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30 avril 2019 2 30 /04 /avril /2019 19:42
Portrait - Cinderella Bernard, candidate des Côtes d'Armor, sur la liste aux Européennes du PCF conduite par Ian Brossat, ce 1er mai à 15h pour la fête du Viaduc à Morlaix
Portrait - Cinderella Bernard, candidate des Côtes d'Armor, sur la liste aux Européennes du PCF conduite par Ian Brossat, ce 1er mai à 15h pour la fête du Viaduc à Morlaix
Cindérella Bernard, candidate bretonne sur la liste de Ian Brossat et du PCF "L'Humain d'abord" pour les élections européennes.
 

Âgée de 40 ans,  Cindérella Bernard est issue d’un milieu modeste (père ouvrier électricien et sa mère sans emploi). Enfants, ses deux parents ont connu les foyers de l’enfance. Sa mère a grandi en famille d’accueil auprès d’un couple d’agriculteurs qui l’ont élevée au sein de leur petite ferme. Cindérella en a gardé l'exigence de défendre les catégories populaires et de se battre pour les gens et leurs intérêts légitimes.

Elle habite Bégard avec mon mari et ses quatre enfants. Jeune, elle a dû travailler comme ouvrière en usine et dans l’agroalimentaire pour des missions d’intérim. Elle a quitté l’école à la fin de sa première année de AES. Puis, après avoir exercé plusieurs métiers autour du handicap et de la délinquance, elle a obtenu son diplôme d’éducatrice spécialisée. Elle est devenue médiatrice à Côtes d’Armor Habitat. Très tôt attirée par l’action collective, elle est devenue, adolescente, présidente du Foyer des jeunes de sa commune.

Jeune maman, elle a pris la responsabilité de l’Amicale Laïque de Bégard pendant sept années et a mené avec conviction et détermination les mobilisations pour la défense de l’école publique. Elle s'est attachée à porter les valeurs de solidarité, de laïcité, de vivre ensemble, et de proximité et de les partager avec le plus grand nombre de personne.

Cinderella a participé à la création de l’association Skol Bro Vear en 2006 pour porter la demande d’une filière bilingue publique à Bégard. Leur démarche s’est voulue militante car l’enseignement des langues régionales n’est pas une évidence pour l’Éducation Nationale faute de loi pour porter cette volonté. Aujourd’hui ce sont 130 enfants qui bénéficient à Bégard d’un enseignement à parité dans les deux langues, français/breton, de la maternelle à la 3ème au collège. La commune de Bégard est devenue un pôle bilingue public.

En 2008, elle rejoint l'équipe municipale de Gérard Le Caër, maire communiste de Bégard. En 2014, elle devient Maire-adjointe aux affaires scolaires et Présidente du Syndicat Mixte Intercommunal de Collecte et de Traitement des Ordures Ménagères. Elle a conduit dans cette fonction des actions fortes en faveur de la protection de l’environnement comme la lutte contre le gaspillage alimentaire, le broyage gratuit des déchets verts à domicile, le compostage collectif et individuel, la sensibilisation des enfants dans les écoles, le tri sélectif, ou encore l’installation de ruches d’abeilles noires de Bretagne à la déchèterie !

Depuis 2015, Cindérella est Conseillère départementale, dans l’opposition, et Présidente du Groupe Communiste et Républicain des Côtes d'Armor. Elle ne lâche rien de ses convictions et n’hésite pas à porter fort mes idées face à la Droite comme face aux représentants du Gouvernement, socialiste ou macroniste. A l'issue des élections législatives de 2017, Cindérella, après une très belle campagne collective, a été la candidate communiste qui a réalisé le meilleur score en Bretagne, sur la circonscription de Guingamp. Elle aurait été probablement élue députée sans la division de la gauche.

