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10 juin 2020 3 10 /06 /juin /2020 19:29
Nous demandons le RSA pour les moins de 25 ans

Le contexte historique dans lequel est plongé le pays depuis le début de l’épidémie a non seulement mis en lumière la précarité dans laquelle vivent des milliers de jeunes mais l’a aussi amplifiée. Face à cette hausse de la paupérisation d’une partie de la jeunesse, les annonces temporaires et tardives prises par l’exécutif apparaissent bien timorées et insuffisantes.

L’urgence doit être à un projet politique ambitieux pour la jeunesse. Ce projet doit s’accompagner aussi bien de mesures immédiates de protection sociale que de mesures à plus long terme favorisant une sécurité de l’emploi et de la formation pour l’ensemble des jeunes. L’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans est une première mesure d’urgence qui permet d’instaurer un filet de sécurité pour éviter de sombrer dans la grande pauvreté.     

Le RSA est un filet de sécurité nécessaire

Alors que la crise économique risque d’entraîner nombre de jeunes dans la spirale de la précarité, Gabriel Attal, secrétaire d’État en charge de la jeunesse, s’est positionné contre l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans. Dans une interview accordée au très libéral journal les Échos, le plus jeune membre du gouvernement a déclaré qu’ « aucun jeune ne grandit avec les minima sociaux comme horizon » et que cette ouverture « inscrirait les jeunes dans un esprit de défaite ». Pourtant, pour un certain nombre, l’horizon le plus proche est celui de se retrouver en situation de grande précarité, sans aucune source de revenu.

Derrière ces déclarations, ce n’est pas l’âge d’éligibilité au RSA que remet en cause le secrétaire d’État, mais l’existence même de celui-ci. Ces propos nous ramènent au fameux mythe des minima sociaux qui produisent des générations entières de tire-au-flanc. Opposer une prétendue oisiveté des jeunes à l’octroi d’un minimum pour vivre est particulièrement abject. En plus de ne reposer sur aucune donnée tangible, ces discours sont dangereux. Ce n’est pas par fainéantise qu’un certain nombre de jeunes se retrouvent sans aucun revenu. La faute est à imputer à la multitude de réformes libérales de ces dernières années qui ont eu pour conséquence de fragiliser le peu de sécurité dans l’emploi, et notamment dans celui des plus jeunes.

L’ouverture du RSA aux moins de 25 ans doit permettre d’empêcher celles et ceux qui n’ont aucune source de revenu de tomber dans l’extrême pauvreté. Ce minima social est un filet de sécurité, certes insuffisant, mais nécessaire.

Évidemment, le RSA ne saurait être l’alpha et l’oméga d’une politique jeunesse digne de ce nom. Mais son ouverture serait une première avancée pour nombre de jeunes. Porter cette revendication dans le débat public doit permettre une prise de conscience collective quant à l’importance de mettre en place des dispositifs pour lutter contre la précarité des jeunes.

C’est bien en renonçant à mettre fin aux mesures moins-disantes pour les jeunes que l’exécutif s’inscrit dans un esprit de défaite. Défaite face à la hausse du chômage, défaite face à la hausse de la précarité des jeunes, défaite face à la moindre ambition politique pour la jeunesse.

Treize organisations de jeunesse demandent l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans

De plus en plus de jeunes se retrouvent bien seuls face à un avenir incertain. Les annonces faites par le gouvernement ne permettent pas de lever ces incertitudes. L’urgence de la situation doit être de proposer des revendications concrètes pour sortir les jeunes de la précarité. L’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans en fait partie.

À l’initiative du Mouvement jeunes communistes de France, treize organisations de jeunesse se sont réunies pour demander d’une seule et même voix l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans. Cette tribune a été publiée dans l’Humanité (1). La tribune est une première étape. Nous avons fait le choix de lancer également un site internet (2) afin d’interpeller directement Gabriel Attal à ce sujet.

Aux treize organisations de jeunesse, de nombreuses associations, organisations, personnalités, élus nationaux et locaux ont tenu à apporter leur soutien à cette revendication. Parmi eux une trentaine de parlementaires, de nombreux présidents de conseils départementaux et de mairies, mais aussi des organisations syndicales telles que la CGT ou encore la FSU. En une semaine ce n’est pas moins d’une centaine de soutiens qui se sont ajoutés à la liste. Tout au long de la semaine, les fédérations du MJCF vont interpeller les élus locaux afin d’élargir cette liste de soutiens.

Malgré le refus de Gabriel Attal, nous ne comptons pas nous arrêter là. D’autres actions d’interpellations sont prévues.

Léon Deffontaines, secrétaire général du MJCF.

1. https://www.humanite.fr/nous-demandons-louverture-du-rsa-pour-les-moins-de-25-ans-689831

2. https://www.rsamoinsde25ans.fr/

Mardi, 2 Juin, 2020
Nous demandons l'ouverture du RSA pour les moins de 25 ans

Tribune collective

 

Nombre de jeunes vivent en situation de grande précarité. Pourtant, les moins de 25 ans n’ont pas accès au Revenu de Solidarité Active (RSA). Son obtention est conditionnée au fait d'avoir occupé l'équivalent de deux ans d'un emploi à temps plein durant les trois dernières années ou avoir un enfant à charge. Ces exigences privent des milliers de jeunes, pourtant sans ressource, de ce minima social. Cette condamnation à la misère est inadmissible. Nous demandons la modification de la loi pour que les moins de 25 ans puissent bénéficier de ce droit au même titre que leurs aîné·e·s.

