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8 mai 2020 5 08 /05 /mai /2020 19:31
Cécile ROL-TANGUY n'est plus . Elle avait fêté ses 101 ans le 10 avril dernier .  ( Cécile et Henri quelques jours après leur mariage en Bretagne , 17 Avril 1939 ) - Christophe Saulière

Cécile ROL-TANGUY n'est plus . Elle avait fêté ses 101 ans le 10 avril dernier . ( Cécile et Henri quelques jours après leur mariage en Bretagne , 17 Avril 1939 ) - Christophe Saulière

Décès de la grande résistante Cécile Rol-Tanguy le 8 mai 2020 à l'âge de 101 ans
Décès de la grande résistante Cécile Rol-Tanguy le 8 mai 2020 à l'âge de 101 ans

La famille Rol-Tanguy communique :

Cécile ROL-TANGUY est décédée ce jour 8 mai 2020 à 12 h 10, à son domicile de Monteaux (Loir-et-Cher), à l’âge de 101 ans. Avec elle disparaît une des dernières figures de la Résistance intérieure française et plus précisément de la Libération de Paris en août 1944.

Porteuse des plus hautes distinctions de la République (Grand Officier de la Légion d’honneur, Grand Croix dans l’Ordre national du Mérite, Médaille de la Résistance, Croix du Combattant Volontaire de la Résistance), elle était emblématique de la place de femmes dans le combat contre Vichy et l’occupant nazi. Cécile ROL-TANGUY soulignait toujours qu’elle n’acceptait ces décorations qu’en hommage à toutes les femmes de l’ombre, rouages indispensables de la lutte clandestine. Aux déportées, aux internées, à toutes celles assassinées par l’ennemi et pourtant si souvent oubliées à l’heure de la victoire. A toutes les femmes qui, comme elle, une fois la guerre terminée, reprirent simplement leur place dans la vie quotidienne de leur famille et du pays.

***

En ce 8 mai 2020, 75 ans après la défaite du nazisme et le retour de la paix en Europe, symbole incroyable, Cécile Rol-Tanguy, grande figure féminine de la résistance parisienne vient de s'éteindre à 101 ans.

Cette grande résistante et cette grande dame, épouse d'Henri Rol-Tanguy, compagnon de la libération d'origine finistérienne, né a Morlaix, fêtait ses 100 ans l'an passé.

Toute notre sympathie à sa famille, ses enfants, ses proches, sa famille, à l' ANACR dont elle était la présidente d'honneur.

Cécile Rol Tanguy est née en 1919. Elle est issue de la famille bretonne des Le Bihan, son père était un électricien militant socialiste, puis communiste après le congrès de Tours, qui disparaîtra en déportation.

Le domicile de ses parents accueille des réfugiés allemands et d'Europe de l'est dans les années 30.

Cécile s'engage au Secours Rouge international à partir de 1936, au syndicat CGT de l'électricité, puis a la fédération CGT de la métallurgie. C'est là qu'elle rencontre son futur mari, Henri Tanguy, qui est à l'époque responsable des jeunes au sein de la fédération des travailleurs de la métallurgie.

Elle se marie avec lui lors d'une permission d'Henri, engagé volontaire aux Brigades internationales en soutien à la République espagnole menacée par les fascistes.

Au début de la guerre, elle assure entre Brest et Paris avec sa mère la liaison avec la direction clandestine du PCF interdit, une mission confiée par le futur ministre communiste de De Gaulle Marcel Paul.

Puis à Paris, comme sténo-dactylographe elle écrit et tire les tracts du PCF  avant de rejoindre les rangs de l'organisation spéciale O.S puis des F.T.P.F avec Henri Rol Tanguy où elle exerce comme agent de liaison.

Elle termine la guerre avec le grade de lieutenant FFI.

Cécile et Henri vont continuer leur vie militante avec le PCF jusqu'au bout. Henri meurt en septembre 2002 et a droit a un hommage du président Chirac dans la cour des Invalides. Entourée de l'affection de ses enfants, Cécile Rol-Tanguy, élevée au rang de chevalier de la légion d'honneur, continue a entretenir la mémoire et la flamme de la résistance en allant de ville en ville rendre hommage a ses camarades.

