Tout le monde s’accorde à dire que la pandémie du Covid-19 amplifie les inégalités. De nombreux gouvernements en Europe appellent à la solidarité, appellent la population à faire « bloc » pour lutter contre cette pandémie. Mais derrière ces mots, des populations sont oubliées et, entre autres, les personnes migrantes.
Une fois de plus, l’UE est incapable de s’accorder sur ce sujet, incapable de faire preuve de solidarité, d’humanité et peut-être même incapable d’aborder le sujet.
Et pourtant, les conditions sanitaires des demandeurs d’asile en Grèce sont sordides, indignes depuis des mois. Le gouvernement conservateur grec a suspendu le droit d’asile et a remplacé les « camps » existants sur les îles en centres de détention fermés. Des lieux où il sera totalement impossible de contenir l’épidémie du coronavirus. L’accès à l’eau est très insuffisante pour permettre les règles d’hygiène nécessaire et la surpopulation rend totalement impossible la distanciation sociale imposée pour réduire les risques de transmission. Ce sont des dizaines de milliers de personnes abandonnées sans défense contre le virus. Plusieurs détenus du centre de rétention administrative de Moria sur l’île de Lesbos viennent d'entamer une grève de la faim pour alerter sur leur situation que le gouvernement grec qualifie lui-même de "bombe sanitaire".
Au même moment, l’Italie ferme de nouveau ses ports à un bateau de l’ONG allemande Sea Eye qui a, à son bord, 150 migrants en utilisant l’argument de l’épidémie.
La France refuse de libérer les personnes détenues en centre de rétention administrative alors que toute demande d’asile, tout recours sont impossibles durant l’état d’urgence sanitaire mais elle accepte volontiers le renfort de personnes en attente de régularisation pour aider les producteurs de fruits et légumes à ramasser leur récolte.
Ce n’est pas le virus qui aggrave les inégalités mais plutôt les politiques de discrimination, et le mépris.
Le Portugal a annoncé il y a quelques jours une régularisation temporaire de tous les immigrés présents dans le pays en raison de la pandémie. Cela leur permet d’accéder à des droits sociaux et au système de santé pendant la période d’impossibilité d’examens des dossiers administratifs. C’est un premier pas, certainement insuffisant mais intéressant tout de même qui devrait inspirer l’Union européenne.
Le Parti communiste français demande au gouvernement d’examiner au plus vite la possibilité de régularisation des sans-papiers présents sur le territoire national et leur permettre d’accéder aux droits sociaux et droit à la santé.
Le PCF demande la libération de toutes les personnes détenues en centre de rétention administratif pour leur permettre de se protéger au mieux du virus.
L’heure est à la solidarité avec toutes et tous sans laisser personne de côté.
commenter cet article …