Cinderella Bernard a exposé les conséquences de la politique européenne sur les inégalités territoriales et les zones rurales en mai 2018 à Carhaix pour un café-citoyen sur l'Europe avec Patrick Le Hyaric, Anne-Véronique Roudaut (secrétaire départementale CGT Finistère), Maxime Paul et Ismaël Dupont

Cinderella Bernard a exposé les conséquences de la politique européenne sur les inégalités territoriales et les zones rurales en mai 2018 à Carhaix pour un café-citoyen sur l'Europe avec Patrick Le Hyaric, Anne-Véronique Roudaut (secrétaire départementale CGT Finistère), Maxime Paul et Ismaël Dupont

Cinderella Bernard intervenait pour le PCF au Colloque "Où va la Bretagne?" organisé par Skol Vreizh à Morlaix en octobre 2018

Cinderella Bernard intervenait pour le PCF au Colloque "Où va la Bretagne?" organisé par Skol Vreizh à Morlaix en octobre 2018

Cindérella Bernard avec le patron du bar-restaurant C'est Ici à Roscoff, Glenn Le Saoût, Patrick Le Hyaric

Cindérella Bernard avec le patron du bar-restaurant C'est Ici à Roscoff, Glenn Le Saoût, Patrick Le Hyaric

Grand entretien avec Cinderella Bernard
 
Candidate sur la liste soutenue par le PCF aux élections européennes du 26 mai 2019
Cindérella, comment tu vois ton rôle d'élue de terrain?

Une fois élus, nous sommes les élus de toutes et tous sans distinction, quelque soit les appartenances politiques. Il s'agit avant tout de se rendre disponible pour toutes celles et ceux qui expriment le besoin d'être soutenus, accompagnés, ou tout simplement écoutés. Chaque situation mérite toute notre attention mais il ne faut pas croire qu'on puisse apporter des solutions à chacun. L'honnêteté est indispensable, il ne s'agit pas de distribuer du rêve mais de partager de l'espoir et quand une personne repart de ma permanence avec le sourire, je me dis que c'est déjà un premier pas. Mon rôle est alors d'orienter, de soutenir leur demande et de tout mettre en œuvre pour débloquer leur situation.

Ces permanences sont nécessaires pour bien comprendre les préoccupations des personnes dans le besoin. Ces expériences de vie permettent d'argumenter les débats au sein de l'assemblée départementale pour tendre vers le meilleur service possible. Leur voix est alors portée dans les instances démocratiques.

Les permanences sont aussi l'occasion de rencontrer les élus locaux. C'est l'occasion de faire le point sur les projets de travaux, les demandes d'entretien des réseaux de voirie ou toute autre demande liée aux services publics de proximité : école, poste, service de secours et d'incendie, services hospitaliers... Mon rôle est alors de défendre leur dossier auprès des instances concernées : Conseil départemental, État, Éducation nationale...et d'être présente au côté de la population et des élus dans les mobilisations sociales.

Siégeant à la commission association, éducation, culture et citoyenneté au Conseil départemental, il s'agit aussi d'être présente auprès des associations subventionnées par le département, de soutenir leur projet et de veiller à ce qu'elles disposent de moyens suffisants pour bien fonctionner.

Et être élue de proximité, c'est aussi être présente dans les moments forts de la vie locale : assemblée générale, manifestations, festivités, anniversaire, inaugurations, cérémonies des vœux...

Mais il faut aussi s'adapter aux nouveaux modes de communication et en cela, les réseaux sociaux sont devenus un nouvel outil. Un outil qui permet de rendre compte d'une partie de son action, de se faire connaître et d'être accessible par les adeptes de messenger. Les débats publics et les rencontres occasionnelles de la vie de tous les jours sont d'autres temps forts de la vie d'une élue de proximité.

Cindérella, comment tu analyses le contexte social et politique actuel et le rôle que doit jouer dans cette situation le PCF?

2018, aura été une année exceptionnelle car c'est une année qui aura soulevé la colère dans divers rangs de notre société : les retraités, les agriculteurs, le milieu médico-social : ici, la maternité de Guingamp, là, les EHPAD, et puis les aides à domicile... demain les fonctionnaires … et des personnes en nombre, des familles, se retrouvant avec un pouvoir d'achat en berne, à qui on demande de faire toujours plus d'efforts quand d'autres s'enrichissent,… beaucoup se sont d'ailleurs retrouvés dans le mouvement des gilets jaunes pour exiger la justice sociale, la justice fiscale avec ce besoin de se retrouver ensemble, de s'unir pour faire front commun face au capitalisme.

A cela s'ajoute la baisse constante des dotations de l’État envers les collectivités territoriales que sont le département et les communes et c'est tout notre système des solidarités, pourtant nécessaire pour réduire les inégalités sociales dont souffre le peuple, qui est chahuté, bousculé, cabossé et tout un pan de la population qui est mis de côté, écarté, ignoré, méprisé par Bercy. 

