Au mois de juin, le PCF lançait un appel à l'union de la gauche pour les Municipales dans le pays de Morlaix, et invitait toutes les forces et sensibilités de gauche à se réunir pour en discuter le 27 juin. Cet appel était la première démarche publique en vue de favoriser le rassemblement aux Municipales même s'il y avait eu déjà deux réunions auparavant abordant ce sujet.
Une première réunion à l'automne 2017 à l'initiative de la coopérative citoyenne où les Insoumis avaient refusé d'être présents et avaient écrit qu'ils n'envisageaient aucune alliance avec le PS.
Une seconde réunion limitée aux élus de l'opposition municipale où les élus de la coopérative citoyenne nous avaient annoncé un changement de position de France Insoumise, qui avait annoncé qu'elle pouvait envisager finalement d'intégrer un rassemblement à condition de s'intégrer dans un collectif citoyen sans étiquette politique.
A la fin du mois de juin, nous nous sommes réunis, presque toute la gauche morlaisienne (PCF, Coopérative, EELV, PS, Génération.s, France Insoumise, NPA) à Kernéguès, et la réunion n'a pas abouti à un accord sur les conditions de l'union même si toutes les parties prenantes reconnaissaient qu'elle était nécessaire. Nous avons fixé une seconde réunion multilatérale pour continuer à en discuter et tenter de dépasser les divergences. Elle a eu lieu fin septembre.
Lors de cette réunion, où manifestement France Insoumise s'était mise d'accord par avance avec les éléments de la coopérative citoyenne (mise en sommeil depuis mars 2018) proches d'EELV, Michel Le Saint, Sarah Noll, Jean-Pierre Cloarec, il n'y a pas eu moyen de s'entendre à nouveau.
Nous défendions l'idée que les partis et différentes sensibilités de la gauche devaient continuer à discuter et mettre au point les grandes lignes d'un programme avant d'engager une démarche publique et de faire un appel aux citoyens.
Tant qu'il n'y avait pas de consensus minimum et d'accord sur le fond du projet, ce n'était pas sérieux d'engager tout de suite un appel à la participation à nos réunions.
Nous ne voulions pas de ce qui était posé comme une condition sine qua non et immédiate par les Insoumis, et des personnes proches d'EELV de la coopérative citoyenne: créer tout de suite une coopérative citoyenne bis, avec un cadre rigide, des statuts, un charte...
Et ceci avant tout accord et discussion minimale sur le projet.
Le PS, Génération.s, le PCF se sont vus plusieurs fois pendant l'été, à la suite de la demande de rencontres bilatérales qu'avait faite le PCF du pays de Morlaix en juin. Ni FI, ni EELV n'ont répondu ni donné suite à notre proposition de rencontre entre organisations politiques.
Il se trouve qu'avec le PS et Génération.s, nous pouvons parler sereinement et fraternellement de tout, avec de vrais accords de fond sur la campagne que nous voulions mener, évitant l'entre soi et les discussions interminables et luttes d'influence d'un petit groupe politisé, allant à la rencontre de tous les habitants, des "vrais gens", à partir d'un premier travail de construction des grands axes du projet.
Sur les grandes lignes du programme, son ancrage à gauche, son ambition et son sérieux, auquel nous voulions aussi donner une dimension communautaire, avec un souci de rassemblement dans les autres communes du pays de Morlaix, nous sommes sur la même longueur d'onde.
Sur la place des organisations politiques, qui n'ont aucune raison de disparaître à l'occasion des élections municipales, car ce sont aussi des cadres démocratiques de discussion et d'élaboration, nous sommes d'accord.
Sur notre volonté d'organiser la participation et la consultation réelle des habitants, au-delà d'un petit groupe d'une petite centaine de citoyens politisés, nous sommes d'accord.
Le Parti Radical de Gauche était aussi en phase avec cette approche.
La réunion du 19 octobre avait été présentée sous forme d'ultimatum par les Insoumis et Michel Le Saint comme une réunion de la "dernière chance" (soit vous acceptez nos conditions, c'est à dire intégrer une nouvelle coopérative citoyenne tout de suite, où l'on met le cadre avant le contenu, soit il y aura deux listes).
