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16 août 2018 4 16 /08 /août /2018 06:17

 

Derrière les culottes et autres bas vendus 1 franc pièce à l’époque, la famille Ouaki, du nom du fondateur de la célèbre enseigne Tati, cachait quelques millions d’euros dans des paradis fiscaux.

Qui l’eût cru ? Quand, en 2015, éclate l’affaire des SwissLeaks, nom donné au vaste système de fraude et de blanchiment mis en place par l’établissement britannique HSBC par l’intermédiaire de sa filiale suisse, l’opinion publique découvre qu’entre novembre 2006 et mars 2007 plus de 180 milliards d’euros ont transité à Genève sur les comptes de 100 000 clients : des chefs d’État. Parmi eux, un certain Fabien Ouaki. Son nom ne parle pas au grand public. Il faut dire que l’homme ne fait partie d’aucun cénacle. Il n’en est pas moins le fils de Jules Ouaki, le fondateur de Tati, la célèbre enseigne au vichy rose, la friperie la plus connue de Barbès pour ses prix cassés.

Avec cette nouvelle affaire de paradis fiscaux où les plus fortunés engrangent discrètement des millions sans payer de taxes ni d’impôts, on découvre que l’héritier du groupe, à la tête de l’empire Tati de 1991 à 2004, date à laquelle il a été contraint de vendre, était titulaire de comptes offshore non déclarés. Fabien Ouaki livre au fisc sa version des faits : celle d’un compte caché, hérité de son père, assorti d’une « société artificielle à Panama ». Ce compte avait été créé dans les années 1950 au sein de la banque de l’ex-financier milliardaire Edmond Safra, rachetée ensuite par HSBC. Si Fabien Ouaki reconnaît avoir « fraudé », il affirme que les avoirs dissimulés (21,5 millions d’euros) ont été perdus dans des investissements aux États-Unis.

Il faut dire que le fils « Tati » n’a rien d’un gestionnaire modèle. Quand il reprend les rênes du groupe en 1991, après plusieurs années d’autogestion familiale, c’est un peu contraint et forcé. « Pour faire plaisir »à sa mère. Mais le fils n’a pas la « gnaque » de son père, Jules, décédé en 1982 et inventeur du concept révolutionnaire dans le commerce français de la fringue en vrac. Musicien de rock, fou de son écurie de pur-sang, Fabien Ouaki est plutôt du genre dilettante.

Si, au début des années 1990, les finances sont au vert, le PDG ne sent pas le vent tourner et, surtout, il ne prend pas la mesure de la concurrence de nouveaux discounters. Il se lance alors dans une diversification tous azimuts, en investissant dans des boutiques thématiques (Tati or, Tati voyages, Tati optic) et multiplie les ouvertures de magasins en province et à l’étranger. C’est un flop. Dès lors, les finances dévissent. Le 29 août 2003, l’entreprise se déclare en cessation de paiements. Colère des salariés. D’autant que Fabien Ouaki refuse de communiquer aux élus les comptes des deux principales holdings du groupe. Le premier, Cofited, contrôle Tati, Tati médias et Tati or. Il est lui-même contrôlé à 95 % par la Financière Tati, la société familiale qui chapeaute l’ensemble. « C’est Cofited, par exemple, qui porte les activités de Tati en Russie, pays où nous avons perdu beaucoup d’argent », expliquait alors à Libération Albert Hamoui, de la CFTC commerce. « Nous avons besoin de comprendre le fonctionnement des circuits d’argent à l’intérieur du groupe », s’inquiétait également Karl Ghazi, de la CGT commerce.

Faute de pouvoir redresser la situation, le groupe se résout à la reprise. En 2004, Vetura et Éram mettent la main sur l’enseigne pour moins de 15 millions d’euros. 300 salariés restent sur le carreau. Éram rachètera le tout en 2007, recentrant les activités en supprimant notamment les fameux bacs à fouille au profit de rayonnages plus classiques. La sauce ne prend pas. Et en 2017, Tati se trouve à nouveau en cessation de paiements. C’est finalement le groupe Gifi qui reprend l’affaire, conservant 1 428 des 1 700 emplois. C’était l’offre « la mieux-disante socialement », mais « il y a tout de même 300 licenciés »,regrettait la CGT il y a un an.

 

 

le guide touristique de la fraude.  - SAINT-CHRISTOPHE-ET-NIÉVÈS

Après les parachutes dorés, les passeports dorés.  Saint-Kitts-et-Nevis) se sont fait une spécialité de la vente de passeports ou certifi cats de résidence. Après l’abandon de la

culture de la canne à sucre, cette activité est devenue le secteur d’exportation le plus important du pays. Mis en place dans les années 1990, soutenu par le FMI, ce programme était censé attirer les capitaux étrangers et favoriser l’essor économique des îles. Concrètement, il permet à des personnes d’obtenir un passeport ou un visa, moyennant fi nance, via un investissement dans une entreprise locale, un achat immobilier ou un simple chèque. Une véritable opportunité pour les fraudeurs fi scaux !

Exemple : en achetant la citoyenneté auprès de la fédération, un Français peut ouvrir un compte en Suisse ou ailleurs sous sa nouvelle identité, sans que le fi sc français en soit informé. Récemment, l’Union européenne a retiré le pays de sa liste des paradis fi scaux, Bruxelles ayant estimé qu’il avait pris des engagements suffi sants pour améliorer la transparence fiscale. En attendant, le commerce des visas dorés reste un bien de luxe destiné non pas au 0,1 % le plus riche mais au 0,001 % !

Alexandra Chaignon

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