« Tu donnes selon tes moyens, tu reçois selon tes besoins » c'est sur ce principe des solidarités que s'est créé l'impôt et la sécurité sociale créée elle par Ambroise Croizat, député communiste.
Le service public est en danger, c'est tout notre système des solidarités et notre capacité à inventer des services nouveaux pour répondre à des besoins nouveaux qui est fragilisé, au risque de laisser tout un pan de la population de côté.

Le débat national peut être un piège, il s'agit alors d'être présent partout où nous pouvons agir auprès des personnes pour expliquer les enjeux et le rôle fondamental que tiennent les services publics dans notre société.

Aucune caution ne doit être donnée à la casse sociale voulue par Macron.

A l'heure où le peuple s'approprie les questions politiques de répartition des richesses, de pouvoirs d'achat, prenons ce débat comme une opportunité pour diffuser  largement les idées de progrès social, humain et écologique.

Il s'agit alors de briser la mauvaise image donnée aux fonctionnaires que les libéraux entretiennent pour introduire la loi du marché au plus près de nous, et servir la finance. Il s'agit aussi de rappeler l'importance de la démocratie représentative, tout en affirmant l'idée d'une démocratie plus participative. L'action des élus PCF doit servir à réinstaurer la confiance entre les électeurs et les élus. Nous devons rappeler le rôle des collectivités territoriales et le lien entre la politique européenne et notre quotidien…mais il s'agit aussi de rappeler les combats menés par le PCF, le rôle que tiennent les élus PCF depuis qu'ils siègent dans les assemblées parlementaires. Nous sommes le seul parti à avoir toujours gardé la même ligne directrice portant l'exigence d'une justice sociale et plaçant l'humain au cœur de toutes les préoccupations. Nous devons être fiers d'être communistes.

Quel a été selon toi le rôle et l'utilité des députés européens communistes et Front de Gauche au Parlement européen? Quels grands combats ont-ils porté?

Les parlementaires communistes et Front de Gauche ont joué un rôle essentiel de luttes contre les inégalités sociales et territoriales, et n'ont pas ménagé leurs efforts pour défendre les droits humains et la paix en Europe. 

Ils ont proposé une COP fiscale pour lutter contre la fraude fiscale et les paradis fiscaux, un gros chantier qui se poursuit et qui a le mérite d'avoir éclaté au grand jour. Une situation désormais largement reprise par les médias qui dénoncent l'injustice fiscale. 

 

 
De quoi souffre l'Union Européenne?

Au fil des années, l'Europe s'est construite dans une logique économique, donnant toujours plus de pouvoir au Capital.

Les États membres sont sous le contrôle de la Finance et soumis à des chantages financiers les contraignant à réduire leurs dépenses publiques et à répondre à la loi des marchés européens.  Cela se traduit par une délocalisation des entreprises tirant les salaires vers le bas, voir une fermeture de certaines d'entre elles, par la suppression des services publics de proximité, l'aggravation des inégalités sociales. L'action publique portée par les collectivités territoriales, pourtant nécessaire pour corriger les inégalités sociale,s se retrouve fortement impactée et contrainte. La crise sociale se répand alors dans toute l'Europe et on assiste à la montée des "populismes" plaçant au pouvoir des dirigeants nationaux extrême droite.   Le capitalisme ou ce qu'on appelle encore le néolibéralisme a montré son inefficacité et représente aujourd'hui une menace pour la paix et l'avenir de l'humanité et de la planète. 
 

 

Comment crois-tu que l'Union européenne, ses institutions et ses politiques, doivent évoluer? 

Pour faire face à l'urgence sociale, il faut redonner le pouvoir au peuple en faisant élire des représentant(e)s à l'assemblée européenne. Il s'agit de venir gonfler les rangs des élu(e)s progressistes au parlement européen pour recoder de l'intérieur l'ADN de l'Europe et construire une Europe Sociale, solidaire et écologique respectueuse des droits humains et répondant aux enjeux climatiques.

Nous ne voulons pas quitter l'Europe. Le Royaume Uni avec le Brexit est le parfait exemple de ce qu'il ne faut pas faire, cela ne fonctionne pas. Si la France qui est la locomotive de l'Europe avec l'Allemagne, décide de tout mettre à plat, tout changera.