La nature des échanges en juin et en septembre nous avaient rendu sceptiques tant ces échanges étaient tendus avec certains, sur notre capacité à construire ensemble dans un climat de confiance, fraternel et serein, et surtout ensuite à bâtir une majorité qui tienne la route, le PCF, le PS, et Génération.s, qui s'étaient prononcés de la même manière à la réunion de la gauche fin septembre sur la nécessité de continuer à travailler sur un programme avant de construire un cadre associatif, ont décidé ensemble, en organisations politiques adultes et responsables, d'annoncer leur commune volonté de travailler ensemble et avec tous les citoyens qui se retrouveraient dans notre démarche d'union, les valeurs que nous portons, et le travail que nous avons déjà accompli dans l'opposition.
Le but est de construire une alternative de gauche à Morlaix afin de battre la droite et de mettre en route une politique qui relance la ville, l'emploi, l'habitat, le soutien à la vie associative, qui défende les services publics et s'oppose clairement au libéralisme de Macron et de sa majorité.
Tout en travaillant avec la gauche des autres collectivités pour co-construire un projet communautaire bien à gauche et écologique pour le territoire de Morlaix-Communauté.
Nous n'en sommes qu'au début de notre travail pour construire un projet et une campagne les élections municipales de 2020 et dans notre conférence de presse, nous avons dit que la porte restait ouverte pour travailler avec EELV, les Insoumis, et d'autres mouvements de gauche.
Seulement, nous ne voulons pas le faire dans des luttes d'influence internes, sur un terrain d'affrontement et une structure qui efface ou marginalise l'apport des organisations politiques, qui existent de toute façon à une autre échelle (Morlaix-Communauté).
Nous voulons construire une campagne politique municipale sur la base d'un accord de fond sur les grands axes du projet local et sa mise en pratique, d'une pratique fraternelle, d'une capacité à construire du compromis, d'une volonté d'intégrer dans la liste des habitants des quartiers et acteurs sociaux de Morlaix qui ne seraient pas forcément politisés, et d'avoir un programme et un mode de communication plus accessibles et ancrés dans les préoccupations de l'ensemble de la population que celui de la Coopérative la dernière fois.
Cette démarche d'union de la gauche PS-Génération.s, PCF, PRG, témoigne d'un vrai souci de rassemblement pour l'intérêt de Morlaix et des Morlaisiens car nous avions été dans des démarches différentes au premier tour des élections municipales de 2014 et nous ne sommes pas d'accord sur tout sur le plan de la politique nationale, même si nous partageons des valeurs de gauche importantes.
Pour autant, nous avons construit depuis quatre ans des rapports de travail et de confiance et nous avons pu nous parler et nous mettre d'accord sur la manière de travailler ensemble.
Nous aurions préféré être tous réunis à gauche mais cela aurait exigé une volonté de construire du compromis et moins d'ambiguïté dans la démarche de nos partenaires, Insoumis et sympathisants EELV de la Coopérative Citoyenne, qui s'organisaient plus pour nous tordre le bras et construire du rapport de force que pour discuter d'égal à égal et faire chacun un pas vers l'autre.
Notre démarche de rassemblement à gauche est soutenue par 6 des 8 élus actuels de l'opposition: Valérie Scattolin et moi (PCF-Front de Gauche), Jean-Paul Vermot, Hervé Gouédard, Claire Thomas, Elisabeth Binaisse (PS).
Ces élus ont travaillé et sérieux avec constance depuis qu'ils sont en fonction, au service de la population, et ont refusé les facilités de la démission.
Notre alliance de gauche est également regardée sous un jour très favorable par beaucoup d'habitants, de citoyens et d'acteurs de la vie morlaisienne, car elle s'inscrit dans une volonté de construire du durable, et une clarté dans la volonté de travailler ensemble. Elle est aussi mise en place par des gens qui situent la politique dans le champ du travail de terrain, du respect humain, le service de la population et le refus du fanatisme.
Les attaques verbales très personnalisées dont nous avons été l'objet depuis la publication de l'article présentant notre volonté de nous unir aux Municipales pour proposer une alternative de gauche aux Morlaisiens - PS, Génération.s, PCF, PRG - visent peut-être à nous salir ("policards", "ambitieux",... ) et ceux qui les utilisent, bien souvent des professionnels de la médisance, peuvent bien espérer avoir quelque efficacité, mais cela ne nous atteint pas car notre cap à nous, c'est de servir les Morlaisiens et la gauche, et notre démarche est inspirée par des principes de bon sens et le souci de l'intérêt général.
Ismaël Dupont - 22 octobre 2018
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