Libération de Paris: Cécile Rol-Tanguy : "Je représente les résistantes qui ont été oubliées" (France 24)

Cécile Rol-Tanguy, née Marguerite Le Bihan le 10 avril 1919 à Royan, résistante communiste.

Elle est la fille de François Le Bihan, syndicaliste, cofondateur du Parti communiste français (PCF), déporté à Auschwitz dans le convoi des 45000, et de Germaine Jaganet.

Après l'obtention de son brevet élémentaire à 16 ans, elle est formée au métier de sténodactylographe et suit un stage au secrétariat administratif du
syndicat Confédération générale du travail (CGT) de la Compagnie parisienne de distribution d'électricité (CDPE). En novembre 1936, elle est engagée au syndicat des métaux CGT d'Île-de-France, dont le secrétaire n'est autre qu'Henri Tanguy.
Elle milite à l'Union des jeunes filles de France et participe à des réunions du Comité d'aide à l'Espagne républicaine, où elle fait connaissance avec Tanguy.
En janvier 1938, ils se fréquentent, puis, en 1937, alors qu'il participe à la guerre d'Espagne, elle devient sa marraine de guerre. Après son retour en France fin 1938, le 19 avril 1939, ils se marient. Ils auront cinq enfants : Hélène, universitaire, Jean, journaliste, Claire et Francis, haut fonctionnaire; ainsi que Françoise, morte en bas âge. Entre-temps, le 1er janvier 1938, elle adhère au PCF.
Au début de juillet 1940, elle entre dans la clandestinité ; Henri, une fois démobilisé, la rejoint à Paris. Elle devient agent de liaison et prend les surnoms de « Jeanne », « Yvette » et « Lucie ». Seul Maillard connaît leur véritable nom et leur adresse.
C'est elle qui, notamment, informe Jean-Pierre Timbaud qu'il est recherché. Elle cache des armes dans le
landau de ses enfants. Le 19 août 1944, elle rédige, sous la dictée d'Henri, l'appel à l'insurrection des Parisiens.
Le 26 août, elle assiste au défilé du général de Gaulle sur les Champs-Élysées.
Cécile Rol Tanguy devient co-présidente de l’association Les Amis des combattants de l'Espagne république, ACER, dont sa fille, Claire, deviendra Secrétaire générale. Elle prend l'engagement, avec son mari, de rester adhérente du PCF et abonnée à L'Humanité jusqu'à sa mort. Henri Rol-Tanguy meurt en 2002.
En janvier 2014, elle salue avec Odette Nilès dans une tribune dans Le Monde la décision du transfert des cendres de Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay au Panthéon.
Le 27 mai 2014, elle participe aux commémorations organisées à l'occasion de la journée nationale de la Résistance.

"la mort n'éblouit pas les yeux des Partisans"

Les Résistants et Amis de la Résistance,  les Amis du pôle Jean Moulin-réseau MRN sont en deuil.

En ce 8 mai, jour de la Victoire sur le nazisme, notre présidente, notre chère Cécile Rol-Tanguy a rejoint son époux, ses chers disparus, chez elle, entourée de tous les siens.

Cécile et Henri Rol-Tanguy sont  à jamais unis dans notre coeur, dans le coeur des Français.

Ils ont écrit ensemble, avec leurs camarades de combat, une page magnifique de notre Histoire, la Libération de Paris.

En ce jour, nous avons aussi une pensée pour son père, le Résistant François Le Bihan,  né à Bannalec, mort à Auschwitz le 19 septembre 1942.

Les Résistants et Amis du Finistère, partagent le  chagrin de ses enfants, Hélène et Claire, Jean et Francis, le chagrin de toute sa famille.

A eux tous,  nos plus affectueuses pensées.