Il faut rompre avec les traités européens libéraux et redonner l'autonomie, la libre administration aux États membres, seuls garants des équilibres sociaux sur leur territoire.

 

Indique-nous quelques exemples de questions importantes pour la vie quotidienne des Bretons et des Bretonnes, et quelques secteurs de notre vie sociale régionale, qui sont impactés par l'Union Européenne et sur lesquels les élections européennes du 26 mai vont avoir leur importance?  

Aujourd'hui nous voyons disparaître de nombreux services publics de proximité participant de fait, à la désertification en milieu rural. Pour justifier ces suppressions, l’État agite le drapeau de la dette publique. En fait nous subissons la pression d'une Europe libérale qui impose la loi des marchés, l'austérité aux États membres qui ne doivent pas dépasser 3% du déficit public. A cela s'ajoute le traité de Maastricht qui impose la "concurrence libre et non faussée" et le choix du "moins disant ", ce qui contraint les collectivités, par le fait légal, de choisir des entreprises hors territoire et l’État à livrer au marché certains biens communs comme le transport ferroviaire ou l'Energie. 

Le PCF a toujours tenu la même ligne directrice quand d'autres ont beaucoup fluctué comme Mélenchon qui a fait campagne pour Maastricht. En 1992 le référendum s'est soldé par une toute petite avance pour le oui avec seulement 51,04% des voix. 

La Bretagne est une région agricole et maritime. 

Pour préserver l'agriculture bretonne, il est nécessaire de sortir l'agriculture des logiques de marché et de mettre la banque européenne au service d'une agriculture saine et non productiviste. Pour cela il faut appliquer des normes européennes de la production respectueuse de l'environnement et rémunératrice.

Le Brexit pourrait venir fermer les frontières entre la Bretagne et le Royaume Uni. Les négociations avec l'Europe ont permis de réintégrer les ports bretons (Brest, Roscoff, Saint Malo) dans le corridor du réseau central trans européen. Il s'en est fallu de peu pour que ce ne soit pas le cas, c'est alors toute notre économie portuaire qui se serait retrouvée fragilisée, les parlementaires communistes n'avaient pas manqué d'alerter sur cette situation. 

Il s'agit maintenant d'obtenir les fonds européens nécessaires aux investissements utiles pour développer l'activité des ports.

La mobilité est une question essentielle qui touche le quotidien des bretonnes et des bretons : il s'agit d'obtenir de l'Europe et de l’État des aides à la restructuration des lignes ferroviaires. un défi que l'Europe doit relever pour faire face aux enjeux climatiques en favorisant le transport collectif et le fret ferroviaire.

La Bretagne est riche de sa culture et de sa langue. Une Europe sociale est une Europe construite avec le respect de ses diversités culturelles et linguistiques. Notre langue est un atout culturel mais aussi touristique et économique largement sous-exploité. Pour encourager la dynamique des régions et préserver les atouts culturels des États Membres, l'Europe doit encourager l'affichage bilingue dans toutes les institutions et services publics par des subventions.

 

Pour toi, en quoi une autre politique de l'Europe peut-elle contribuer à améliorer la vie des gens en Bretagne?

Créer une Europe sociale, solidaire et écologique permettrait de 

-garantir des salaires décents et donc d'augmenter le pouvoir d'achat d'une large partie de la population 

- réduire les inégalités sociales avec le rétablissement des services publics de proximité adaptés aux besoins nouveaux de la population : transports collectifs par le rail, écoles, services hospitaliers, postes, trésorerie, accompagnement à l'usage du numérique ...

- Développer l'économie et l'emploi local 

- manger sainement et vivre dans un environnement protégé 

- affirmer notre culture pour mieux s'ouvrir aux autres 

Mettre fin à l'austérité et à la logique concurrentielle imposée aux Etats membres, c'est redonner l'autonomie financière aux collectivités territoriales agissant au plus près des populations,  c'est encourager l'expérimentation et l'innovation, redonner de l'oxygène à l'action publique porteuse de projets répondant aux enjeux sociaux et culturels, de projets répondant aux enjeux climatiques.

Propos recueillis par Ismaël Dupont pour Rouge Finistère (hiver-printemps 2019)

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