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31 décembre 2019 2 31 /12 /décembre /2019 08:01
2020 - A coeur vaillant rien d'impossible ! - en cheminant avec Gramsci

"Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres", écrivait Gramsci. 

Tellement adapté à la situation présente, riche de nouveaux possibles, d'inventions en gestation face à un système à bout de souffle qui ne cesse de produire des crises et du chaos, de la violence sociale, économique et politique.

"La crise consiste justement dans le fait que l'ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne on observe les phénomènes morbides les plus variés", écrit encore Gramsci, dirigeant politique et philosophe communiste italien, mort dans les prisons fascistes (arrêté et emprisonné en 1926, il meurt en prison en 1937).  

Le capitalisme poussé à sa limite et son empire extrême sur l'ensemble du monde et des segments de la vie sociale déstabilise la nature, les conditions d'une vie durable et acceptable sur notre terre commune, pervertit la culture, la démocratie, fragmente les sociétés, monte les hommes les uns contre les autres, produit de la haine de soi, du repli sur soi, de la guerre de tous contre tous.

Ces clowns hideux qui gouvernent le monde, les Trump, Bolsonaro, Pinera, Salvini, Netanyahou, Poutine, Modi, Shinzo Abe, Erdogan, Bachar, Sissi, Orban, Johnson, mais l'on pourrait citer n'importe quel autre milliardaire bouffon haineux, qui occupera bientôt sans doute le devant de la scène, sont de véritables insultes à l'intelligence humaine et à l'optimisme démocratique. Ils sont les résultantes de cet âge sénile du capitalisme, le signe de la fragilité de son triomphe, la démocratie libérale de marché basculant dans un néo-fascisme, souvent appuyé sur l'irrationnalité religieuse, nationaliste et identitaire. Les forces de l'oligarchie mettent en orbite pour préserver les intérêts des familles qui prétendent (dé)possèder les sociétés et les soumettre aux exigences de leurs profits les dirigeants politiques les plus vils, populistes xénophobes, racistes, misogynes, homophobes, révisionnistes, valorisant l'argent roi et la vulgarité, le culte de la force et de la mauvaise foi, et bénéficiant bien souvent de la complaisance des médias.

Ce monde là, où les peuples sont conduits de régression sociale en régression démocratique, est intolérable, invivable.

26 milliardaires dans le monde, et parmi eux des Français possesseurs de groupes médiatique, prospérant avec la complicité active des gouvernements, possèdent autant de richesse que la moitié de l'Humanité.

Pendant ce temps, un milliard de personnes ne mange pas à sa faim. La guerre et la barbarie quotidienne sont le quotidien de dizaines de peuples et de pays, pour que les marchands de canons s'engraissent sur le sang et les larmes d'une humanité martyrisée et niée. Ce monde là est intolérable, invivable. 

Et pourtant on vit, on tolère, on se résigne, on ferme les yeux ou regarde ailleurs, y compris face à la misère et l'injustice au plus près de chez nous.

Et c'est humain aussi... Parce qu'on veut préserver sa gaieté et sa tranquillité d'esprit, parce qu'on se sent impuissant, parce qu'on n'y croit pas.

Ainsi va la vie. Pour quelques courageux et héros, beaucoup vivent dans le clair-obscur des vertus civiques et humaines. En même temps, les effets du dévouement individuel restent très limités tant que l'on ne s'attaque aux racines du mal et au système économique et politique qui lui permet d'étendre ses tentacules.

Gramsci toujours:

" Je hais les indifférents. Je crois comme Friedrich Hebbel que « vivre signifie être partisans ». Il ne peut exister seulement des hommes, des étrangers à la cité. Celui qui vit vraiment ne peut qu’être citoyen, et prendre parti. L’indifférence c’est l’aboulie, le parasitisme, la lâcheté, ce n’est pas la vie. C’est pourquoi je hais les indifférents. L’indifférence est le poids mort de l’histoire. C’est le boulet de plomb pour le novateur, c’est la matière inerte où se noient souvent les enthousiasmes les plus resplendissants, c’est l’étang qui entoure la vieille ville et la défend mieux que les murs les plus solides, mieux que les poitrines de ses guerriers, parce qu’elle engloutit dans ses remous limoneux les assaillants, les décime et les décourage et quelquefois les fait renoncer à l’entreprise héroïque. L’indifférence œuvre puissamment dans l’histoire. Elle œuvre passivement, mais elle œuvre. Elle est la fatalité; elle est ce sur quoi on ne peut pas compter".

