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21 mars 2019 4 21 /03 /mars /2019 16:35

A deux mois des élections Européennes, des associations qui distribuent l’aide alimentaire européenne (le Secours populaire français, les Banques alimentaires, les Restos du cœur et la Croix-Rouge française) ont organisé, hier une table-ronde au Parlement européen, à Bruxelles, afin de souligner l’importance de son maintien.

En France, ces associations qui fournissent des vivres aux personnes vulnérables (chômeurs, allocataires de minima sociaux, retraités pauvres, etc.) s’inquiètent des menaces pesant actuellement sur le maintien du Fonds européen d’aide alimentaire (FEAD). Celui-ci représente pourtant moins de 0,4% du budget européen.

Sur le continent, ce sont 16 millions d’Européens, dont 4 millions d’hommes, de femmes et d’enfants en France, qui dépendent de ce fonds pour manger à leur faim. En effet, une grande partie des denrées distribuées par les associations de solidarité sont fournies par le FEAD. Cet apport représente un tiers du volume distribué par les grandes associations françaises.

Ces associations ont publié un appel commun pour faire de « l’aide alimentaire une priorité en Europe » car elle permet d’apporter « une aide vitale pour des millions de personnes (…) dans le cadre d’un accueil inconditionnel » et de « développer, au-delà d’autres mesures d’accompagnement », comme la recherche d’emploi, l’accès à la culture et aux loisirs, aux droits, aux soins, aux vacances, à la pratique sportive…

Elles demandent  à l’ensemble des Etats-membres « à renforcer les moyens dédiés à l’aide alimentaire ».

Sébastien Thollot « L’aide alimentaire doit être renforcée »
Jeudi, 21 Mars, 2019

Soutenu par plusieurs eurodéputés, le Secours populaire français a lancé hier un appel pour conforter le Fonds européen d’aide aux plus démunis. Entretien avec Sébastien Thollot.

Le Secours populaire français (SPF), accompagné par quatre parlementaires européens, Patrick Le Hyaric (GUE/NGL), Nathalie Griesbeck (Adle), Sylvie Guillaume (S & D) et Élisabeth Morin-Chartier (PPE), était hier après-midi à l’initiative d’une table ronde réunissant des acteurs de la solidarité venus de toute l’Europe. Dans le contexte de la prochaine programmation budgétaire 2021-2027, et de la refonte des fonds sociaux qui en découlera, l’association entendait faire davantage valoir les pratiques d’aide alimentaire dans l’Union. Et insister sur leur caractère incontournable pour répondre aux besoins des plus pauvres.

Pour le SPF, l’édification d’une Europe sociale doit s’appuyer sur le Fonds européen pour d’aide aux plus démunis (Fead). Ce dispositif, créé en 2014, en remplacement du Programme européen d’aide aux plus démunis, est destiné à soutenir les actions menées au sein des pays de l’Union pour apporter aide alimentaire et assistance matérielle de base aux plus vulnérables, dont le nombre est en croissance. Un Européen sur quatre connaît aujourd’hui la pauvreté. D’où la nécessité de renforcer ce Fead, régulièrement remis en cause, nous explique Sébastien Thollot, secrétaire national du SPF.

Quels étaient les objectifs de la réunion organisée hier à Bruxelles ?

Sébastien Thollot Nous souhaitions que les acteurs associatifs européens partagent la valeur ajoutée de leurs actions en direction des personnes en situation de pauvreté et de précarité. Leurs témoignages doivent permettre de montrer l’absolue nécessité d’accroître les moyens de l’aide alimentaire, notamment au niveau européen. C’est une chance de réunir au Parlement ces associations actives en France et en Europe. Cette initiative, soutenue par des députés appartenant à quatre groupes parlementaires différents, doit permettre d’amplifier la prise en compte du constat commun que nous faisons sur la pauvreté et des différentes possibilités du nécessaire maintien du Fead. Dans le contexte de la prochaine programmation budgétaire européenne, l’enjeu est de faire de la défense des plus démunis une priorité européenne. 34 millions de personnes sont aujourd’hui, selon Eurostat, victimes de privations sévères. Or, le Fead ne représente que 0,37 % du budget de l’Union…

Pourtant ces fonds sont régulièrement menacés…

SÉBASTIEN THOLLOT Lors des débats sur le budget de l’Union européenne 2014-2020, les fonds alloués à l’aide alimentaire avaient en effet été revus à la baisse. Grâce à la mobilisation des associations et de certains parlementaires, nous avons finalement obtenu que son montant soit maintenu. C’est toujours un combat. Aujourd’hui, nous visons à ce qu’il soit augmenté. L’Europe sociale ne doit pas être oubliée. L’aide alimentaire est la porte d’entrée vers l’ensemble des réalités sociales, la précarité dans le logement, le chômage, les difficultés dans l’accès à l’école, à la santé, à la culture… Elle crée du lien, par exemple, dans les zones rurales. C’est un fonds qui vient en complément des aides d’État allouées à nos associations. Nous agissons chacun différemment avec nos propres moyens mais l’aide alimentaire permet de répondre à un besoin de base pour ­ensuite accéder aux autres problématiques.

D’autres actions sont-elles prévues ?

Sébastien Thollot Une réunion comme celle d’hier, c’est d’abord le moyen de faire en sorte que cette aide ne soit pas oubliée. Par nos actions, nous cherchons à créer une sorte de plaidoyer permanent pour l’Europe sociale. Le Fead est un socle irremplaçable qui doit être consolidé pour offrir des garanties partout en Europe. Nous avons signé un appel commun des associations françaises et européennes réunies hier. Nous souhaitons qu’il soit largement repris partout en Europe. Nous voulons par ailleurs nous inscrire dans une démarche constructive en travaillant avec les eurodéputés déterminés à bâtir l’Europe sociale. Ça doit se traduire par une multiplication des actions, partout en Europe, chacun avec ses moyens, pour la mettre en avant. L’Europe sociale doit devenir une réalité. 

Entretien réalisé par Émilien Urbach
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