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22 mai 2018 2 22 /05 /mai /2018 07:17
Guingamp. Fermeture programmée de la maternité : les élus montent au créneau (Le Télégramme, 22 mai 2018)

L’Agence régionale de santé (ARS) s’apprêterait à annoncer la fermeture de la maternité de Guingamp. C’est ce qu’affirment cinq élus du pays guingampais qui appellent, d’ores et déjà, la population à entrer en résistance contre cette décision.

Dans un communiqué transmis à notre rédaction ce lundi soir, Yannick Botrel, Annie Le Houérou, Philippe Le Goff, Philippe Le Goux et Vincent Le Meaux, « représentant les élus du territoire et la population », s’opposent à la fermeture programmée de la maternité de Guingamp. Une fermeture que « la direction de l’Agence régionale de santé s’apprête à nous signifier ».

Depuis quelques mois, l’inquiétude était vive pour les élus, la population et le personnel. Début mai, le docteur Guichaoui, gynécologue et chef de service nous confiait ressentir une menace : « Dire que la maternité de Guingamp va fermer, je l’entends depuis plus de 20 ans que j’y travaille. Mais cette fois, ça paraît plus inquiétant, sans qu’il n’y ait pour autant de raison concrète de s’alarmer : les équipes médicales et le niveau d’activité sont stables ».

Cette annonce résonne ainsi comme un véritable coup de tonnerre pour la région guingampaise.

 

« Futurs parents, débrouillez-vous ! »

 

Or, appuient les élus, « une maternité comme celle de Guingamp, c’est cette année plus de 500 accouchements qui se font dans un cadre sécurisé répondant à des besoins de proximité. Depuis des années, au sein de cette structure, médecins, sage-femme, infirmière, administratif, élus, n’ont eu de cesse de défendre ce service de qualité pour les mamans et leurs bébés.

 

Le modèle qui veut nous être imposé est dorénavant d’aller faire accoucher les femmes du bassin de l’agglomération Guingamp Paimpol à Saint-Brieuc avec tous les risques que cela comporte en termes de délais, de surcoût pour les futures mamans. Aurons-nous dans les prochains mois des mamans qui accoucheront sur la route ? ».

« Guingamp fait partie d’un groupement hospitalier de territoire qui a pour objet de mutualiser les moyens entre les différents établissements. Aujourd’hui, unilatéralement, l’hôpital de Saint-Brieuc a affirmé sa volonté de ne plus mettre à disposition des pédiatres. L’hôpital de Saint-Brieuc ne sera pas lui-même en capacité d’accueillir les 500 naissances ! Futurs parents, débrouillez-vous ! ».

 

Manifestation samedi

 

Les élus signataires refusent cette décision de l’ARS et ont décidé « d’entrer dorénavant en résistance ». Le 5 mai, le rassemblement « Touche pas à ma maternité » avait déjà réuni 800 personnes au centre-ville de Guingamp.

Les élus appellent l’ensemble des personnes du territoire à se rassembler une nouvelle fois samedi 26, à 11 h, devant la mairie.

« Défendons notre hôpital, notre maternité et refusons cette régression historique », conclut le communiqué.

 

***

 

Samedi, environ 800 personnes, selon la police, ont protesté contre la possible fermeture de la maternité. Une structure où naissent environ 500 bébés par an, et qui serait supprimée « sans étude d'impact », selon les syndicats et le personnel.

« S'il n'y a plus la maternité de Guingamp, pour nous, c'est la catastrophe. » Sandra, 30 ans, a accouché d'une petite fille il y a deux ans et demi et attend déjà son deuxième enfant. « C'est prévu pour juillet donc normalement ce sera bon », s'exclame-t-elle. La crainte de cette jeune maman est loin d'être un cas isolé. « Moi, la dernière fois, je suis arrivée et le bébé sortait. S'il avait fallu aller jusqu'à Saint-Brieuc, j'accouchais sur la route », témoigne Maud, 34 ans et habitante de Louargat. Samedi après-midi, environ 800 personnes ont partagé les inquiétudes de ces parents et ont manifesté contre la possible fermeture de la maternité. Une mesure qui impliquerait la fin d'un service de proximité pour la ville, mais aussi pour les zones rurales environnantes.