Pour l'ANACR-29 et le pôle Jean Moulin-réseau MRN, Anne Friant

C'est avec tristesse et émotion que nous avons appris le décès de Cécile Rol-Tanguy. Elle restera à jamais dans l'Histoire, avec son mari, comme la parfaite illustration de la résistance au nazisme, une valeur partagée par tous les Républicains espagnols.
Dans cette douloureuse circonstance, l'association Mémoire de l'Exil Républicain Espagnol dans le Finistère souhaite vous faire part de toute sa sympathie. 
Très cordialement.
Jean Sala-Pala, Président
 

MERE29
Connaître, faire connaître et faire reconnaître
la Mémoire des Républicains espagnols dans le Finistère
Décès de la grande résistante Cécile Rol-Tanguy le 8 mai 2020 à l'âge de 101 ans
Publié le 08/05/2020 par PCF
Cécile Rol-Tanguy était la mémoire de celles et ceux qui ont refusé la collaboration et ont combattu l’occupant nazi (Fabien Roussel)

Le PCF perd une de ses grandes figures, une grande dame qui est restée engagée toute sa vie. A 101 ans, Cécile Rol-Tanguy nous quitte, entourée de sa famille, dans sa demeure de Monteaux  en Loir et Cher.

Avec elle disparaît une des dernières figures de la Résistance intérieure française et plus précisément de la Libération de Paris en août 1944.
Car Cécile Rol-Tanguy n’était pas que la femme du Colonel Rol Tanguy, présente à ses coté le 25 aout 1944 pour obtenir l’acte de reddition du général Von Sholtitz.

C’était aussi une militante de la paix, de la liberté, des droits des femmes s’opposant à toutes les formes d’intolérance.
Médaillée de la Résistance, Grand-Croix de l’Ordre national du Mérite, Grand Officier de la Légion d’Honneur, elle a mené de nombreuses batailles tout au long de sa vie. Elle était une femme d’écoute et d’échanges, jamais d’idées imposées.

Cécile Rol-Tanguy, née Marguerite Le Bihan le 10 avril 1919 à Royan, est la fille de François Le Bihan, syndicaliste, cofondateur du Parti communiste français (PCF), qui sera déporté à Auschwitz dans le convoi des 45000, et de Germaine Jaganet.

En 1936, elle s’engage au syndicat des métaux CGT d’Île-de-France. En 38 elle adhère au PCF. Elle milite à l’Union des Jeunes Filles de France et participe en même temps activement aux Comités d’aide à l’Espagne Républicaine, pour soutenir les Brigades internationales combattant le franquisme en Espagne.

Puis la guerre arrive. Dés le mois de juillet 1940, elle s’engage dans la Résistance et entre dans la clandestinité. Henri, son mari qu’elle a épousé un an plus tôt, la rejoint à Paris. Elle
devient agent de liaison et il lui arrive de cacher des armes dans le landau de ses enfants.

Elle tape des tracts, des journaux syndicaux et autres documents illégaux de la CGT interdite et travaille pour les avocats communistes qui défendent les premiers emprisonnés du régime de Vichy.

C’est aussi, elle, qui va aider le Colonel Rol-Tanguy à rédiger l’appel à l’insurrection des Parisiens. Les combats victorieux de la Résistance parisienne amènent la Libération de la Capitale le 25 août 1944.

Toute sa vie, elle a tenu à faire vivre la mémoire de la Résistance, celle de ses ami-es et camarades mort-es au combat.

Avec Lucie et Raymond Aubrac, Cécile et Henri Rol-Tanguy resteront comme les deux couples symboles de la Résistance intérieure française.

Ils auront été pour de nombreux communistes l’incarnation de la Résistance, la mémoire de celles et ceux qui ont refusé la collaboration et ont combattu l’occupant nazi. Cécile Rol Tanguy a instruit de nombreux militants et formé des dirigeants de notre parti. Jamais nous l’oublierons.

Tous les communistes de France sont tristes aujourd’hui. En leur nom, je tiens à adresser toute mon amitié à ses enfants, Hélène, Claire, Jean et Francis, sa famille, ses petits-enfants, ses arrière-petits-enfants.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord

Vendredi, 8 Mai, 2020 - L'Humanité

DISPARITION. CÉCILE ROL-TANGUY EST DÉCÉDÉE

José Fort

Dès la première heure, elle a résisté au nazisme. Épouse du colonel Henri Rol-Tanguy, Cécile, Grand officier de la légion d‘honneur, a été aux premiers rangs de la libération de Paris en août 1944.

