Le 4 avril dernier, les députés communistes ont dénoncé une volonté de G. Collomb "d’accompagner la politique de la peur" avec le projet de loi asile-immigration, déplorant aussi son "entêtement" à défendre un texte "d’exclusion".
C’est "un texte d’exclusion, un texte profondément déséquilibré" et "également inutile", a affirmé Elsa Faucillon lors d’un point presse, alors que le projet de loi est en cours d’examen en commission des Lois, dont elle est membre.
Le projet a "une portée hyper-communicationnelle pour le gouvernement et pour le ministre", qui a tenté lors de son propos liminaire en commission mardi soir "en permanence, sans chiffres à l’appui, de parler d’une immigration en submersion, massive", ajouté la députée des Hauts-de-Seine.
"On a bien senti dans sa présentation, le 3 avril, qu’il y avait une volonté d’accompagner la politique de la peur", a-t-elle poursuivi. Et d’ajouter avoir perçu de "la colère" chez certains élus LREM face au discours de Gérard Collomb, qui lui a laissé un sentiment de "nausée".
Le groupe entend "dénoncer l’intox qui est faite et qui accompagne ce discours de la peur", en luttant notamment contre "cette idée d’invasion" et en dénonçant "l’amalgame fait entre asile et immigration".
Pour E. Faucillon, "quand on essaie de surfer sur la logique de la peur, les gens finissent par préférer l’original à la copie et il n’est pas nécessaire de rappeler qu’Emmanuel Macron a été élu au second tour face à Marine Le Pen".
De son côté, Stéphane Peu 77 a dénoncé une "fuite en avant politiquement très dangereuse", soulignant que "partout" où cela s’est produit, "ce sont les extrêmes droites européennes qui en ont tiré profit".
Il a critiqué un "entêtement à légiférer en dépit des (critiques des) professionnels et des spécialistes du secteur".
Le député de Seine-Saint-Denis a épinglé "une façon de gouverner les yeux fixés sur les enquêtes d’opinion". "Emmanuel Macron emprunte les mêmes chaussures que (l’ex-Premier ministre italien) Matteo Renzi ou d’autres en Europe, avec malheureusement les résultats qu’on connaît".