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5 mai 2018 6 05 /05 /mai /2018 05:49

Les députés LREM les plus dévoués à leur président bien-aimé ne s'en cachent pas : le premier sujet qui est évoqué par leurs administrés, lorsqu'ils les croisent, est celui du pouvoir d'achat. Ils ont beau chercher toutes les échappatoires possibles et imaginables, reprendre les éléments de langage préparés par les technocrates de leur cabinet, promettre que l'avenir s'annonce prometteur et que le présent n'est pas aussi noir que ce que l'on dit, rien n'y fait. Il leur faut assumer d'être le représentant du « président des riches », et ce n'est pas une sinécure.

 

Il faut dire que les faits sont têtus et que les Français savent compter. Or, quand ils font la comparaison entre l'addition des dépenses (avec la flambée des taxes en tout genre) et celle des rentrées, ils constatent très vite que quelque chose cloche. C'est évident pour les retraités, ponctionnés par la hausse de la CSG, à l'exception des plus pauvres d'entre eux (lesquels sont aussi concernés par la majoration des taxes). C'est tout aussi vrai pour la masse des salariés dans un pays où le niveau des revenus, quoi qu'on en dise, est anormalement faible. A entendre parler à longueur de chronique du « coût du travail », on en oublie que la « valeur travail » dont parle parfois Bruno Le Maire (mais il ne va pas plus loin) est bien mal lotie.

 

Voilà des années que les salaires sont pressurés, rabotés, amputés au nom de la défense de la « compétitivité ». Résultat : malgré les efforts fournis par les citoyens ordinaires, malgré la logique du dumping salarial qui pousse vers la flexibilité sans la sécurité, malgré les annonces d'une reprise, encore faible, le pouvoir d'achat demeure le point obscur du débat public, celui dont nul ne parle, de peur d'ouvrir la boîte de Pandore. Et ce n'est pas la (faible) baisse des cotisations sociales pour les salariés qui réglera la question. Outre que cette initiative ébranle encore plus le modèle social français, en amputant ses ressources, cela ne compense pas l'ampleur des prélèvements, loin de là.

 

Le choc est d'autant plus brutal que le gouvernement a multiplié les cadeaux aux privilégiés, notamment avec la suppression de l'impôt sur la fortune et l'abaissement de la taxation du capital, comme si les riches ne l'étaient pas assez et qu'il leur en fallait toujours plus. On se retrouve ainsi dans une situation ubuesque qui amène Patrick Artus, responsable des études économiques à la banque Natixis, membre du conseil d'administration de Total, à écrire : « La dynamique du capitalisme est aujourd'hui bien celle qu’avait prévue Marx. » Et de préciser que l'augmentation de la rentabilité du capital s'explique par une compression des salaires qui conduit à une explosion de l'inégalité des revenus et à des phénomènes spéculatifs pouvant déboucher sur des crises financières.

 

A défaut de lire Marx, certains devraient lire Artus.

 

Jack Dion (Journal Marianne)

 

 

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