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L’espace de coworking installé au Diben, qui avait accueilli des ateliers, a dû fermer ses portes. ((Photo DR))
Installé depuis un an dans les locaux de Global Seafood, au Diben, l’Embarcadère a été mis en demeure de quitter les lieux par Morlaix communauté. Raison invoquée : les usagers de l’espace de coworking n’ont pas d’activité liée à la mer. La décision est jugée grotesque par Corentin Biette, à l’initiative de ce lieu de travail partagé.
« Je trouve dommage que l’espace de coworking de Plougasnou ait été fermé alors que ce type d’endroit mérite d’être développé, y compris de manière décentralisée ». Non inscrite à l’ordre du jour du conseil communautaire de lundi soir, la situation de l’Embarcadère a été mise sur la table par l’élu morlaisien Ismaël Dupont, qui a regretté que les usagers de ce lieu de travail partagé aient été « expulsés du bâtiment de Global Seafood alors que le propriétaire acceptait de les garder ».
« C’est l’État qui réglemente »
« On est sur le domaine public maritime. C’est donc l’État qui réglemente, et ce n’est pas négociable. Le gérant de Global Seafood n’est pas propriétaire des lieux », lui a répondu Yves Moisan, premier vice-président de l’agglomération en charge de l’économie.
Dans les faits, Morlaix communauté a indiqué à Pierre-Yves Bizien, le dirigeant de l’entreprise plouganiste, que la loi permettait l’exploitation des espaces aux seules activités se rapportant à la conchyliculture, l’aquaculture et la commercialisation des produits de la mer. Dans un courrier en date du 28 mai dernier, la collectivité a donc mis en demeure le gérant des anciens Viviers de la Méloine de mettre fin immédiatement à toute activité qui n’aurait pas été autorisée par Morlaix communauté et l’État.
« On n’est pas des zadistes ! »
Et voilà comment les occupants de l’Embarcadère, qui avaient emménagé il y a un an dans 500 m2 de locaux de Global Seafood, ont été priés d’aller voir ailleurs. « C’est grotesque », réplique Corentin Biette, à l’initiative de cette plateforme de travail partagé, premier tiers-lieu numérique du pays de Morlaix, lancée il y a quatre ans au centre-ville de Plougasnou.
« Les gendarmes sont même venus sur place nous interroger. On n’est pas des zadistes ni des trafiquants de cocaïne ! On payait nos charges. On nous colle une image de révolutionnaires alors que nous sommes des travailleurs adultes », s’emporte le co-worker, en précisant qu’ils étaient actuellement six à huit travailleurs indépendants à occuper les lieux.
Les élus pointés du doigt
« Nous avions demandé à pouvoir rester tant qu’il n’y avait pas d’activité liée à l’aquaculture à arriver. Ça nous a été refusé », déplore Corentin Biette, en pointant les dirigeants de Morlaix communauté, « qui ne sont jamais venus nous voir », et en regrettant « le manque de soutien des élus plouganistes, qui sont restés indifférents ».
« Couper l’herbe sous les pieds d’un espace de coworking, ça va à contre-courant de l’époque dans laquelle on vit. Et préférer garder des locaux vides, c’est absurde », termine l’initiateur de l’Embarcadère, qui a trouvé refuge dans un autre espace du même type, à la Sphère, à Landivisiau.
Published by Section du Parti communiste du Pays de Morlaix
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LA VIE LOCALE
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