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12 octobre 2018 5 12 /10 /octobre /2018 13:03

 

Le constat dressé par l’Observatoire des inégalités est conforté par une récente note de l’Insee qui pointe le rôle délétère des politiques, qui accroissent le fossé entre les plus modestes et les plus riches.

Allons-nous enfin assister à une reprise du recul de la pauvreté ? Les chiffres bruts publiés aujourd’hui par l’Observatoire des inégalités pourraient le laisser penser. Après la décennie 2006-2016, qui a marqué un retournement de tendance historique, avec 600 000 personnes supplémentaires en situation de pauvreté (à 50 % du revenu médian, 850 euros par mois) et un creusement des écarts entre plus riches et plus pauvres, les statistiques font apparaître des signes d’amélioration. « Entre 2013 et 2016, le taux de pauvreté s’est stabilisé », souligne Anne Brunner, l’une des rédactrices du rapport. Mais qui précise aussitôt que « cet optimisme doit être mesuré ».

La baisse des APL« pénalise les plus modestes »

Car, pour l’Observatoire, certains signes inquiètent. La diminution du nombre d’allocataires du revenu de solidarité active, constatée depuis fin 2015 (– 90 000 en 2016), s’est arrêtée début 2017. Pis : cet indicateur est même reparti à la hausse depuis janvier 2018. « La suppression de très nombreux contrats aidés à l’automne 2017 n’a pas arrangé les choses », souligne le rapport. Autre problème : l’incertitude autour de la croissance. « La tendance est plutôt à une croissance atone, qui stabilise la pauvreté mais ne permet pas de créer suffisamment d’emplois, note le rapport. Si le taux de pauvreté se stabilise, c’est en partie lié au fait que les revenus des classes moyennes stagnent. »

L’Observatoire des inégalités voit deux conditions pour sortir par le haut de cette situation d’incertitude : un redémarrage de l’activité et de l’emploi mais surtout que cette croissance soit mieux partagée, qu’il s’agisse des salaires comme de la qualité de l’emploi. « Pour éviter que les tensions s’accroissent entre les milieux sociaux, les politiques ­publiques doivent être garantes de ce partage », insiste Anne Brunner.

Mais voilà, de toute évidence, elles ne le sont pas. Bien au contraire même, comme le montre une note de l’Insee parue mardi. Comme l’Observatoire des inégalités, l’institut constate une relative stabilité du taux de pauvreté en 2017, autour de 14 % de la population (1). Mais ce résultat n’est, en vérité, pas une si bonne nouvelle. La conjoncture économique, avec notamment un recul, pour la première fois depuis 2009, du chômage de longue durée, aurait dû entraîner une baisse de ce taux de pauvreté, estime l’Insee. Or, de fait, les choix politiques de ces dernières années ont annihilé cet effet positif. Un comble ! Certaines mesures ont clairement « amoindri l’effet redistributif des transferts sociaux et fiscaux » et « mécaniquement accru le taux de pauvreté », déplore l’Insee. Qui cite, par exemple, la baisse des aides personnalisées au logement (APL) « qui pénalise les ménages les plus modestes », ou encore « la réduction exceptionnelle de l’impôt sur le revenu de 20 % (décidée par le précédent gouvernement), qui bénéficie surtout à des ménages de niveau de vie intermédiaire », ce qui accroît le niveau de vie médian et donc le seuil de pauvreté qui est fixé en proportion de celui-ci. Bref, tout ce qu’il faut pour conserver une société inégalitaire.

(1) Pour un taux à 60 % du revenu médian, soit 1 029 euros par mois.

 

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