On peut appeler cela une belle victoire. Bernard Arnault, actionnaire majoritaire du groupe de luxe LVMH, a publié les comptes de sa holding, Groupe Arnault, après avoir été assigné en justice par le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.
C’est l’AFP qui a levé le lièvre le 5 décembre. L’Agence précise que, selon le site Infogreffe, qui donne accès à l’information légale sur les entreprises, les comptes du Groupe Arnault clos au 31 décembre 2018, ainsi que ceux des exercices 2014 à 2017, ont été déposés mercredi 4 décembre au greffe du tribunal de commerce de Paris, à la veille d’une audience entre les deux parties.
Dans un courrier au président du tribunal de commerce, statuant en référé, et dont l’AFP a obtenu une copie, l’avocat de Bernard Arnault demande par conséquent à ce que « la demande formulée aux termes de l’assignation du 12 novembre 2019 (soit) sans objet » et rejetée, les comptes de la holding ayant été finalement publiés.
Groupe Arnault tente toutefois de minimiser cette défaite en tentant de faire croire à « un caractère abusif », de « l’action des demandeurs » en raison « d’un détournement manifeste de la finalité des dispositions du Code de commerce gouvernant la publication des comptes sociaux des entreprises, et se heurte en tout état de cause, en référé, à des contestations sérieuses excluant l’injonction sollicitée ». C’est au début du mois d’octobre que les communistes avaient engagé ce bras de fer avec l’un des hommes les plus riches du monde. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, avait indiqué vouloir assigner en justice Bernard Arnault, ainsi que « d’autres grands groupes français, tels LM Holding (Arnaud Lagardère), H51 (holding Hermès) ou encore Webedia (Marc Ladreit de Lacharrière) », car ils ne publient pas leurs comptes « alors que la loi les y oblige ».
On mesure mieux la victoire politique du PCF lorsque l’on sait qu’en refusant de publier leurs comptes, ces groupes ne s’exposent qu’à une simple amende allant de 1 500 à 3 000 euros en cas de récidive. Plus que de la justice, LVMH a eu peur du tribunal de l’opinion.
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