 

L'effet domino

 

Selon les manifestants, ce n'est pas seulement la maternité qui est en danger, mais tout le réseau hospitalier de proximité. « On verra tout de suite les répercussions », déplore Françoise, infirmière à l'Ehpad. « S'il n'y a plus de maternité, il n'y aura plus d'anesthésiste 24 h/24, et donc les urgences souffriront. Les services seront voués, petit à petit, à disparaître. » « C'est un engrenage et après on n'aura plus rien », complète Sandra, mère de deux enfants. Et celui de Guingamp n'est pas le seul hôpital concerné. À Paimpol, la maternité a déjà été supprimée et les urgences ont été menacées l'année dernière. « C'est l'effet domino », s'inquiète Agathe, habitante de Paimpol et futur maman. « La dernière fois, j'ai dû accoucher à Guingamp et ce sera pareil cette fois-ci. Mais si cette maternité ferme aussi, ça commence à faire trop loin. Et puis, après qui sait ? Ce seront peut-être les urgences de Paimpol ! »

« Ils réussiront à la fermer... »

 

Les avis sont partagés parmi les présents. Les uns déplorent un système qui ne tient plus compte de l'humain, les autres espèrent encore faire pression pour atteindre leur but. L'Agence régionale de santé (ARS) devrait communiquer sa décision le lundi 14 mai, mais pour Paul Barret, ancien chef de service à la maternité, le danger de fermeture n'est pas imminent. « Il y aura une prolongation d'un ou deux ans, puis ils donneront une liste d'exigences à remplir qui sera impossible, comme par exemple « il faut 100 naissances en plus ». C'est comme ça qu'ils réussiront à la fermer. »

 

Guingamp. Fermeture programmée de la maternité : les élus montent au créneau (Le Télégramme, 22 mai 2018)

 

 

Samedi, environ 800 personnes, selon la police, ont protesté contre la possible fermeture de la maternité. Une structure où naissent environ 500 bébés par an, et qui serait supprimée « sans étude d'impact », selon les syndicats et le personnel.

« S'il n'y a plus la maternité de Guingamp, pour nous, c'est la catastrophe. » Sandra, 30 ans, a accouché d'une petite fille il y a deux ans et demi et attend déjà son deuxième enfant. « C'est prévu pour juillet donc normalement ce sera bon », s'exclame-t-elle. La crainte de cette jeune maman est loin d'être un cas isolé. « Moi, la dernière fois, je suis arrivée et le bébé sortait. S'il avait fallu aller jusqu'à Saint-Brieuc, j'accouchais sur la route », témoigne Maud, 34 ans et habitante de Louargat. Samedi après-midi, environ 800 personnes ont partagé les inquiétudes de ces parents et ont manifesté contre la possible fermeture de la maternité. Une mesure qui impliquerait la fin d'un service de proximité pour la ville, mais aussi pour les zones rurales environnantes.

 

L'effet domino

 

Selon les manifestants, ce n'est pas seulement la maternité qui est en danger, mais tout le réseau hospitalier de proximité. « On verra tout de suite les répercussions », déplore Françoise, infirmière à l'Ehpad. « S'il n'y a plus de maternité, il n'y aura plus d'anesthésiste 24 h/24, et donc les urgences souffriront. Les services seront voués, petit à petit, à disparaître. » « C'est un engrenage et après on n'aura plus rien », complète Sandra, mère de deux enfants. Et celui de Guingamp n'est pas le seul hôpital concerné. À Paimpol, la maternité a déjà été supprimée et les urgences ont été menacées l'année dernière. « C'est l'effet domino », s'inquiète Agathe, habitante de Paimpol et futur maman. « La dernière fois, j'ai dû accoucher à Guingamp et ce sera pareil cette fois-ci. Mais si cette maternité ferme aussi, ça commence à faire trop loin. Et puis, après qui sait ? Ce seront peut-être les urgences de Paimpol ! »

« Ils réussiront à la fermer... »

 

Les avis sont partagés parmi les présents. Les uns déplorent un système qui ne tient plus compte de l'humain, les autres espèrent encore faire pression pour atteindre leur but. L'Agence régionale de santé (ARS) devrait communiquer sa décision le lundi 14 mai, mais pour Paul Barret, ancien chef de service à la maternité, le danger de fermeture n'est pas imminent. « Il y aura une prolongation d'un ou deux ans, puis ils donneront une liste d'exigences à remplir qui sera impossible, comme par exemple « il faut 100 naissances en plus ». C'est comme ça qu'ils réussiront à la fermer. »

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