Article du Ouest-France, Marie Jousseaume, aujourd'hui, par rapport aux Français bloqués au Sénégal, dont les morlaisiens Sandrine Corre et Gilbert Apamon
Je vous alerte sur la situation de nombre de nos compatriotes bloqués dans des pays étrangers pour cause de manque d'avion et surtout d'ignobles spéculations de la part d'Air France, notamment au Sénégal. Voici le message d'urgence transmis en désespoir de cause à un sénateur ce jour par 2 amis bloqués au Sénégal.
"Cette lettre a pour but de vous alerter sur la situation des voyageurs à l'aéroport de Dakar actuellement. En effet, au Sénégal, Air-France spécule sur les tarifs des billets pour le rapatriement des ressortissants français. La compagnie est injoignable au numéro mis en place pour assurer le rapatriement. Acheter un billet sur leur site est impossible. Les derniers billets ont été achetés à prix d'or, directement de France par ceux qui en avait les moyens ! Des billets ont été vendus à plus de 3000€ ce vendredi alors qu'ils étaient en vente à 1000€ jeudi matin... et en classe économique ! Un scandale inacceptable en ces temps de crise sanitaire mondiale ! Trois cents ressortissants français se sont rassemblés à l'aéroport ces deux derniers jours et ont été délogés ce midi par les forces de l'ordre locales. Ils n'ont obtenu aucune réponse au guichet concernant les prochains vols, un seul décollage étant effectué par jour et aucun avion supplémentaire n'étant prévu. Nous dénonçons l'attitude d'Air-France qui spécule sur la peur des voyageurs qui craignent une contamination au Covid -19, en plus de ne pouvoir rejoindre leur famille dans des délais acceptables. Cela ne correspond en aucun cas au discours de Mr Macron et de l'exécutif, affirmant que tout serait mis en œuvre pour rapatrier au plus vite, et à prix décent nos ressortissants ! Nous savons de source sûre que le Sénégal est prêt pour organiser des vols à destination de la France, et ceci pour un tarif de 500€... mais il leur est impossible de décoller, le monopôle du rapatriement étant réservé à Air France ! Les réponses de l'Ambassade de France et de la compagnie sont absolument floues du style : « Nous prévoyons de rajouter des vols »... Nous n'obtenons bien sûr aucune réponse sur ces pratiques de spéculations scandaleuses !
Nous faisons appel à nos représentants politiques pour leur faire part de la réalité sur le terrain. Nous voulons rentrer au pays comme l'a annoncé le Président de la République, et au plus vite car il y un risque de fermeture complète des aéroports ici jusqu'à nouvel ordre, l'état d'urgence sanitaire devant bientôt aussi être instauré. Sur place la situation devient très critique pour les français présents à Dakar. Les voyageurs forment des queues sans protocole de sécurité au guichet, certains dorment à même le sol car les hôtels ferment progressivement leurs portes... sauf pour ceux qui ont les moyens de se payer un billet d'avion à 3000 € ! De jeunes enfants et des personnes âgées, considérés comme personnes à risques, sont exposées à la propagation du virus, et d'autres personnes commencent à ressentir de l'agressivité de la part des autochtones, qui craignent eux aussi cette propagation potentiellement transmissible par les voyageurs. Le manque d'information et certaines contradictions nous plongent dans un sentiment d'insécurité total, d'abandon de nos dirigeants, et nos familles et amis nous manquent un mois après le début de notre mission humanitaire au Sénégal, où nous avons été cependant fort bien accueillis. Nos relations en France ressentent bien sûr aussi une vive inquiétude ! Nous lançons ce cri d'alerte afin que vous nous veniez en aide, en transmettant ce message à toutes personnes compétentes en mesure de nous aider. Pour le bien de tous nos ressortissants veuillez s'il vous plaît, faire en sorte que la compagnie Air-France cesse ces pratiques de spéculations financières inadmissibles, en ces temps de solidarité internationale demandée par tous nos dirigeants, et appliquée par la plupart des pays !
Gilbert Apamon et Sandrine Corre, deux victimes de cette situation.
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