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7 mars 2019 4 07 /03 /mars /2019 07:00
Amérique. Cuba sous les griffes de la loi Helms-Burton (L'Humanité, mercredi 6 mars 2019, Cathy Dos Santos)
Amérique. Cuba sous les griffes de la loi Helms-Burton
Mercredi, 6 Mars, 2019

Les États-Unis renforceront le blocus économique le 19 mars, en activant le chapitre iii de cette législation de 1996 concernant les biens cubains.

Les États-Unis font feu de tout bois. Sans rien lâcher de son interventionnisme au Venezuela, l’administration américaine s’apprête à renforcer le blocus économique contre Cuba. Le département d’État a annoncé lundi l’activation du chapitre iii de la loi Helms-Burton sur les biens cubains, à compter du 19 mars. Cette législation, qui date de 1996, est l’une des plus virulentes mesures de rétorsion prises à l’encontre de Cuba et de ses partenaires économiques puisqu’elle universalise le blocus, en raison de son caractère extraterritorial. Jusqu’à présent, les locataires de la Maison-Blanche s’étaient gardés d’activer ledit chapitre, estimant que les sanctions rétroactives qu’il comprend auraient des répercussions sur ses propres alliés commerciaux.

La réponse de La Havane a été cinglante

Désormais, des personnes ou des entreprises états-uniennes pourront porter plainte devant les tribunaux contre des compagnies cubaines répertoriées par Washington, accusées de « faire trafic », grâce à des biens et des propriétés nationalisés au lendemain de la révolution du 1er janvier 1959. Le département d’État a précisé qu’il ne suspendait que pour trente jours la possibilité d’engager ce même type d’actions contre d’autres entreprises cubaines et étrangères ayant des liens commerciaux avec la Grande Île. « Nous devons responsabiliser Cuba et restituer aux plaignants les actifs saisis par le gouvernement cubain. Faire du commerce avec Cuba ne peut pas revenir à trafiquer avec des biens confisqués », a tweeté le secrétaire d’État, Mike Pompeo. Après soixante ans de sanctions brutales et illégales, la mise en œuvre de cette mesure vise à asphyxier davantage l’économie cubaine. Cette déclaration de guerre commerciale vaut également pour les entreprises françaises et européennes qui échangent avec le pays caribéen. La réponse de La Havane a été cinglante, estimant que les « prétentions » du Bureau ovale relèvent d’« esprits qui voient en Cuba une possession coloniale ». « Cette loi repose sur deux mensonges fondamentaux : la notion selon laquelle les nationalisations menées à bien peu après le triomphe de la révolution auraient été illégitimes ou indues et que Cuba constitue une menace pour la sécurité nationale des États-Unis », a tancé le ministère cubain des Affaires étrangères, en rappelant, avec insistance, que les nationalisations ont été réalisées dans le cadre « des lois, de la Constitution, et en conformité avec le droit international ». En outre, elles ont fait l’objet de compensations que Washington a toujours réfutées.

À un an de l’élection présidentielle, la première puissance mondiale multiplie les gestes en direction de l’électorat anticastriste et antichaviste, comme l’attestent les démonstrations grossières du conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump. « Le rôle de Cuba dans l’usurpation de la démocratie et l’encouragement de la répression au Venezuela est clair. C’est pour cela que les États-Unis continueront de renforcer les restrictions financières aux services des militaires et intellectuels de Cuba », a osé John Bolton, dont la réputation de faiseur de guerre est notoire. Comme il est désormais de coutume chez lui, il a exigé des « démocraties de la région qu’elles condamnent le régime de Cuba ». En novembre dernier, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, les autorités cubaines ont représenté, pour la vingt-septième année consécutive, une résolution, certes non contraignante, exigeant la levée du blocus économique. Tous les États présents ont voté en faveur, à l’exception notable d’Israël et… des États-Unis.

Cathy Dos Santos
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