Au Palais de l’Élysée, alors que Jacques Chirac venait de l’élever au grade de Grand officier de la légion d’honneur, Cécile Rol-Tanguy déclarait : « Cette distinction, monsieur le Président, je l’accepte au nom de toutes les femmes résistantes oubliées, celles dont on n’a jamais parlé, celles qui n’ont rien eu. »

Cécile Rol-Tanguy, née Marguerite le Bihan à Royan avait fêté au mois d’avril 2019 ses cent ans entourée de sa famille et de ses nombreux amis. Elle est décédée ce vendredi 8 mai 2020 chez elle, à midi, à Monteaux (Loir et Cher), entouré des siens. Comme un symbole.

Une grande dame vient de nous quitter et pas seulement parce qu’elle était l’épouse du célèbre colonel Henri Rol-Tanguy, le métallo-brigadiste parti défendre la République espagnole avant d’entrer en résistance contre les nazis. Elle avait été la proche collaboratrice puis la femme du chef FFI artisan de la libération de Paris en août 1944.

Cécile c’était aussi Cécile, surtout Cécile, une femme de courage, d’intelligence et de lucidité. Fille de François Le Bihan, syndicaliste et communiste français, déporté à Auschwitz, Cécile Rol-Tanguy était une femme d’action. Elle a milité à l’Union des jeunes filles de France, participé activement aux Comités d’aide à l’Espagne républicaine et a rejoint le parti communiste en 1938. Elle a d’abord été la marraine de guerre d’Henri avant de l’épouser en avril 1939.

Voir aussi : J'étais son agent de liaison, sa secrétaire,.. tout !

Dès juillet 1940, elle entre en clandestinité. Elle est agent de liaison. Il lui arrive de cacher des armes dans le landau de ses enfants. C’est elle qui tape à la machine, sous la dictée de Rol, l’appel à l’insurrection des Parisiens.

Après la mort d’Henri (2002), Cécile Rol-Tanguy a poursuivi le travail de mémoire : en présidant l’association « Les Amis des combattants en Espagne républicaine » (ACER), en participant à des cérémonies, des rencontres et des débats. Elle était une femme d’écoute et d’échanges, jamais d’idées imposées.

Voir aussi : "Reprenez le flambeau de la paix !"

Il y a quelques années, l’accompagnant à Vénissieux pour une cérémonie à la mémoire d’Henri, nous avions échangé dans le train sur l’état du monde. Je me souviens de ses mots : « nous rêvions d’un monde en paix et nous assistons à tant de conflits et de barbaries. Nous rêvions d’une vie meilleure et nous devons supporter tant d’injustices. Au soir de ma vie, j’ai un souhait : que les jeunes générations reprennent le flambeau de la paix, de la liberté, de la résistance en s’opposant à l’intolérance d’où qu’elle vienne et en trouvant des voies nouvelles pour un avenir meilleur. »

Voir aussi : "C'était un engagement instinctif"

À Hélène, Claire, Jean, Francis, les enfants de Cécile Rol-Tanguy et à ses petits-enfants, l’Humanité adresse ses plus sincères condoléances.

José Fort

La résistante Cécile Rol-Tanguy est morte
 
 
La résistante Cécile Rol-Tanguy est morte

Jusqu’à sa mort, le 8 mai à l’âge de 101 ans, elle défendit le souvenir de l’insurrection parisienne à laquelle elle prit part en tant qu’agente de liaison.

Antoine Flandrin - Le Monde

L’engagement des femmes dans la Résistance française fut longtemps occulté. Souvent, l’importance de leur rôle fut découverte après la mort de leur mari. Ce fut le cas de l’épouse du colonel Rol-Tanguy (1908-2002), chef des Forces françaises de l’intérieur (FFI) de la région parisienne, connu pour avoir mené la libération de Paris avant l’entrée des blindés du général Leclerc, le 24 août 1944. Jusqu’à sa mort, le 8 mai, à l’âge de 101 ans, Cécile Rol-Tanguy défendit le souvenir de l’insurrection parisienne à laquelle elle prit part en tant qu’agente de liaison.

Née le 10 avril 1919 à Royan (Charente-Maritime), elle grandit au Vésinet (Yvelines), puis à Paris dans le 19e arrondissement, dans une famille d’ouvriers communistes. Son père, François Le Bihan, électricien, militant CGT au Secours rouge international, héberge avec son épouse de nombreux responsables communistes tchèques, hongrois, yougoslaves, italiens et allemands, exilés politiques en France.

