D’aucuns imaginaient un scrutin indécis. Il n’en a rien été. En recueillant 54,95 % des voix, Jean-Paul Vermot a largement remporté le second tour des élections municipales à Morlaix.
20 h 35, devant l’hôtel de ville. Interdits de salle Ange-de Guernisac en raison des restrictions en vigueur, relatives à la pandémie de Covid-19, les partisans de Morlaix Ensemble laissent éclater leur joie. Chargé par Jean-Paul Vermot, interviewé par la télévision, de leur lire les résultats officiels de ce second tour des Municipales à Morlaix, Ismaël Dupont vient de lâcher les chiffres. La victoire est claire, nette et sans bavure. « La liste Vivons Morlaix ! d’Agnès Le Brun, 45,05 %. La liste Morlaix Ensemble de Jean-Paul Vermot, 54,95 % », souffle-t-il, euphorique. Il faut dire qu’il s’agit de la première victoire électorale de l’élu communiste… Les applaudissements fusent. Les sourires sont larges. Ça chante, ça crie. La ville vient de basculer à gauche après deux mandats à droite. Douze ans d’attente. Une page se tourne. « Il était temps », savoure-t-on dans les rangs. Guy Pennec, maire de Plourin-lès-Morlaix et François Hamon, maire de Saint-Martin-des-Champs, sont de ceux-là. Ils ont fait le déplacement. Un signe fort.
La troisième était la bonne
La troisième fois aura donc été la bonne. Après deux échecs consécutifs en 2008 et 2014 (la première en tant que colistier, la deuxième en tant que tête de liste), le socialiste Jean-Paul Vermot, qui menait une liste d’union de la gauche ouverte à la société civile (plus de 50 % de non-encartés), est parvenu à ses fins. Samedi prochain, il sera élu maire de Morlaix. Son objectif : donner un nouvel élan à la ville. Sa ville pour six ans.
Dans le contexte sanitaire que l’on connaît, qui a évidemment joué sur la faible participation (49,29 % contre 64,48 % au second tour de 2014), sa liste Morlaix Ensemble n’a fait qu’une bouchée de celle portée par Agnès Le Brun, maire divers droite sortante, qui sollicitait un troisième mandat consécutif. Reléguée 479 voix derrière, la liste Vivons Morlaix ! a pris le bouillon.
Dix bureaux sur onze
Contrairement à 2014, où le bureau de Ploujean avait fait basculer l’élection au dernier moment (Agnès Le Brun l’avait finalement emporté avec 241 voix d’avance), il n’y a guère eu de suspense ce dimanche. Dans la tête de la future ex-vice-présidente de l’association des maires de France, l’affaire était entendue dès 19 h. « C’est plié. Le retard est insurmontable », assurait-elle dans son bureau, entourée de sa garde rapprochée.
De fait, le conseiller départemental socialiste a presque réussi le Grand Chelem, remportant dix des onze bureaux de vote de la Cité du Viaduc. Parfois avec plus de 60 % des suffrages. Comme dans son fief de la Madeleine (63,59 %), à La Boissière (61,63 %) et à Kernéguès (61,61 %). Même les deux bureaux de l’hôtel de ville, pourtant remportés par Agnès Le Brun au premier tour, ont viré au rose. Seul celui de Ploujean, comme il s’y attendait, a échappé à Jean-Paul Vermot. Mais à 76 voix seulement. Presque un exploit quand on sait que l’ancrage à droite y est très fort.
Rien ne laissait pourtant présager un tel écart à l’issue du premier tour, puisque seules 41 petites voix séparaient les deux rivaux. Mais la dynamique était à gauche. De même que les réserves de voix. Et la participation, bien que légèrement en hausse par rapport au premier tour, n’a pas du tout profité à la maire sortante, dépourvue d’alliés.
Le plein à gauche
À l’issue d’une campagne pour le moins tendue, notamment sur les réseaux sociaux, le directeur du centre Afpa (Association pour la formation professionnelle des adultes) de Morlaix a clairement profité de l’absence de Morlaix Alternative Citoyenne au second tour. Malgré les 19,64 % obtenus il y a trois mois, Didier Allain et ses colistiers avaient en effet décidé de se retirer de la course. Une décision qui a laissé un boulevard à Jean-Paul Vermot. Il ne s’est pas privé pour l’emprunter. Sur son élan.
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