Il y avait hier soir, mardi 17 décembre, conseil municipal à Morlaix, de 18h30 à 22h, en partie consacré au vote du budget primitif.
Les débats seront bientôt disponibles en vidéo.
Je n'ai pas le temps de tout reprendre donc je m'en tiendrais à exposer mes interventions avant de faire droit au compte rendu de la presse et à la vidéo du Conseil.
Ismaël Dupont, élu PCF d'opposition (avec Valérie Scattolin) - 28 12 2019
Je suis intervenu à plusieurs reprises:
- Sur le vote du budget primitif, pour pointer une baisse des moyens de fonctionnement pour le service jeunesse (Marie Simon Gallouedec, adjointe aux Affaires Sociales, a fourni une explication probante) et pour mettre en questionnement le choix d'installer un terrain synthétique à Coatserho, la demande d'un terrain synthétique, exprimée déjà depuis plusieurs années par le club de foot, étant essentielle à prendre en compte, mais cette décision ne permettant pas de rassembler plusieurs terrains d'un complexe de sport en herbe qui aurait permis de regrouper les équipes de Morlaix, au moins de foot, avec d'autres hypothèses d'emplacement qui auraient pu être creusées. Charlotte Julie, adjointe au Sport et à la vie associative, a exposé en réponse la démarche qui avait présidé aux choix d'investissement dans les stades échelonnés sur plusieurs années suite à un audit.
Jean-Paul Vermot, Valérie Scattolin (j'avais son pouvoir car elle était en déplacement syndical), Elisabeth Binaisse, Hervé Gouédard, Claire Thomas et moi avons voté contre le budget primitif.
Jean-Pierre Cloarec et Sarah Noll (pouvoir à JP Cloarec) se sont abstenus
- Sur un avenant au contrat de DSP stationnement accordant 18 360€ à Effipark (anciennement Vinci) l'entreprise pour la gratuité du stationnement après 15h pour les enclos et les horodateurs afin de soutenir le commerce de centre-ville, j'ai demandé pourquoi le raisonnement ne s'appliquerait pas sur toute l'année.
- Sur les 303 774€ de financement par la ville des frais de fonctionnement des écoles privées élémentaires et maternelles, j'ai rappelé l'impact de la mesure du ministre Blanquer sur le caractère obligatoire de la scolarité des enfants à 3 ans, ayant pour but, non une finalité pédagogique, mais un financement plus important des écoles privées par les collectivités, sans compensation de l’État. Une réforme profondément injuste... J'ai aussi rappelé combien la droite, par la loi Carle (2009: du 28 octobre 2009, dite “loi Carle”, tendant à garantir la parité de financement entre les écoles élémentaires publiques et privées sous contrat d'association lorsqu'elles accueillent des élèves scolarisés hors de leur commune), par la loi du 13 août 2004, sous Chirac, puis par la circulaire du 15 février 2012, a fait en sorte que les écoles privées soient autant soutenues que les écoles publiques par les communes dans leurs frais de fonctionnement, ce qui pose question, sachant que les enseignants du privé sous contrat sont déjà rémunérés par l'Etat et le contribuable et que le privé n'a pas exactement les mêmes obligations, notamment en termes de mixité sociale et scolaire, que le public. Je me suis abstenu avec Hervé Gouédard sur cette délibération, même si elle rentre dans un cadre légal contraignant, pour rappeler mon attachement, dans une vision laïque, et j'ai rappelé le caractère progressiste et tolérant de la loi de laïcité de 1905 conçue par Jaurès et Briand, à ce que les fonds publics aillent prioritairement à l'école de service public, l'école républicaine.
- Sur le vote de la convention d'objectifs pour 2020-2022 avec Wart, j'ai souligné l'importance de cette association pour le territoire, sa créativité, sa constance dans la volonté de faire vivre le territoire, et son engagement pour développer l'emploi et la culture sur le territoire de Morlaix alors qu'elle jouit désormais d'un rayonnement national, en tant que programmateur et développeur notamment (deux victoires de la musique pour Jeanne Added en 2019). J'ai parlé des promesses de SEW à la Manufacture des Tabacs, de la capacité de Wart à autofinancer une grande partie du festival Panoramas (même si les cachets des artistes en hausse, les nouvelles dépenses liées aux nouvelles normes de protection sonore et sécurité, la concurrence d'autres festivals, rendent le contexte financier plus tendu ces derniers temps pour un tel festival), et son apport à l'économie locale et à l'attractivité et l'image du pays de Morlaix et de la ville.