La rencontre avec Henri Tanguy

Après avoir obtenu son brevet, Cécile Le Bihan est embauchée en 1936 comme dactylographe à la fédération CGT de la métallurgie, où elle fait la connaissance d’Henri Tanguy, un Parisien d’origine bretonne qui a quitté l’école à 13 ans et a été renvoyé de plusieurs usines d’automobiles pour y avoir organisé des grèves. Elle devient sa marraine de guerre, après qu’il obtient l’autorisation du Parti communiste français (PCF) pour rejoindre les Brigades internationales pendant la guerre civile en Espagne, en 1937 et 1938. Il en reviendra avec une blessure à la poitrine et un surnom de guerre – Rol, le nom de son ami Théo, tué par les Franquistes.

Après leur mariage, en 1939, vient le temps des drames. Son père, François Le Bihan, est arrêté en avril 1940. Accusé d’avoir tenté de reconstituer le PCF alors dissous, il est écroué à la prison de la Santé, à Paris. Il sera déporté à Auschwitz où il mourra en 1942. Elle n’a aucune nouvelle de son mari, Henri Tanguy, mobilisé en 1939, affecté dans une usine d’armement près de la frontière pyrénéenne. Bientôt, leur petite fille de 7 mois, Françoise, tombe malade. Le bébé meurt le 12 juin, alors que les troupes allemandes entrent dans la capitale.

« Je n’avais plus rien, racontait-elle. Mon père avait été arrêté, mon mari, je ne savais pas où il était, et j’avais perdu ma petite fille. Qu’est-ce qui me retenait ? Je rentrai dans la Résistance. Ça m’a aidé. Ça m’a apporté quelque chose. » Contactée par la CGT, devenue clandestine, elle accepte de dactylographier des tracts et des articles pour des journaux de la Résistance. Lorsque son mari rentre à Paris, en octobre, elle devient son agente de liaison.

La Résistance et la Libération

Deux autres enfants, Hélène et Jean, naissent en 1941 et en 1943. Elle se sert de la poussette qui les transporte pour y cacher des documents secrets pour le réseau communiste des Francs-tireurs et partisans (FTP). Sous les rutabagas et les poireaux de son cabas, elle dissimule pistolets, grenades et détonateurs. Alors que son mari passe de planque en planque, elle vit avec sa mère et utilise des prénoms d’emprunt : Yvette ou Lucie.

Dans la nuit du 18 au 19 août 1944, c’est elle qui tape à la machine le tract appelant les Parisiens à s’insurger : « Aux patriotes aptes à porter des armes. (…) La France vous appelle ! Aux armes, citoyens ! ». Le 20, elle est de nouveau aux côtés du colonel Rol lorsque celui-ci installe son PC dans les catacombes, à vingt-six mètres sous le lion de la place Denfert-Rochereau. C’est là que le chef régional des FFI organise le soulèvement parisien. Cinq jours plus tard, après de rudes combats, les Parisiens fêtent la Libération, alors que les chars alliés entrent dans la capitale. Cécile Rol-Tanguy sort de l’ombre. Elle est reçue au ministère de la guerre, le 27, avec son mari ainsi qu’une vingtaine de chefs de la Résistance parisienne, par le général de Gaulle.

Après le décès de son mari, en 2002, elle continuera à témoigner. « J’ai longtemps accompagné mon mari pour évoquer la Résistance, disait-elle. Quand il est parti, l’idée qu’on allait oublier son combat et celui de tant d’autres ne me plaisait pas. Alors je me suis lancée, sans jamais penser à ce qui me tomberait dessus… »

Cécile Rol-Tanguy, en quelques dates

10 avril 1919 : naissance à Royan (Charente-Maritime)

1936 : sténodactylo à la Confédération générale du travail (CGT)

1939 : épouse Henri Rol-Tanguy

1940-1944 : agente de liaison dans la Résistance

8 mai 2020 : mort à Monteaux (Loir-et-Cher)

 
Disparition de la résistante Cécile Rol-Tanguy à 101 ans
 
Cécile Rol-Tanguy, figure de la Résistance, est morte à 101 ans
 
Paris - Musée de la résistance (Pierre-Yvon Boisnard)

Paris - Musée de la résistance (Pierre-Yvon Boisnard)

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