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29 décembre 2019 7 29 /12 /décembre /2019 06:25

 

Emmanuel Macron avait demandé une trêve de Noël sans rien proposer en échange. Il continue depuis à taper sur les grévistes et les opposants à la réforme des retraites.

Ils sont malins, au gouvernement. Emmanuel Macron s’est retranché dans le fort de Brégançon (Var) et certains ministres sont à l’étranger. Mais, à les entendre, ils se trouveraient toujours à Paris. « Le gouvernement est à la tâche, sans relâche, à la disposition de chacune et de chacun, chaque heure et chaque jour. Il n’y aura pas de trêve pour le gouvernement », promettait Macron avant les fêtes. À la tâche, sans relâche, mais à distance, surtout pour défendre la réforme des retraites et combattre le mouvement social.

Les ministres, où qu’ils soient, ne sont pas en reste pour diaboliser les syndicats et les grévistes. « Les fêtes de fin d’année doivent être respectées », a lancé juste avant Noël Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État aux Retraites. « Il est des moments dans la vie d’une nation où il est bon de savoir faire trêve pour respecter les ­familles », a estimé le chef de l’État juste avant les fêtes. C’est pourtant le gouvernement lui-même qui a lancé sa réforme en pleine période de Noël, dans l’objectif et dévitaliser et de délégitimer toute contestation sociale, au plus grand mépris des « familles » et de l’ensemble des Français.

« Nous ne reviendrons pas sur la suppression des régimes spéciaux »

Ils se lamentent aujourd’hui de ne pas avoir obtenu de trêve de Noël. Mais qu’ont proposé les ministres ? « Nous attendons une prise de conscience progressive du compromis qui a été mis sur la table », plaide l’entourage du premier ministre. Quel compromis ? « Ce n’est pas le gouvernement qui l’a refusé ! » assène Laurent Pietraszewski. Facile, puisque rien n’a été proposé aux syndicats. « Nous ne reviendrons pas sur la suppression des régimes spéciaux », affirme d’ailleurs le secrétaire d’État. Il n’y aura pas « de réintégration des critères pénibilité », ni « d’augmentation des cotisations ». Pourquoi ? « Le patronat n’accepterait pas », souffle la communication du gouvernement. On voit bien qui tient le manche ici : hors de question de porter une mesure refusée par le Medef, mais si elle est combattue par l’ensemble des syndicats, là, tout va bien ! Macron a d’ailleurs, selon le Journal du dimanche, fustigé la CFDT lors du dernier Conseil des ministres en pestant contre « ceux qui ont une idée généreuse de la réforme, qui s’attribueraient les bonnes nouvelles et qui renverraient la question financière ».

Tout est dit. Cette réforme n’est pas « généreuse » et ne contient aucune « bonne nouvelle » pour les Français, malgré le récit imposé par l’exécutif, qui tente de décrocher un à un les grévistes, métier par métier, en proposant un chèque. Cela « va se compter en milliards (…) mais le jeu en vaut la chandelle », estime la députée LaREM Olivia Grégoire, qui appelle de ses vœux un « régime universel » en réalité taillé pour repousser l’âge de départ, baisser les pensions et diriger les Français vers des systèmes de retraite privés. Pour montrer l’exemple, Macron a même renoncé à sa retraite de président. « Que ceux qui critiquent Macron en fasse (sic) autant », ont twitté de nombreux macronistes, dont le député Fabien Matras. Et donc, à quoi doivent renoncer ceux qui n’ont qu’une retraite de non- président ?

Aurélien Soucheyre

 

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