Mobilisation d'urgence le LUNDI 21 MAI 2018 à 10h30 au Cloître saint Thégonnec
Suite aux diverses informations passées dans les médias au sujet de l’ouverture de l’école alternative des Monts d’Arrée, les jeunes dépendant du PRAHDA de Quimper, scolarisés dans l’école, ont été convoqués ce vendredi 18 mai par les travailleurs sociaux gérant le centre. Cette convocation fait suite à l’intervention du Sous-préfet de Quimper et de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (Financeur du PRAHDA) qui n’acceptent pas l’absence répétitive des jeunes chaque semaine, prétextant de la mobilisation de chambres qui ne servent pas…
Les jeunes se sont donc vus proposer 2 « choix » :
- soit ils réintègrent le centre du Prahda de Quimper à temps complet,
- soit ils retournent à l’école, mais dans ce cas ils perdent leur hébergement au centre, et leur ADA (Allocation du Demandeur d’Asile = 6,90€/jour).
Cet entretien avec le PRAHDA a généré pour tous ces jeunes, en procédure Dublin, un stress supplémentaire. Stress déjà extrêmement présent pour tous du fait de leur situation et qui les conduit à devoir suivre des soins psychologiques. Ils ressentent aussi cette décision comme une atteinte à leurs libertés et la volonté de les enfermer dans ces centres sans leur laisser aucune possibilité de s’intégrer.
Il faut savoir que leur absence du centre n’entrave en rien les démarches administratives et les procédures en cours , ils restent joignable par téléphone, ainsi que les membres de l’association en cas d’ urgence.
Nous dénonçons ce chantage et cet état de fait, d’autant plus que le règlement intérieur du PRAHDA concernant les absences est très clair :
« Article 8 : Absences – Les absences de courte durée sont autorisées. Cependant, le demandeur d’asile qui souhaite s’absenter plus d’un jour doit en informer le responsable du centre. Toute absence de plus d’une semaine doit être autorisée par le responsable du centre. A défaut, elle sera considérée comme un abandon du lieu d’hébergement. La fermeture de la chambre et la mise sous consigne des effets personnels pourra être réalisée sous contrôle d’huissier » .
A la lecture de cet article du règlement de fonctionnement du centre, il apparaît que les règles sont respectées : les jeunes qui viennent à l’école sont absents du dimanche soir au vendredi midi, soit 5 nuits, nous les raccompagnons au centre afin qu’ils puissent rencontrer les travailleurs sociaux toutes les semaines, comme convenu lors des échanges préalables à l’ouverture de l’école avec l’administration du centre. A la demande du PRAHDA, nous avons également fourni à chaque élève un certificat de présence à l’école, précisant les jours et horaires auxquels les élèves sont pris en charge par l’association.
Nous demandons donc d’urgence la mobilisation de tous afin de créer un comité de soutien à ces jeunes et à notre école pour que cette belle aventure, qui a si bien démarré, puisse perdurer. Pour cela, nous appelons toutes les associations, organisations, collectifs, élus et citoyens à nous rejoindre ce lundi 21 mai à 10h30 à l’école alternative des Monts d’Arrée, rue de la Libération au Cloître St Thégonnec pour une marche solidaire qui nous mènera au Terrain de Foot. Cette marche sera suivi d’un pique-nique et d’une après-midi « jeux » avec les jeunes.
Une conférence de presse aura lieu à cette occasion pour dénoncer l’intervention inexplicable et injustifiée du Sous-préfet de Quimper et de la DDCS.
Nous comptons sur votre soutien et votre présence à tous pour défendre les droits à l’intégration de tous ces jeunes.
Réfugiés: ce sera école ou logement
Le Télégramme - 20 mai 2018 - pages Bretagne
Une partie des élèves de la première école bretonne pour réfugiés, qui a ouvert mardi 15 mai au Cloître-Saint-Thégonnec (29), va peut-être devoir arrêter les cours prématurément. Sous peine de perdre leur logement au centre de Quimper, ainsi que leur allocation journalière. Une situation dénoncée par les associations de soutien aux demandeurs d’asile.
« On tombe des nues ! » Co-présidente des Utopistes en action, une association du pays de Morlaix à l’initiative de l’école pour réfugiés du Cloître-Saint-Thégonnec, Sandrine Corre a du mal à comprendre et à admettre la décision prise par les autorités. Vendredi, huit élèves (sur les douze au total) ont été convoqués par le Prahda (Programme d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asile) de Quimper, où ils sont logés. « Aussitôt la matinée de cours terminée, on les a conduits là-bas, comme c’était d’ailleurs prévu », indique la bénévole.
Ce qui l’était moins, c’est ce qui leur a été signifié. « Deux options leur ont été proposées : soit ils réintègrent le centre quimpérois à temps complet, soit ils retournent à l’école mais dans ce cas ils perdent leur hébergement au Prahda et leur allocation de demandeur d’asile de 6,90 € par jour », explique Sandrine Corre, en précisant que, lors de la semaine d’école, ces huit élèves sont hébergés chez l’habitant durant cinq nuits, du dimanche soir au vendredi, car la distance entre Le Cloître-Saint-Thégonnec, dans les monts d’Arrée, et la capitale sud-finistérienne est trop importante (70 km environ).
« Du chantage »
« C’est du chantage », dénoncent les associations de soutien aux migrants, en affirmant que tout a été fait dans les règles. « Nous raccompagnons les jeunes au centre afin qu’ils puissent rencontrer les travailleurs sociaux toutes les semaines, comme convenu lors des échanges préalables à l’ouverture de l’école avec l’administration du centre. À la demande du Prahda, nous avons également fourni pour chaque élève un certificat de présence à l’école, précisant les jours et horaires auxquels ils sont pris en charge par l’association », indiquent Les Utopistes en action, en pointant une convocation provoquée par le sous-préfet de Quimper et la Direction départementale de la cohésion sociale, qui finance le Prahda.
« On ne peut pas payer des chambres vides »
« On a effectivement demandé à Adoma, la structure qui gère le centre, d’appliquer les textes. On ne peut pas payer des chambres vides dans la semaine alors qu’on a des tas de gens à loger. Il n’y a rien de choquant dans cette décision. C’est du bon sens et je ne comprends pas que ça puisse faire râler certains », souligne le secrétaire général de la préfecture du Finistère, Alain Castanier, qui fait également office de sous-préfet de Quimper.
On ne peut pas leur garder un appartement pour le week-end seulement
« Si ces élèves préfèrent être hébergés ailleurs, pas de problème. Mais on ne peut pas leur garder un appartement pour le week-end seulement », ajoute le représentant de l’État, « pas au courant », par contre, de la suppression de l’allocation journalière pointée par les associations. « C’est Adoma a géré la situation ».
« Cette belle aventure doit perdurer »
Les explications n’ont pas vraiment convaincu Les Utopistes en action, qui appellent à créer un comité de soutien à ces jeunes, « sortis très stressés de leurs entretiens », et à cette école alternative, première du genre en Bretagne.
« Il est évident que sans logement et sans aide financière, ils ne pourront pas poursuivre les cours alors qu’on a passé une première semaine formidable, confie Sandrine Corre. On a travaillé d’arrache-pied, tout le monde était content. Cette belle aventure doit perdurer ».
À noter
Une mobilisation est organisée ce lundi 21 mai, à 10 h 30, à l’école alternative du Cloître-Saint-Thégonnec. Marche solidaire, pique-nique et après-midi jeux avec les élèves.
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