Longtemps dirigeant national en charge de la section cadres, l’ancien responsable départemental du PCF dans le Val-de-Marne est décédé à l’âge de 89 ans.
Militant communiste fidèle jusqu’au bout à ses engagements de jeunesse, Marcel Zaidner est décédé. Comme Henri Malberg, Henri Krazucki, Roger Trugnan et bien d’autres militants de cette trempe, il appartenait à cette génération de jeunes Parisiens, d’origine juive de Pologne, qui ont rejoint le Parti communiste en 1945, au sortir d’une enfance pourchassée par les nazis allemands et français. Les parents de Marcel se nomment Lejb et Tauba. Fuyant les persécutions antisémites, le jeune couple s’installe à Paris en 1929, un an avant la naissance de leur fils. Sans emploi, ils travaillent comme maroquiniers à domicile. Les parents parlent en yiddish entre eux, mais français aux enfants, Marcel et sa sœur Renée. Marcel est très bon élève, avide de lecture, joue du violon. Lejb fréquente les associations progressistes juives et adhère au PCF. Plus tard, il parvint à ouvrir avec son beau-frère un atelier où travaillaient une dizaine de salariés. La guerre, l’invasion allemande, Pétain et voilà le racisme d’État à nouveau aux trousses de la famille Zaidner. Entré en Résistance, Lejb est arrêté et interné à Pithiviers, dont il s’évade. La famille quitte Paris pour l’Isère et réussit à gagner la Suisse.
De retour à Paris en 1945, Marcel Zaidner fréquente les jeunes communistes de Belleville, poursuit sa scolarité au lycée Colbert, puis travaille avec son père à l’atelier. En 1948, il adhère au PCF, où il ne cessera de militer et d’exercer diverses fonctions dans les 11e, 18e et 20e arrondissements. Dans les années 1950, il travaille comme fraiseur dans une entreprise d’Ivry-sur-Seine. En 1961, il est élu secrétaire de la fédération Seine-Sud du PCF, en remplacement de Georges Marchais qui vient d’intégrer la direction nationale. En 1970, Marcel Zaidner, qui entre-temps a été élu au comité central, devient responsable de la section des cadres. En 1979, il est l’adjoint de Charles Fiterman au secteur jeunesse et sport et le remplace quand celui-ci entre au gouvernement comme ministre des Transports, en 1981. En 1996, Marcel Zaidner quitte le comité central mais reste présent dans les débats qui agitent le PCF. Il s’engage fortement dans la lutte contre le racisme, dans la défense des sans-papiers et demandeurs d’asile. Ce combat faisait écho à son propre passé. Responsable des archives de la fédération PCF du Val-de-Marne, il est à l’origine de leur ouverture et de leur dépôt aux archives départementales. Ses obsèques auront lieu samedi 14 décembre, à 9 h 30 au funérarium de Vitry, quai Jules-Guesde, puis à 11 h 30, au cimetière Monmousseau, à Ivry. L’Humanité exprime ses condoléances à son épouse, Jeanine, à ses filles, à tous ses proches.
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