Par Michaël Orand
Source : Institut des politiques publiques.
Comme le veut la sagesse populaire, une image vaut parfois mille mots. Ce graphique publié récemment par l’Institut des politiques publiques ne déroge pas au proverbe, et résume parfaitement la politique budgétaire du gouvernement d’Emmanuel Macron. On y voit l’énorme gain de revenu des 1 % de ménages les plus riches suite aux mesures prises dans les budgets 2018 et 2019, pendant que la majorité des ménages se contentent de hausses bien plus modestes, voire constatent une baisse de leur revenu disponible pour les 10 % de ménages les plus pauvres.
Ce sont bien évidemment la suppression de l’ISF et la mise en place du prélèvement forfaitaire unique qui expliquent cette hausse de revenu pour les 1 %. Le revenu moyen de ce ménage étant de plus de 10 000 euros par mois, cela représente donc 700 € de plus par mois, et plus de 8 000 supplémentaires par an. À titre de comparaison, le gain de revenu pour les ménages au revenu médian est d’un peu plus de 300 € par an.
Les auteurs de cette étude ont même réalisé l’exercice d’aller voir plus en détail ce qui se passe au sein des ménages les plus riches. Si les résultats sont moins précis, ils n’en montrent pas moins que les 0,1 % de ménages les plus riches ont encore mieux tiré leur épingle du jeu macronien, avec un gain de revenu disponible de plus de 15 %. Les ménages qui voient leur revenu baisser sont essentiellement les retraités, qui ont subi la hausse de la CSG sans bénéficier de la contrepartie de baisses de cotisations sociales salariés. La sous-indexation des retraites, qui augmentent en 2019 moins vite que l’inflation, contribue également à diminuer le revenu disponible des retraités. Le revenu disponible augmente au contraire pour la plupart des ménages actifs, même si cette hausse reste très modeste (moins de 1 %) pour les 10 % de ménages les plus pauvres.
Cause commune n° 10 • mars/avril 2019