Une étude, publiée en septembre dernier montre l’étendue des coupes budgétaires dans le secteur de la santé à partir de 2011, sous couvert de faire baisser la dette italienne.
La crise financière de 2007-2008 a coûté cher à la santé des Italiens. Une étude de la Fondation Gimbe, publiée en septembre 2019, et remise au jour par la presse transalpine ces derniers jours, montre que depuis dix ans, le Service sanitaire national a été sous-doté de 37 milliards d’euros. Le président du Conseil Mario Monti, ancien commissaire européen appelé à la rescousse en 2011 pour succéder à Silvio Berlusconi et faire baisser les taux d’intérêt sur la dette italienne, a coupé de 25 milliards dans le budget prévisionnel de la période 2010-2015 ; cette politique a été poursuivie entre 2016 et 2019, avec 12 milliards d’économisés sur la santé des Italiens.
Un budget qui ne tient pas compte du vieillissement de la population
Techniquement, le budget alloué n’est pas, souligne la fondation, à proprement parler en baisse. Sur cette période, il a bien augmenté de 8,8 milliards d’euros, soit une hausse de 0,9 % par an. Mais cela représente moins que l’inflation, et ne tient pas compte des nécessaires besoins nouveaux dus au vieillissement de la population. Les plus de 65 ans sont passés de 10,6 millions à 13,7 millions en vingt ans.
Le pays a perdu plus de 600 hôpitaux et 30 000 lits depuis dix ans. L’essentiel des 37 milliards est représenté, selon la Fondation, par une réduction du personnel sanitaire. En conséquence, la pyramide des âges des médecins est problématique : les praticiens ont 50,7 ans en moyenne aujourd’hui, contre 43,5 en 2001. Conséquence de cette austérité, la dépense sanitaire italienne est passée de 7 % du PIB en 2001 à 6,6 % en 2019, laissant un pays mal préparé pour faire face à l’épidémie de coronavirus.
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