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29 novembre 2019 5 29 /11 /novembre /2019 06:52

 

Le public permet au privé lucratif de se livrer à des activités très rentables qu'il n'aurait pu exercer seul.

Dans le domaine de la santé particulièrement, les gouvernements successifs ont tous creusé le sillon dans le même sens : restreindre les dépenses publiques de santé pour les raisons que nous nous sommes efforcés de cerner précédemment, en favorisant le capital, en mettant le public au service du privé. L’affaire du Mediator a montré la collusion criminelle entre l’Agence du médicament et les laboratoires Servier, mais combien d’affaires, de complicités sont encore ignorées ?

La pratique du pantouflage, consistant pour des hauts fonctionnaires à passer du public au privé avant de revenir au public puis de repartir dans le privé, les partenariats public-privé, les PPP, l’installation dans les murs mêmes des hôpitaux publics de services dépendant de groupes privés favorisent des comportements qui, sans être tous criminels ou illégaux, risquent de nuire aux intérêts des assurés sociaux et du service public. Parmi toutes les possibilités offertes, susceptibles de favoriser des conflits d’intérêts, le ­pantouflage fait la course en tête. Ainsi, Philippe ­Lamoureux, énarque, inspecteur général des affaires sociales (Igas), après être passé par l’Agence du médicament et le ministère de la Santé, est aujourd’hui le directeur général du Leem, la chambre patronale des laboratoires pharmaceutiques.

Emmanuel Déchin, de l’Igas également, a hanté les cabinets ministériels, est passé par L’Oréal avant d’être nommé délégué général de la chambre patronale de la répartition pharmaceutique. Christine Schibler a dirigé des cliniques privées puis a été propulsée à la direction du pôle des établissements de santé (publics et privés) de l’agence régionale de santé d’Île-de-France (organisme public) avant d’être nommée déléguée générale de la Fédération de l’hospitalisation privée. Il y a aussi ce que l’on pourrait appeler le pantouflage institutionnel. Icade, filiale de la Caisse des dépôts et consignations, jadis dédiée au logement social, a liquidé son patrimoine HLM et maintenant épaule les groupes privés qui veulent exploiter des établissements de santé ? en achetant pour eux les terrains et en construisant les locaux.

Souvent, le public et le privé sont très imbriqués, le public permettant au privé lucratif de se livrer à des activités très rentables qu’il n’aurait jamais pu exercer tout seul. Il faut en finir avec ce pillage, définir de nouvelles règles, faire du service public la norme, l’assainissement des situations suppose que l’on révolutionne les critères de gestion du privé et du public, que l’on place la satisfaction des besoins des populations au cœur.

pierre ivorra

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