- Sur le vote de la convention liant la Salamandre et la ville, j'ai rappelé la rareté d'une telle offre de cinéma d'arts et d'essais et d'auteur dans une ville de la taille de Morlaix, la culture cinématographique de qualité que La Salamandre véhiculait, y compris dans l'éducation esthétique et à l'image des scolaires, l'intérêt de l'équipement cinéma porté par SEW à la Manu pour une nouvelle montée en puissance de cette association passeuse d'art et de culture à un moment où plusieurs salles d'arts et d'essai sont lâchées par les pouvoirs publics, et/ou phagocytés par le cinéma commercial mainstream et ses gros groupes concentrés comme à Quimper. J'ai témoigné de ce que révélait d'un engouement du territoire pour le cinéma le Blind-kino organisé le week-end passé au Tempo, et qui a eu un succès extraordinaire.
- Sur le vote des subventions aux associations et structures conventionnées pour 2020, j'ai rappelé que les chiffres concernant le montant de l'aide de la ville aux associations cité par le maire au dernier conseil municipal incluait le théâtre (522000€ de subvention déclarée, mais 366 000€ de subvention réelle, si on tient compte du loyer reversé et de la subvention exceptionnelle de 110 000€ qui se prolonge d'année en année) dont on peut estimer qu'il gagnerait à devenir une compétence communautaire.
Je suis surtout intervenu en soutien à l'ORPAM, l'Office des Retraités et Personnes âgées de Morlaix, créé en 1982, qui a voté deux semaines plutôt un budget risquant d'être en déséquilibre s'il ne reçoit pas une subvention complémentaire d'au moins 6314€. En effet, la ville a réduit sa subvention de 9000€ en 2015, celle-ci passant de 54000€ à 45200€. Et pourtant, l'Orpam remplit des missions de service public, et constitue quasiment une forme de délégation de service public beaucoup moins coûteuse, dans la lutte contre l'isolement et les effets du vieillissement des personnes âgées, la politique sociale, le lien social des seniors, que si ces missions étaient remplies par le CCAS, car en dehors du salarié très qualifié, sur un poste à 90%, il y a plusieurs bénévoles très qualifiés aussi qui ne comptent pas leur temps et leur investissement. Or, cette année, l'association a appris que la conférence des Financeurs, sous la dépendance de la CARSAT, de l'ARS, du département, qui sur projet précis et temporairement, avait pris la relève de la ville entre 2015 et 2019, avait redéployé ses moyens vers le centre-Finistère et ne lui accordait plus que 800€ sur une subvention demandée de 9000€. L'association ne pourra pas tenir plus d'un an ou deux à ce régime, d'autant que les tarifs des cours et sorties, et des adhésions ont déjà été réévalués, et que ces activités doivent pouvoir rester accessibles à tous. L'association comptait 145 Morlaisiens en 2011 quand elle bénéficiait de 54000€ de subvention, elle en compte désormais 215, ce qui montre son dynamise et la satisfaction de nombre de retraités par rapport aux services rendus, le besoin social qu'elle sert. L'asso a dans le même temps fait baisser ses charges d'exploitation de 15% et ses charges de fonctionnement de 5%.
Certes, la moitié environ des adhérents ne sont pas morlaisiens, et Morlaix Communauté comme les communes avoisinantes refusent pour l'instant d'aider l'ORPAM, mais il s'agit bien au départ d'un office municipal morlaisien et la ville à le devoir de permettre à cette association dont les activités et le siège sont allées du Poan Ben, mais qui rayonnent aussi dans d'autres salles et clubs de la ville, de perdurer. Dans ce cadre, je me suis étonné que la demande de rendez-vous et d'augmentation de la subvention municipale de l'ORPAM n'ait reçue aucune réponse depuis 15 jours.
J'ai aussi rappelé, sur le sujet des personnes âgées, que l'ORPAM gérait autrefois l'aide à domicile pour les personnes âgées en perte d'autonomie, et qu'elle n'avait pas pu garder cette activité, ce qui avait fragilisé la structure. J'ai rappelé également que la ville de Morlaix avait laissé partir la grosse association d'aide à domicile AS Domicile à 2015 vers Saint-Pol-de-Léon où elle recrute essentiellement son personnel désormais, alors que Morlaix est dans son territoire d'activité, d'où une perte pour l'emploi et l'activité économique à Morlaix.
- Sur le Musée de Morlaix, j'ai exprimé que depuis bientôt 3 ans que l'on avait fermé les salles d'exposition, le chantier du musée n'avait pas demarré réellement dans celles-ci, que les dépassements d'enveloppe budgétaire prévisionnelle avaient fait dévier le projet initial, et son calendrier, comme des appels d'offre infructueux, mais qu'on pouvait s'interroger du coup rétrospectivement sur l'intérêt qu'il y avait à fermer les salles d'exposition du musée pendant tout ce temps où le chantier est au point mort, surtout si on veut que les habitants du pays de Morlaix ne se déshabituent pas du musée.
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