Le Parisien, Ivan Capecchi 18 août 2018
Plus de 1 700 habitants de l’Oise ont pris la route, ce samedi, pour Dieppe dans le cadre du dispositif « Une Journée à la mer », destiné aux plus modestes.
Il est 10 heures. Isra fixe la mer. « C’est magnifique. Ça change de Beauvais », confie-t-elle. Cette lycéenne de 15 ans fait partie des 1 700 habitants de l’Oise qui ont pris, ce samedi matin, la route pour Dieppe dans le cadre du dispositif « Une Journée à la mer ». Organisé par le Parti communiste français (PCF), il vise à permettre aux personnes modestes de partir en vacances.
« Le seul fait de partir représente une petite lueur d’espoir », commente Thierry Aury, secrétaire départemental du parti. Si la journée est ouverte à toute personne, militante ou non, elle n’en garde pas moins un aspect politique. Dans les cars en partance pour Dieppe, un discours est prononcé par chaque responsable, ponctué de commentaires sur la situation sociale du pays : « Ici, personne n’a eu une piscine privée payée par l’argent public comme Brigitte au Fort de Briançon », peut-on ainsi entendre.
Aurélie, 29 ans, est venue avec ses deux enfants. A cause de problèmes de santé, elle ne peut ni travailler, ni passer le permis de conduire. « Dans ces conditions, c’est compliqué de partir en vacances », confie la jeune femme dans le car, sa petite fille endormie sur les genoux. Ce qu’elle espère de cette journée ? « Changer d’air », simplement. Christiane, elle, est accompagnée de quelques copines. Cette retraitée de 69 ans n’a qu’une hâte : « manger une moule au roquefort ! ».
Peu avant 10 heures, les vacanciers débarquent sur l’esplanade de Dieppe, surplombée par le château de la ville, qui abrite la plus grande collection d’ivoire de France. Cris de mouettes, vent marin, le décor est posé. Nicolas Langlois, le maire communiste, est même là pour accueillir les familles et se prête volontiers au jeu des photos.
De son côté, Aurélie s’est faufilée direction le marché de la ville. « C’est immense, on s’y perd ! », s’amuse-t-elle. Pendant ce temps, Florian, 17 ans, profite de la plage avec son groupe d’amis. « J’ai mis la main, elle est bonne », assure le jeune homme qui découvre Dieppe pour la première fois. Derrière lui, les vagues se brisent sur les galets, tandis que quelques baigneurs affrontent timidement l’eau.
Dans le centre-ville, Prat boit un coup au « Café suisse », qui jouxte le port de plaisance. Il est venu avec douze de ses amis, tous réunis autour d’une même passion : le jardinage. « Chaque année, on vient. Ça nous permet de passer un moment convivial », confie l’homme de 58 ans qui dit ne plus pouvoir partir en vacances « à cause des impôts locaux ».
Au même moment, Michel et Béatrice viennent de se mettre à table à la petite brasserie La Cravache d’Or. Au menu du jour : moules marinières et ses frites maison. Le couple en convient : s’ils viennent ici, ça n’est pas par manque de moyens. « Ce qui me plaît avant tout, c’est l’esprit de l’initiative », explique Michel. « On aurait pu venir par nos propres moyens, mais c’est plus pour participer à cet élan de solidarité qu’on est là », détaille ce retraité de 70 ans.
Tous les participants semblent ravis de leur journée passée à la mer. A l’image de Virginie, qui participe pour la quatrième fois. « Aujourd’hui, on a fait un tour de 45 minutes en bateau, c’était une bonne expérience », raconte cette mère de famille de 36 ans, les mains remplies de crêpes au Nutella et de beignets, sur la plage. De son côté, François, chapeau de paille vissé sur la tête, l’assure : il reviendra l’année prochaine, « sans hésiter ».
Gros succès de la 24e journée à la mer à l'initiative du PCF à Dieppe ! 29 cars et plus de 1750 personnes ... et du bonheur partagé. Un bout de droit aux vacances arraché pour des centaines de familles "qui n'ont pas un pognon de dingue, ni une piscine privée à Bregançon" ! Toujours un accueil chaleureux de nos camarades dieppois, en premier lieu mon ami Nicolas Langlois, le jeune maire communiste de cette ville vivante et rebelle. Et puis en plus de la plage, des musées, du château et de la cité de la mer avec son aquarium ouverts gratuitement, de la fête, des concerts gratuits, des balades en ville, sur le marché, sur les quais des ports, des moules-frites, cette journée de solidarité concrète c'est aussi l'occasion de centaines de discussions et de contacts noués, de pétitions signées pour "un plan d'urgence pour la Santé", de populariser la Fête de l'Huma, d'adhérer au PCF pour être plus nombreux à agir pour l'humain d'abord ! "Il ne faut pas de tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d'autre" disait le poète Paul Eluard. Vive la Journée à la mer !
Thierry Aury, secrétaire départemental du PCF de l'Oise
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