternatives », qui se bat avec 60 autres collectifs contre le projet. Ici, comme ailleurs, Amazon a promis 1 000 emplois. « Sauf que la dernière étude sur le sujet faisait état de 2,2  emplois supprimés pour 1 créé », appuie-t-elle.

L’arrivée de l’entrepôt signerait aussi celle de « 1 000 ​​​​​​​ poids lourds quotidiens et 4 500  utilitaires », a calculé le collectif. Et les infrastructures pour supporter un tel trafic seront à la charge des collectivités. Quant aux émissions de particules fines qui en découleront, là aussi, il faudra compter avec. Pour les ONG, le gel doit être immédiat. Et pas en 2021, quand le projet de loi issu de la convention citoyenne sera discuté. « Ça sera trop tard, c’est en ce moment que des dizaines de projets sortent de terre », défend encore Alma Dufour. Pour elle, la vraie hésitation du gouvernement vient de « la puissance d’Amazon et d’Alibaba et les répercussions possibles dans les relations avec les États Unis et la Chine ».

Pia de Quatrebarbe

 

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