Jean-Claude Cariou, militant de l'ANACR et du PCF, nous apprend que la maison du peintre Chamaillard achetée et renovée par des Anglais fut celle de Jean et Christine (Titine) Charlès jusqu'en 2016. .
Chamaillard, douze ans de vie à Châteaulin
Ce dernier envisage aussi d’écrire un livre sur cette maison. « Je pense qu’elle est chargée d’histoire à plus d’un titre », affirme-t-il. Lui et Rachael en sont convaincus : ils habitent désormais la même maison qu’Ernest de Chamaillard, célèbre peintre de l’école de Pont-Aven, né en 1862 à Gourlizon et mort en 1931. Chamaillard, dont un lotissement châteaulinois porte le nom, a vécu à Châteaulin de 1893 à 1905. À l’époque, il connaît déjà Gauguin, qu’il a rencontré en 1888. Il travaille alors comme avocat afin de gagner sa vie, parallèlement à son activité de peintre. « D’ailleurs, notre maison est située à deux pas de l’ancien tribunal de Châteaulin.
Sur une de ses peintures (« Jardin fleuri près de l’église à Châteaulin », NDLR), il a représenté l’église ainsi que des plantes qui ressemblent beaucoup au jardin derrière la maison ». « C’est une sorte de jeu avec la réalité, c’est quelque chose qui se pratique beaucoup en peinture », affirme Rachael, légitime pour s’exprimer sur la question. « Notre notaire a certifié que Chamaillard avait bien vécu ici », poursuit Stephen, photographe.
Pour eux, un tel héritage serait lourd de sens. « Cela voudrait dire que des gens comme Paul Gauguin ou Paul Sérusier sont passés dans cette maison », s’enthousiasment Rachael et Stephen, imaginant déjà une plaque qui rappellerait le lien de Chamaillard avec leur propriété. « Nous sommes allés au musée de Pont-Aven pour tenter d’en savoir plus sur lui mais nous n’avons pas encore réussi à confirmer définitivement ce lien, même si nous sommes persuadés qu’il a vécu ici ». De leur côté, Guy Leclerc, historien local et Marie Simon, au service culturel de la Ville, confirment avoir aussi travaillé sur la question, sans plus de succès jusqu’à présent.
Un abri pour la Résistance ?
Une chose dont ils sont sûrs à 100 %, en revanche, c’est que la maison a appartenu à un communiste convaincu. « Les murs à l’étage étaient recouverts de vieilles coupures de presse, nous les avons enlevées ». Des publications engagées, telles que l’Humanité ou encore Le Peuple, quotidien syndicaliste belge. « Nous avons également découvert une affiche datant probablement des années 1930 ou 1940, cachée dans le mur ». Celle-ci, imprimée par le Parti communiste, représente un homme d’affaires français serrant la main à un officier nazi. « Nous avons également retrouvé de vieilles cartouches d’armes en cassant les murs », explique Stephen, en ouvrant une petite boîte dans laquelle sont rangées les munitions.
Cette demeure aurait-elle été un bastion de la Résistance locale, quelques années après avoir abrité un peintre de l’école de Pont-Aven ? Stephen et Rachael ne peuvent pas encore l’affirmer. Mais ils ont sacrément envie d’y croire. « Habiter la maison qui a servi de refuge à la Résistance, ce serait vraiment la classe ! », sourit le couple.
Le Télégramme
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