Costa Gavras, Bernard Thibault, les Pinçon-Charlot, Lassana Bathily figurent, comme nombre de syndicalistes, d’intellectuels, d’artistes, d’associatifs, au comité de soutien de la liste conduite par Ian Brossat, que les communistes ont présenté lundi soir.
« Il commence à se dire ici ou là, dans les milieux autorisés, que notre campagne frémit. Il est vrai que quand je vois cette assistance, sa diversité, ça me conforte dans l’idée qu’il se passe quelque chose. » A trois semaines du scrutin, Ian Brossat était entouré ce lundi soir du comité de soutien à la liste qu’il conduit pour les européennes. Sous la coupole Niemeyer, place du colonel Fabien, les communistes ont accueilli syndicalistes, artistes, associatifs, intellectuels… Après le président de ce comité de soutien, le héros de l’Hyper cacher, Lassana Bathily qui a dit sa fierté et sa confiance en Ian Brossat pour « défendre nos valeurs » face aux crises qui frappent l’Europe, c’est d’abord Bernard Thibault et Monique Pinçon-Charlot que le président du Conseil national du PCF, Pierre Laurent, monsieur Loyal le temps de l’événement, a invités sur scène. « S’agissant d’élections européennes, l’absence de progrès social est l’un des facteurs importants qui expliquent le divorce entre une grosse partie du peuple et les politiques menées » , a dénoncé l’ex-secrétaire général de la CGT, désormais représentant à l’OIT ( Organisation internationale du travail), estimant essentiel de mettre sur la table des « propositions qui peuvent représenter des alternatives » face à la « compétitivité sans cesse mise en avant pour justifier les régressions sociales », alors que d’ores et déjà « 2,7 millions de personnes décèdent chaque année du fait du travail ».
Une soirée placée sous le signe de la culture
« En France comme en Europe, on retrouve les mêmes, ils font partie de cette oligarchie qui a décidé d’en finir avec la démocratie. (…) On donne aux plus riches sans condition afin qu’ils utilisent l’argent comme une arme de destruction massive et d’asservissement des peuples », a également prévenu l’auteure du « président des ultra-riches », Monique Pinçon-Charlot, pointant notamment les « 1000 milliards » qui s’envolent en Europe tous les ans vers les paradis fiscaux. Le tout croqué en live par le dessinateur Edmond Baudoin pour une soirée « placée sous le signe de la culture », qui pouvait se targuer du soutien, malgré l’impossibilité pour certains d’être présents lundi, des réalisateurs Costa-Gavras et Alain Guiraudie, de l'écrivaine lauréate du Prix Goncourt 2014 Lydie Salvayre, du plasticien Ernest Pignon-Ernest… Les militants syndicaux ont eux aussi répondu présents. Outre des noms plus connus comme l’urgentiste Patrick Pelloux ou des syndicalistes comme Marie-Claire Cailletaud, les soutiens comptent « plus de 300 responsables syndicalistes cheminots, plus de 150 métallurgistes, plus de 200 responsables départementaux de différents syndicats, des responsables nationaux », a listé Pierre Laurent.
Mobilisation générale pour la dernière ligne droite de la campagne
La soirée s’est voulue aussi européenne au sens littéral, avec l’intervention du Belge Nico Cué, l’ancien secrétaire général de la FGTB Métallos et candidat du Parti de la gauche européenne à la présidence de la Commission européenne, de l’Espagnole Sira Rego, numéro 2 de la liste Unidas Podemos, et d’Attila Vajnaï, président du Parti des travailleurs de Hongrie. « L’Europe aujourd’hui c’est celle des lobbies, de l’argent, des multinationales, des partis politiques qui abandonnent le peuple pour répondre au besoin des multinationales. C’est ce que nous devons changer, la gauche ne peut pas rester assise. L’abstention n’est pas une option », lance Nico Cué alors qu’ Attila Vajnaï fustige l’alliance voulue par Marine Le Pen avec Viktor Orban. « Un réel danger », met-il en garde alors que le premier ministre hongrois mène une « politique néofasciste ». Un peu plus tard Ian Brossat affirme en écho vouloir « battre en brèche » l’idée entretenue tant par LaRem que par le RN qu’il « s’agit pour cette campagne de choisir entre les libéraux et les fachos ». « C’est honteux de résumer ainsi le choix pour ces européennes, s’indigne le candidat, parce que si c’est le cas cela signifie qu’on invite tous ceux qui ne sont pas d’accord avec le cours actuel de l’Union européenne à se jeter dans les bras de l’extrême droite et on légitime l’idée qu’elle serait une alternative sociale. Or en Autriche, par exemple, où les fachos sont au pouvoir ils ont mis en place la semaine de 60 heures !»
L’occasion aussi de sonner la mobilisation générale pour la dernière ligne droite de la campagne. « Ils veulent faire rimer élection avec piège à cons, élection avec abstention. Tout est organisé pour que le taux d’abstention soit le plus élevé parce que ça les arrangent dans le camp d’en face. Parce que 100% des banquiers, des représentants des marchés financiers, eux, iront voter. (…) Avec cette élection à un tour nous pouvons voter pour nos idées», tance à son tour le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel appelant à « déjouer les pronostics » d’ici le 26 mai. Pour les communistes et leurs soutiens, l’élection européenne n’est pas un coup pour rien malgré l’idée répandue que le parlement européen n’aurait que peu de pouvoir. « On a mené beaucoup de batailles, nous en avons perdues mais on en a aussi gagné », rappelle la députée sortante Marie-Christine Vergiat, citant notamment celles contre la restriction de l’aide alimentaire pour les plus démunis, contre le traité Acta notamment sur les brevets de médicament ou encore sur l’interdiction de la pêche électrique. Et, s’amusant à imaginer le « président du Medef » « s’étrangler en avalant son croissant » en découvrant, le « lundi 27 au matin » dans les « pages de son journal préféré, Le Figaro », la « liste du PCF à 8% », Fabien Roussel de conclure : « Faisons rimer ces élections avec révolution !"
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