On en parle peu mais ils font un travail essentiel et indispensable auprès des jeunes...
En ce jour du 1er mai, journée internationale de lutte des travailleurs, et durant cette période de confinement qui tend à accentuer les effets des inégalités, nous voudrions rendre hommage au travail des employés des missions locales et notamment celle de Morlaix.
La Mission locale du pays de Morlaix a un champ d'action qui recouvre les 3 communautés de communes de Morlaix-Co, de St Pol-de-Léon (Haut-Léon communauté) et de Landivisiau. 2600 jeunes de 16 à 26 ans y sont inscrits, avec environ 1000 à 1300 jeunes suivis effectivement ces trois derniers mois, avec des besoins, des attentes et des parcours qui peuvent être fort différents.
La Mission locale oriente les jeunes qui ont quitté le système scolaire vers la formation, l'emploi, les aides dont ils peuvent bénéficier pour accéder à l'autonomie, s'insérer professionnellement et socialement. C'est une association dont le CA et le bureau sont constitués de politiques et de professionnels des associations sociales.
Certains des jeunes qui ont recours au suivi individualisé des salariés de la Mission locale sont en grande difficulté, il y a des femmes isolées avec des enfants, des gamins sans parents, ou qui ont rompu avec eux, des jeunes qui n'ont pas un toit assuré, qui ont des problèmes de logement, de mobilité et d'accès au permis de conduire, de formation, de qualification, et bien sûr d'accès à l'emploi et au RSA. D'autres sont dans des emplois qui ne leur conviennent pas et veulent changer de travail en gardant des droits, trouver d'autres formations. D'autres encore sont diplômés mais ont besoin de conseils...
Morlaix et sa région sont particulièrement exposés aux problèmes d'insertion et d'accès à l'emploi des jeunes. Plus de 20% de chômeurs à Morlaix, une situation de l'emploi peu reluisante, mais aussi beaucoup de jeunes qui ont quitté précocement le système scolaire et qui ont besoin qu'on les guide un peu et construise avec eux un projet professionnel et de formation, qu'on les remette en confiance.
La Mission locale de Morlaix travaille avec neuf conseillers insertion référents, trois conseillers emplois en lien avec Pôle Emploi, un travailleur social, des administratifs, agent d'accueil, etc. Une vingtaine d'employés en tout pour cette association indispensable pour prévenir la précarité des jeunes et lutter pour en sortir.
Des aides sont attribuées pour le permis de conduire (300€ pour le code et 400€ pour les leçons de conduite ensuite), mais aussi parfois des aides pour suivre des formations non rémunérées, acheter du matériel indispensable aux formations, des aides alimentaires, relatives au logement à la santé.
La mission locale gère des contrats d’État comme le Pacea, ou encore un dispositif important financé à hauteur de 100 000€ qui profite à 150 jeunes qui peuvent sur un an peuvent toucher 480€ par mois, et qui bénéficient surtout d'un accompagnement renforcé avec des employés et formateurs ayant moins de jeunes à suivre, et donc plus de temps à leur consacrer, pour accéder progressivement à l'autonomie: c'est le dispositif "Garantie Jeunes", mis en place avant 2017 sous la présidence de F.Hollande et qui a été testé et prolongé par le département du Finistère.
Il faut dire que les financeurs de la Mission locale et de ses dispositifs spécifiques pour les jeunes sont multiples: Département, Région, Etat, EPCI...
Depuis le début du confinement, la mission locale a continué à suivre les jeunes avec des salariés bossant en télétravail. On ressent beaucoup de fraternité, d'échanges humains, de mots gentils entre les employés et les jeunes accompagnés. Cet accompagnement est fondamental. Le métier des salariés de la mission locale n'est ni celui d'assistant social, ni celui de formateur pôle emploi, ni celui d'éducateur, mais à mi-chemin entre tout ça.
Depuis quelques années, la Mission locale se relève doucement mais sûrement d'une grave crise de direction et ses salariés, aujourd'hui comme hier, travaillent avec abnégation, empathie et sens de l'adaptation pour trouver des voies de réussite et d'inclusion (qui peuvent prendre différentes formes en fonction des projets et aspirations individuels) pour tous les jeunes.
En ce 1er mai, nous voulons tirer notre chapeau à ces salariés et à leur travail social essentiel!!!
Ismaël Dupont, 1er mai 2020
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