Le contexte historique dans lequel est plongé le pays depuis le début de l'épidémie du Covid-19 rend nécessaire la réparation de cette injustice. La crise économique actuelle est sans précédent depuis plusieurs décennies, la chute du PIB de 5,8 % au premier trimestre 2020 est la plus importante enregistrée depuis la création de l'indicateur en 1949. Les jeunes y sont particulièrement exposé·e·s : en 2017, 20,1 % des 18-29 ans vivaient sous le seuil de pauvreté contre 12,9 % des 30-39 ans et 14,1 % toutes tranches d’âge confondues (INSEE). La pauvreté des moins de 25 ans n'est pas un fait nouveau, le confinement l'a amplifiée. Plus souvent en contrats temporaires, plus souvent en période d'essai et durement exposé·e·s au travail ubérisé, les jeunes sont les premières et les premiers à perdre leur emploi. Disposant d'une épargne plus faible, souvent n’en disposant d’aucune, elles et ils sont plus vulnérables à une perte de revenu. Loin d'être suffisant, le RSA peut être un filet de sécurité salutaire dont elles et ils sont aujourd'hui malheureusement privé·e·s.

La majorité est fixée à 18 ans depuis plusieurs décennies. Les jeunes peuvent voter, se salarier, payer des cotisations, être prélevé·e·s de l'impôt sur le revenu, mais se voient pourtant refuser l'accès à un volet essentiel de la solidarité nationale. Cette exception est injustifiable et doit cesser. Une telle exclusion renvoie le sort de ces jeunes à une hasardeuse solidarité familiale qui les place dans une situation de dépendance. La misère dans laquelle sont plongés ces jeunes n'est pas une période passagère sans conséquence. L'extrême pauvreté met directement leur avenir et leurs possibilités d'émancipation en danger.

Ce gouvernement n'a jusqu'à présent pas fait grand cas des jeunes dans ses politiques publiques, sauf pour leur imposer un service national universel. Il n'existe pas de ministère dédié et il a fallu attendre plus d'un an pour qu'un secrétaire d'État soit nommé. Ce gouvernement n'a pas non plus démontré une grande volonté de s'attaquer à la pauvreté. Nous nous souvenons de ses ordonnances pour casser le droit du travail et abaisser la protection des salarié·e·s. Nous nous souvenons des aides au logement dont il a diminué le montant avant de le geler. Nous nous souvenons de l'expression « pognon de dingue ».

Nous avons vu le mépris du gouvernement auquel il a fallu deux mois pour annoncer le versement d'une aide exceptionnelle de 200 € pour les précaires de moins de 25 ans, ainsi que pour les étudiantes et étudiants ayant perdu leur emploi. Le versement de cette aide démontre l'injustice de l'exclusion d'une partie des jeunes d'un volet essentiel de la protection sociale. Nous demandons l'ouverture immédiate du RSA aux moins de 25 ans et sans condition spécifique.

Signataires :

MJCF - Mouvement Jeunes Communistes de France

MRJC - Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne

JOC - Jeunesse Ouvrière Chrétienne

UNEF - Union Nationale des Etudiants de France

FENEC - Fédération Nationale des Etudiants Chercheurs

MJS - Mouvement Jeunes Socialistes

Jeunes insoumis-es

Jeunes génération.s

Jeunes écologistes

UNL - Union Nationale Lycéenne

FIDL, le syndicat lycéen

UEC - Union des Etudiants Communistes

Elles et ils soutiennent l'ouverture du RSA aux moins de 25 ans :

Députés :

André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, président du groupe “Gauche démocrate et républicaine”

Alain Bruneel, député du Nord

Stéphane Peu, député de Seine-Saint-Denis 

Marie-Georges Buffet, députée de Seine-Saint-Denis

Jean-Paul Dufrègne, député de l'Allier

Jean-Paul Lecoq, député de Seine-Maritime

Sébastien Jumel, député de Seine-Maritime

Hubert Wulfranc, député de Seine-Maritime

Pierre Dharréville, député des Bouches-du-Rhône

Keclard-Mondesir Manuèla, députée de la Martinique

Régis Juanico, député de la Loire

Aurélien Taché, membre du groupe Ecologie Démocratie Solidarité, député du Val d’Oise

Sénateurs :

Cathy Apourceau-Poly, sénatrice du Pas-de-Calais 

Éliane Assassi, sénatrice de Seine-Saint-Denis

Éric Bocquet, sénateur du Nord 

Fabien Gay, sénateur de Seine-Saint-Denis

Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère

Laurence Cohen, sénatrice du Val de Marne

Pierre Laurent, sénateur de Paris

Sophie Taillé Polian, sénatrice de la Loire

Organisations et associations :

- CGT

- FSU

- Union syndicale solidaires

- UNHAJ - Union National de l’habitat jeunes

- CNL - Confédération Nationale du Logement

- CNAJEP

- FFJ - Forum Français de la Jeunesse

Personnalités :

- Fabien Roussel, Secrétaire National du PCF

- Ian Brossat; porte parole du PCF et président de l’ANECR

- Guillaume Balas, coordinateur national de génération.s

- Benjamin Lucas, porte parole de génération.s

- Claire Monod, élue Ile de France

- Chloé Sagaspe, Membre du Bureau Exécutif  d’EELV

- Eva Sas, porte-parole d'EELV

- Alain Coulombel, porte-parole d'EELV

- Lilâ Le Bas, Conseillère au CESE

- Clémence Dolé,  représentante au COJ

- Adrien Hélary, représentant au COJ

- Bertrand Coly, Conseiller CESE

- Héloïse Moreau, représentante au COJ

 
 
 
 
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