Dans un appel initié le 15 février par Laurence Cohen, Sénatrice du Val-de-Marne, 41 femmes parlementaires se mobilisent et apportent leur soutien aux femmes kurdes, àl’heure où la Députée kurde Leyla Guven en est à son 100ème jour de grève de la faim et en ce jour marquant le 20ème anniversaire de l’arrestation d’Abdullah Ocalan.
"Il est intolérable de voir les pays occidentaux détourner les yeux de ce qui arrive aux kurdes en Syrie. Alors que leurs luttes contre Daesh, à laquelle les femmes ont pris toute leur part, avaient été décisives, la communauté internationale a laissé l’armée turque d’Erdogan reconquérir Afrin.
Au Rojava, malgré les conditions effroyables dues à la guerre, femmes kurdes, arabes et de toutes les ethnies vivent ensemble et essaient de s’organiser dans un système démocratique, féministe et écologique. Elles luttent pour construire la paix dans un dialogue permanent avec les populations. Ainsi, Leila Mustapha, jeune maire de Raqqa, ville martyre, reprise aux mains de Daesch après 3 ans d’occupation. Leur lutte est un exemple de libération des femmes qui ébranle l’idée d’un Etat au service du nationalisme et des extrémismes religieux.
L’agression de la Turquie contre le peuple kurde vise donc aussi la révolution des femmes qui refusent de se soumettre au patriarcat, à la violence d’Etat et ont le courage de revendiquer une société de liberté pour elles-mêmes et donc pour tous. Le président turc ne peut supporter une telle indépendance. Il craint une contamination au Moyen-Orient.
Tous les moyens sont bons pour écraser la résistance kurde, des milliers de prisonnières et prisonniers croupissent en prison. Elles et ils vivent des conditions de détention épouvantables (sévices, humiliations, isolement...). Remise en liberté conditionnelle, Leyla Güven poursuit sa grève de la faim afin de briser le mur du silence, « pour la démocratie, les droits humains et une justice équitable. » Plus de 259 prisonnières et prisonniers politiques sont en grève de la faim illimitée pour rompre le régime d’isolement arbitraire qui leur est infligé ainsi qu’à leur leader Mr. Abdullah Öcalan.
Nous femmes parlementaires de toutes sensibilités politiques, appelons à soutenir les femmes kurdes, dans le double combat pour un projet de société émancipateur qu’elles mènent contre l’offensive de la Turquie et de Daesh.
Nous demandons au Président Erdogan la libération des prisonnières et prisonniers politiques kurdes.
Nous invitons la France à saisir le Conseil de sécurité de l’ONU pour que les Kurdes de Syrie soient placés sous protection internationale et bénéficient de leur droit à l’autodétermination, afin d’aboutir à une solution politique susceptible de construire une paix durable dans la région."
Voir le communiqué :