24 avril 2018
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Vous trouverez ci dessous un communiqué commun du groupe des élu-es communistes et de la section du Pays de Brest du PCF suite aux évacuations effectuées par la préfecture et au vote de la loi Asile-Immigration.
Par ailleurs le PCF se joint à de la Ligue des droits de l'Homme et soutient le rassemblement qui aura lieu demain mercredi 25 avril à 18 h devant la sous préfecture de Brest pour les droits des migrants. Lire aussi le communiqué de la LDH
Le groupe des élus communistes et la section du PCF du Pays de Brest condamnent l’évacuation effectuée la semaine dernière, sur l’ordre de la Préfecture, de la maison du Dour Braz, occupée par de jeunes migrants, mineurs isolés.
Cette évacuation, réalisée par les services de l’Etat, a été menée dans la précipitation et sans concertation avec les acteurs concernés. C’est une méthode intolérable.
Nous demandons que des solutions d’hébergement dignes et stables soient rapidement proposées par l’Etat afin de permettre à ces jeunes de faire valoir leurs droits et de poursuivre leur scolarité. Il est urgent que des moyens supplémentaires soient donnés aux associations afin qu’elles puissent remplir leurs missions.
Cette évacuation indigne, la 2ème au moins depuis la fin de la trêve hivernale, semble être la nouvelle marque de fabrique du Gouvernement Macron, et plus particulièrement de son ministre de l’Intérieur.
Elle s’inscrit dans l’esprit profondément inique de la loi Asile-immigration votée en première lecture ce week-end dernier au Parlement. Ce texte, sur lequel la majorité LREM s’est fissurée, n’est ni plus ni moins que celui de l’expulsion et de la répression. Il est celui de l’affaiblissement des droits et des garanties des étrangers. Il est celui de l’affaiblissement du droit d’asile. Il est celui du durcissement de la rétention administrative de mineurs qui a pourtant déjà valu à la France de nombreuses condamnations !
De manière plus générale, ce texte contredit non seulement les propos du candidat Macron, mais également ceux du Président de la République qui, en juin 2017, s’engageait devant le Conseil européen à ce que la France assume mieux et davantage ses responsabilités en matière d’accueil des réfugiés. Aujourd’hui, la France n’a toujours pas pris sa part de solidarité en Europe.
Enfin, il est regrettable que ce texte n’abroge pas le « délit de solidarité » bien que certains amendements l’aient assoupli.
Nous, communistes, l’affirmons haut et fort : la solidarité est légitime. Elle ne doit pas être punie mais au contraire encouragée ! Il est grand temps que le Gouvernement traduise en actes la tradition d’hospitalité de notre pays !
Communiqué de la LDH
Un homme est mort et nous sommes en colère !
Abdulla Ramadani avait 56 ans et soufrait d’une maladie chronique grave. Sa maladie nécessitait des passages réguliers à l’hôpital où il était pris en charge par le service d’hémodialyse du CHU de Brest. Mais bien que demandeur d’asile albano-bulgare, l’État français ne lui a proposé aucune solution d’hébergement quand il n’était plus hospitalisé.
Depuis le 16 mars, il passait ses nuits dehors, en totale contre indication avec son état de santé. Abdulla est décédé jeudi dernier d’insuffisance respiratoire. Il s’agit là du décès prématuré d’un malade angoissé et épuisé par ses conditions de vie.
Tous les signaux d'alarme avaient pourtant été tirés
Pourtant, depuis le 16 mars, 7 certificats médicaux ont été rédigés pour sa mise à l’abri d’urgence. Les services sociaux du Conseil départemental, le Phare, le centre accueil précarité et le service d’hémodialyse sont intervenus auprès des services de préfecture pour l’alerter sur l’urgence d’un hébergement. Rien n’y a fait pendant un mois, et ça n’est que jeudi que l’État a enfin permis à Abdulla d’intégrer l’HUDA (Hébergement d’urgence pour les demandeurs d’asile). Il est mort dans les heures qui ont suivi. Abdulla est le premier migrant à décéder dans les rues de notre ville. Et si la politique d'accueil et de prise en charge de la préfecture du Finistère ne change pas, il y en aura fatalement d’autres.
Une négation de l'urgence médicale
En effet, on constate sur le terrain que les certificats médicaux sont de moins en moins pris en compte par les services de la préfecture. Aucun de ces certificats n'a été pris en compte pour permettre un hébergement depuis le début l’année ! Or, ces certificats de vulnérabilité établis par le corps médical sont le fondement même des mises à l’abri d’urgence. Nous sommes devant des situations de non assistance à personne en danger !
Avec bien d'autres organisations, la Ligue de droits des l’Homme dénonce cette politique migratoire qui nie l’urgence médicale et conduit à des drames humains prévisibles comme celui que nous venons de vivre ce jeudi à Brest.
Pour dénoncer cette politique migratoire meurtrière, rassemblons nous devant la sous préfecture de Brest mercredi 25 avril à 18h (à l'appel de nombreuses organisations dont la liste n'est pas close)
Published by Section du Parti communiste du Pays de Morlaix
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