La prochaine conférence-débat des Mardi de l'éducation populaire de la section PCF du pays de Morlaix aura lieu le mardi 17 avril de 18h à 20h.
Réunion publique ouverte à tous, au local du PCF, 2 petite rue de Callac
Témoignage exceptionnel -
Rencontre avec l'écrivaine, Maha Hassan, originaire d'Alep, réfugiée en France depuis 2004 et d'origine kurde, vivant à Morlaix depuis deux ans.
Les thèmes de cette intervention:
L'écriture de l'identité, la mémoire, de la dictature et de la guerre, de l'exil et de la condition féminine
Le combat des femmes pour la liberté dans une société traditionaliste et musulmane
La révolution et la guerre en Syrie
Les Kurdes syriens: quelle histoire? quelles réponses possibles à l'agression d'Erdogan et des islamistes?
La place du communisme et des idées progressistes dans l'histoire syrienne contemporaine
Le 17 avril, la section PCF de Morlaix organise une réunion publique avec l'écrivaine syrienne Maha Hassan; Celle-ci est réfugiée en France depuis 2004 et vit depuis deux ans dans le Finistère. Après avoir écrit sa première nouvelle publiée dans un grand magazine libanais sur la sexualité féminine à 18 ans, elle est l'auteur de huit romans écrits en langue arabe qui lui ont valu deux nominations sur la short list de la plus haute distinction littéraire arabe. Elle présentera au local du PCF Morlaix (2, petite rue de Callac à 18h) son témoignage sur la guerre en Syrie, la cruauté et le cynisme du régime des Al-Assad et du Baas, la condition des femmes, le long combat des Kurdes pour le droit à la dignité, l'écriture de la mémoire, de l'identité et de l'exil.
Maha est réfugiée politique à Paris après la répression du printemps kurde en 2004, Maha Hassan. C'est la petite-fille d'une rescapée arménienne du génocide des Arméniens adoptée en Syrie alors qu'elle n'avait pas quatre ans. Elle a obtenu le prix Hellman-Hammet d'Human Rights Watch en 2005, un prix créé au départ pour s'opposer aux persécutions du maccarthysme aux Etats-Unis contre les intellectuels de gauche. Cela lui vaudra une résidence d'écrivain de six mois dans la maison d'Anne Frank à Amsterdam où elle affrontera les démons de son exil et des histoires douloureuses qu'elle porte avec elle.
Maha Hassan qualifie elle-même son écriture de "littérature bâtarde". Ce n'est pas de la littérature kurde car elle écrit en arabe. Ce n'est pas de la littérature arabe "pure" parce qu'elle porte une mémoire collective kurde contractée avant même qu'elle ait appris à parler. La littérature et la philosophie européenne, l'existentialisme notamment, ont été constitutives aussi de son projet d'écriture s'affrontant aux tabous d'un Islam conservateur: l'oppression et la sexualité des femmes, leur volonté d'émancipation, l'athéisme.
Comme bon nombre d'intellectuels laïcs et progressistes, dont beaucoup ont connu la prison et la torture du régime, elle a soutenu la révolution citoyenne en Syrie. Maha Hassan porte aujourd'hui un regard aigu sur la répression d'une férocité inouïe de la révolte populaire, d'abord pacifique, par les sbires de Bachar-al-Assad, comme sur les dangers de l'islamisme djihadiste qui a fait une OPA sur la rébellion avec la complicité du régime lui-même, des états du Moyen-Orient et de Turquie. Les pays occidentaux et la communauté internationale ont aussi leur part de responsabilité, qui ont laissé Bachar massacrer son peuple. Même en France, avec ses parents coincés à Alep, ses amis pris dans la tourmente de la guerre, et jusqu'à aujourd'hui sa famille et ses amis bombardés dans l'enclave d'Afrin, Maha Hassan a vécu la guerre de manière extrêmement cruelle, avec d'autant plus d'envie de raconter un pays et une culture qui n'existeront plus jamais comme avant, mais aussi de comprendre les racines du mal et de la violence.
Romans de Maha Hassan publiés au Liban ou en Syrie :
Titres traduits de l'arabe:
- Métro d'Alep
- Bonjour la guerre
- Les Tambours de l’Amour, éditions El-Rayyes, Beyrouth, Liban, 2012.
- Les filles de prairies (roman), éditions El- Rayyes, Beyrouth, Liban, 2011.
- Cordon ombilical, éditions El- Rayyes, Beyrouth, Liban, 2010. (sélectionné sur la liste du prix du roman arabe «Booker»).
- Chants du néant, éditions El- Rayyes, Beyrouth, Liban, 2009.
- Le tableau de la couverture. Les murs de déception sont plus hauts, éditions Nashiron, Syrie, 2002.
- L’infini- récit de l’autre, éditions Al-Hiwar, Syrie, 1995