La révolution, l'insurrection collective, la remise en cause globale du désordre du monde capitaliste pour reconstruire sur de nouveaux fondements une société humaine et rationnelle, sont toujours à l'ordre du jour.

La marche est haute mais "à cœur vaillant rien d'impossible". 

Quand des peuples se lèvent et affirment leur capacité de mobilisation collective, leur liberté intacte et en acte, leur exigence de dignité, d'indépendance, d'égalité, comme au Chili, au Liban, en Algérie, au Kurdistan, en Palestine, ou ailleurs, c'est beau, c'est fort, c'est le signe que la fin de l'histoire n'est pas à l'ordre du jour, que l'avenir peut continuer à s'écrire ailleurs que dans les salles de marchés, les cabinets d'autocrates et les conseils d'administration des multinationales.

A cœur vaillant rien d'impossible...    

Chiche!

Reconstruire du commun, de l'espoir politique, du rassemblement de la gauche et de ceux qui ont intérêt à ceux que les choses changent, des potentialités révolutionnaires progressistes, faire échec à Macron, à son projet de restauration d'une société de privilèges et d'inégalités construite pour les intérêts de ses amis de la finance et du patronat, obtenir l'abandon de la réforme des retraites. 

On y croit, on y travaille, lucidement, en connaissant la difficulté de la tâche et ses écueils, instruits par l'expérience et l'histoire, mais parce qu'on a pas le choix, parce que c'est à la fois une nécessité vitale et une obligation morale. "Je suis pessimiste par l'intelligence mais optimiste par la volonté", écrit Gramsci.

Il faut vouloir très fort et tenter de voir clair pour ne pas se bercer d'illusions et éviter les chausse-trappes de l'optimisme historique.   

"Celui qui ne sait pas d'où il vient ne peut savoir où il va", écrit encore Gramsci.

C'est pourquoi nous proposerons chaque jour aux lecteurs du Chiffon Rouge toute cette année anniversaire des 100 ans du Parti communiste un retour en forme d'hommage sur des vies et des engagements de communistes finistériens, femmes et hommes dévoués et courageux, militantes et militants de l'avenir humain.

Puissent-ils nous ouvrir la voie pour avoir le cœur et l'espoir d'agir et de risquer dans des situations politiques nouvelles, au nom d'un idéal d'humanité élevé, d'égalité, de paix, de liberté, qui reste d'actualité aujourd'hui et qui continue à nous guider! 

Pourquoi pas conclure de manière paradoxale ces vœux de nouvelle année avec Gramsci toujours:

"Chaque matin, à me réveiller encore sous la voûte céleste, je sens que c’est pour moi la nouvelle année. C’est pourquoi je hais ces nouvel an à échéance fixe qui font de la vie et de l’esprit humain une entreprise commerciale avec ses entrées et sorties en bonne et due forme, son bilan et son budget pour l’exercice à venir. Ils font perdre le sens de la continuité de la vie et de l’esprit. On finit par croire sérieusement que d’une année à l’autre existe une solution de continuité et que commence une nouvelle histoire, on fait des résolutions et l’on regrette ses erreurs etc. etc. C’est un travers des dates en général"

Et pourtant, même si cela relève de la pensée magique et de la croyance aux miracles, il y a de la douceur, un réconfort de chaleur et de générosité, à dire et souhaiter que le monde et l'homme s'améliore, mais surtout à offrir des vœux de joie, de bonheur, d'amour, d'amitié, de fraternité, de réussites et de bonne santé, aux lecteurs du Chiffon Rouge.  

Alors, à toutes et tous, très belle année 2020!

Pour tenter d'ouvrir et défricher 100 ans d'avenir à nouveau pour la cause du communisme, de la révolution, de la fraternité humaine et internationale et du progrès humain.  

Ismaël Dupont.

31/12/2019

 

 

 

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