Les députés communistes ont ironisé mardi sur la création d’une société baptisée "Portion de chemin de fer" (PCF) en symbole de leur vive opposition à la réforme ferroviaire, l’un de leurs porte-parole brandissant un morceau de rail pour un "rappel à la réalité" au gouvernement.
"J’ai amené avec moi un rail, un bout de ligne abandonné comme il en existe beaucoup trop dans notre pays et peut-être encore plus demain si la réforme du gouvernement devait aboutir", a déclaré le député Pierre Dharréville lors d’un point-presse, en tenant le morceau de métal.
"En regardant ce bout de rail, nous nous sommes demandés si nous n’allions pas créer une société que nous pourrions appeler la société PCF, +Portion de chemin de fer+", a-t-il ironisé, martelant la volonté des élus de son groupe de "défendre le service public".
Il a dénoncé un gouvernement qui à l’ouverture des débats à l’Assemblée lundi "n’a pas assumé le projet de fond de la réforme", notamment "la privatisation de toute une partie d’un service aujourd’hui assumé par une structure publique".
Pour Sébastien Jumel, également porte-parole, Emmanuel Macron "poursuit l’écriture du dictionnaire de la pensée libérale", s’inscrivant dans les pas de Ronald Reagan ou Margaret Thatcher. Il "veut scalper les cheminots parce qu’il a mesuré à quel point la bataille du rail (...) était le symbole du scalp du modèle social français", du "socle de notre République qu’il protège", a-t-il affirmé.
"Aujourd’hui, plus que jamais, nous réaffirmons que tous ceux qui luttent dans les hôpitaux, dans les Ehpad, dans les territoires oubliés de la République pour défendre l’économie rurale, pour défendre un projet d’enseignement supérieur (...) sont tous cheminots", a-t-il ajouté. Les députés PCF ont dénoncé à nouveau, comme ils l’avaient fait la veille, un amendement gouvernemental adopté pour acter le principe du changement de statut de la SNCF, y voyant "du jamais vu" et une "rupture avec l’esprit de la Constitution". Selon eux, malgré l’affirmation que les parts de la SNCF seront incessibles avec la nouvelle organisation, il y a derrière "une volonté d’augmenter le capital, ce qui n’est pas une cession d’actions mais conduit au même résultat".
Lu sur le Facebook du groupe (source AFP)