Après trois années de combat, la revalorisation des retraites agricoles a été adoptée lundi une bonne fois pour toutes. Elle s’appliquera en 2022.
Après trois années de combat, la loi Chassaigne visant à revaloriser les retraites agricoles a été définitivement adoptée. Les sénateurs, qui avaient le dernier mot, ont validé le texte lundi. « Je me réjouis de cette victoire. Le minimum de pension pour une carrière complète de chef d’exploitation passe ainsi de 75 % à 85 % du Smic au plus tard au 1er janvier 2022 pour 200 000 retraités », a réagi le député PCF André Chassaigne, qui avait fait adopter ce texte en 2017 à l’Assemblée.
« Une avancée qui appelle des prolongements»
Le chemin a pourtant été semé d’embûches. En 2018, le gouvernement impose un vote bloqué au Sénat, afin de freiner l’avancée de la loi et de se perdre dans sa réforme des retraites, depuis gelée. À la mi-juin, André Chassaigne s’est donc représenté avec son texte, regrettant tout le retard pris. Il a fustigé ces « 40 mois pendant lesquels un retraité agricole sur trois ne peut pas prétendre à une retraite supérieure à 350 euros par mois » et rappelé qu’un chef d’exploitation dont la carrière est complète ne peut pas prétendre « à une retraite supérieure à l’allocation de solidarité aux personnes âgées ».
Il a été entendu, même si la Macronie a repoussé l’application de la loi à 2022 et mis en place un écrêtement en cas de cumul avec d’autres pensions, baissant ainsi le nombre de bénéficiaires. La balle est alors passée dans le camp du Sénat, où les communistes l’ont saisie au bond, présentant ce texte qui fait aussi passer à 75 % du Smic les retraites agricoles pour l’outre-mer. Il a été voté dans la concorde. « Cette avancée appelle des prolongements en faveur de tous ceux qui ont travaillé sur les exploitations : conjoints, collaborateurs et aides familiaux », prévient André Chassaigne, déterminé à combattre la réforme des retraites du gouvernement, si elle revient.
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