Près de neuf mois après l’incendie qui a ravagé l’usine Kritsen de Landivisiau (29), les salariés sont toujours dans le flou le plus complet. Ils réclament à leur direction une table ronde sur l’avenir du site.
L’usine Kritsen de Landivisiau, propriété de Mowi (*), sera-t-elle, un jour, reconstruite ? Rien n’est moins sûr. Près de neuf mois après l’incendie qui l’a ravagée à 95 %, les 300 salariés de l’entreprise spécialisée dans les produits de la mer ne savent toujours pas à quoi s’en tenir. Ce vendredi 1er mars, trois jours après un comité d’entreprise qui n’a pas permis de dégager l’horizon, 200 d’entre eux se sont réunis en assemblée générale à l’appel des représentants du personnel et de la CGT. Restés muets ou presque depuis leur placement en chômage partiel, ils ont décidé de s’exprimer à travers un communiqué. « Depuis le 11 juillet 2018, les personnels sont dans une grande incertitude sur les intentions du groupe quant à une éventuelle relance de l’activité industrielle sur site et un retour à l’emploi des salariés », écrivent leurs délégués. Qui pointent le silence assourdissant de la direction et réitèrent leur proposition, exprimée en fin d’année dernière, d’une table ronde à laquelle participeraient direction, élus du personnel et pouvoirs publics.
100 emplois conservés ?
Car, selon la CGT, des discussions seraient en cours chez Mowi pour évaluer les conditions de la reconstruction d’une unité de production à Landivisiau. Mais sans que personne ne connaisse les contours de l’activité ni l’effectif concerné. Selon nos informations, l’option sur la table serait une usine qui tournerait avec 100 salariés. Ce qui en laisserait 200 sur le carreau. Sauf si Boulogne, où Kritsen aurait un projet concurrent de celui de Landivisiau, empoche la mise, du fait des conséquences du Brexit (poisson trop cher à acheminer en Bretagne). Auquel cas, le pire est à craindre.
« Les personnels sont unanimes pour demander un retour à l’emploi dans une unité de production neuve à construire à Landivisiau », ne démordent pas les syndicats, « disposés à apporter leur concours pour contribuer au nouveau projet ». Qui pourrait prendre place sur les 14 000 m2 de terrains disponibles à côté de l’usine partie en fumée. « Nous restons mobilisés pour être force de proposition sur le contenu de l’activité future et la qualité des emplois qui seront nécessaires pour rendre opérationnelle cette nouvelle usine dans les meilleurs délais ».
Reste, désormais, à savoir si la direction, qui n’a toujours pas communiqué ses résultats du dernier trimestre 2018 qui devaient pourtant déterminer son positionnement sur la reconstruction, ou non, de l’usine landivisienne, saisira la perche tendue par les délégués du personnel.
* Le groupe norvégien Marine Harvest a récemment été rebaptisé Mowi.