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27 mai 2020 3 27 /05 /mai /2020 06:19
Précarité. La CGT dénonce une nouvelle attaque contre les chômeurs (Clothilde Mathieu, L'Humanité, 26 mai 2020)
Mardi, 26 Mai, 2020
Précarité. La CGT dénonce une nouvelle attaque contre les chômeurs

Alors que le gouvernement s’apprête à diminuer le dispositif de chômage partiel, le syndicat appelle à multiplier les initiatives afin d’obtenir l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage, qui restreint l’accès aux droits.

 

Le gouvernement tergiverse certes sur le nombre de secteurs économiques qui pourraient conserver le dispositif de chômage partiel, ainsi que sur son montant de prise en charge par la solidarité nationale. Mais une chose est claire au vu des dernières déclarations de Bruno Le Maire : ce mécanisme qui a servi d’édredon social à la crise économique est bien en voie de dégonflement d’ici au 1er juin. La CGT, qui était montée au créneau dès le début du confinement pour défendre la prise en charge des chômeurs et précaires passant au travers des premiers filets de protection, est à nouveau passée à l’offensive ce lundi. Objectif : prévenir de nouveaux drames sociaux en empêchant qu’une hausse soudaine des pertes d’emplois dans les entreprises défaillantes se conjugue avec le durcissement de l’accès à indemnisation imposé par la réforme de l’assurance-chômage entrée partiellement en vigueur fin 2019. Recours auprès du Conseil d’État, pétitions, actions auprès des députés… « la mobilisation doit se poursuivre et s’amplifier pour obtenir le retrait total de cette réforme», affirme Denis Gravouil, responsable CGT assurance-chômage.

Premiers oubliés : les extras de la restauration et les permittents de l'événementiel

Les drames ne manquent pas pour démontrer la nocivité de celle-ci. Premières victimes dans la restauration : les « extras », dont les chances de retrouver un emploi avant 2021 sont quasi nulles, déplore François Choux, du collectif Opre (Organisation du personnel de la restauration dans l'événementiel). Les « permittents » de l’événementiel ne sont pas mieux lotis. À l’image de Valérie, qui n’a pu entrer dans le cadre du chômage partiel, « toutes mes dates ayant été annulées début mars lorsque les manifestations de plus de 100 personnes ont été interdites ». « N’étant pas en fin de droits », cette petite main des grandes manifestations se retrouve contrainte « d’utiliser ses allocations journalières qui ne seront pas prolongées du temps du confinement », sans possibilité de recharger ses droits à indemnisation puisqu’elle ne peut travailler. « Jusqu’ici aucune aide exceptionnelle n’a été prévue pour nous. On est les oubliés et on ne va pas pouvoir s’en sortir », poursuit-elle, espérant obtenir le « gel du décompte de leurs jours de Pôle emploi » jusqu’en 2021, à l’instar des intermittents.

Vulnérabilité dans le secteur de l'aide aux personnes âgées

Autres travailleurs en danger, les auxiliaires de vie et aides-soignantes auprès des personnes âgées. « Avec des contrats de 20 à 30 heures par semaine pour le compte d’associations ou d’entreprises privées, ou payées à la prestation, ces femmes privées d’allocation du fait de la multiplication de leurs contrats courts se retrouvent sans autre revenu que le RSA lorsque leur patient décède, et ce jusqu’à ce que leur employeur leur trouve un nouveau client », alerte Barbara Filhol, de la CGT action sociale. Or, ces situations de vulnérabilité se sont multipliées à cause de la surmortalité liée au Covid-19.

« Au 1er mars, 410 000 travailleurs précaires n’ont pas pu ouvrir ou recharger leurs droits à chômage suite à l’application de la réforme de l’assurance-chômage », souligne la CGT. Les projections du syndicat pour les mois suivants dessinent une hécatombe sociale, surtout si la deuxième phase de la réforme de l’assurance-chômage, ajournée, prend finalement effet en septembre. Ces nouvelles règles entraîneraient une baisse des allocations de 22 % en moyenne, selon les chiffres de l’Unedic. Mobilisées elles aussi, les associations de privés d’emploi dénoncent, dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, les « mesures totalement insuffisantes prises par le gouvernement » et exigent, entre autres, l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage.

Clotilde Mathieu
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