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1 juin 2019 6 01 /06 /juin /2019 06:15
Moyen-Orient. Les Etats-Unis freinés par l'échec de Netanyahou (Pierre Barbancey, L'Humanité, 31 mai 2019)
Moyen-orient. Les États-Unis freinés par l’échec de Netanyahou
Vendredi, 31 Mai, 2019

Le premier ministre sortant n’est pas parvenu à former un gouvernement alors que Trump s’apprêtait à lancer le volet économique de son « plan de paix ». Analyse.

Donald Trump, son gendre Jared Kushner et le va-t-en-guerre John Bolton ne s’attendaient certainement pas à ce nouvel obstacle. Depuis des mois, ils annoncent la publication d’un « plan de paix » pour le Proche-Orient, tout en multipliant des décisions favorables à Tel-Aviv. C’est le cas de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et de l’annexion du plateau du Golan occupé, ainsi que de l’arrêt de toute aide à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, pour en finir avec la question du droit au retour. La présentation de ce plan avait été retardée en raison des élections israéliennes du 9 avril, mais aussi à cause des difficultés à obtenir un consensus parmi les pays arabes. Ces derniers n’y sont pas opposés, déjà engagés dans un rapprochement régional stratégique avec Israël et contre l’Iran, mais doivent tenir compte de leurs opinions publiques échaudées. C’est sans doute pourquoi, dans une première étape, la Maison-Blanche a annoncé qu’elle coorganiserait avec Bahreïn une conférence, les 25 et 26 juin, sur les aspects économiques du plan de paix américain. Il s’agirait, selon la présidence américaine, d’une « opportunité charnière » pour « partager des idées, évoquer des stratégies et encourager le soutien à des investissements et initiatives économiques potentiels qui pourraient être rendus possibles par un accord de paix ».

Les dindons de la farce sont les Palestiniens

Mais les nouveaux développements de politique intérieure en Israël risquent de repousser aux calendes grecques l’annonce de ce plan. Pivot du plan, Benyamin Netanyahou n’est pas parvenu à former un gouvernement. De nouvelles élections sont convoquées pour le mois de septembre (lire ci-contre). Ces derniers jours, pourtant, l’administration américaine n’a pas ménagé ses efforts pour baliser le chemin et lever toutes les (faibles) réticences des pays arabes, alors que la Russie et la Chine ont annoncé qu’elles ne participeraient pas à la conférence. Jared Kushner s’est ainsi rendu au Maroc. Avec le roi Mohammed VI, les discussions ont porté sur « les évolutions et les développements que connaît la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient », ainsi que sur le partenariat stratégique entre les États-Unis et le Maroc. Autant dire que, dans le panier, figuraient la question du Sahara occidental comme monnaie d’échange, de même que le rapprochement du royaume chérifien avec Israël. Destination ensuite la Jordanie, pour une rencontre avec le roi Abdallah II, dont le régime est affaibli et pourrait être le prochain sur la liste des révoltes arabes. Au-delà des déclarations d’intention du souverain sur « la nécessité de multiplier les efforts pour aboutir à une paix globale et durable fondée sur la solution à deux États », sa marge de manœuvre face aux États-Unis est en réalité nulle.

L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis étant déjà tout acquis à la stratégie américaine, à John Bolton, le conseiller sécurité de Trump, la mission purement guerrière. En visite mercredi à Abu Dhabi, il a accusé l’Iran d’être derrière les actes de sabotage du 12 mai contre quatre navires à l’entrée du golfe. En réalité, les tensions régionales se sont exacerbées depuis que l’administration Trump a inscrit, en avril, les Gardiens de la Révolution iraniens sur sa liste noire d’« organisations terroristes » et a renforcé en mai les sanctions économiques contre Téhéran après avoir quitté, il y a un an, l’accord international sur le nucléaire iranien. Cette visite de Bolton intervient d’ailleurs à la veille de trois sommets (OCI, Ligue arabe et Conseil de coopération du golfe) organisés à La Mecque, en Arabie saoudite, à la demande de Riyad, qui veut isoler davantage son grand rival iranien au Moyen-Orient.

À ce jeu dangereux, les dindons de la farce sont bien les Palestiniens. Ils ont fait savoir, par la voix de Saëb Erekat, secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qu’ils rejetaient toute tentative visant à promouvoir « une normalisation économique de l’occupation israélienne de la Palestine. (Leur) objectif n’est pas d’améliorer les conditions de vie sous l’occupation, mais d’atteindre le plein potentiel de la Palestine en mettant fin à l’occupation israélienne ».

Pierre Barbancey
Moyen-Orient. Les Etats-Unis freinés par l'échec de Netanyahou (Pierre Barbancey, L'Humanité, 31 mai 2019)
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