Les dirigeants des clubs de foot et de rugby morlaisiens ont le blues face à l’état des installations sportives de la ville
Ils n’en peuvent plus. Malmenés depuis le début de l’hiver, footballeurs et rugbymen morlaisiens pointent l’état des installations de la ville, « impraticables, vétustes, dangereuses et éparpillées ». En s’appuyant sur un réservoir d’environ 600 licenciés, jeunes en majorité, ils réclament la réalisation d’un complexe de cinq à six terrains sur un même site.
C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La décision qui les a poussés à monter au créneau. Il y a quinze jours, impuissante devant les terrains gorgés d’eau, l’équipe organisatrice des Internationaux de football était contrainte de reporter le tournoi disputé traditionnellement à Pâques. Une première en 40 éditions, dont se sont saisis les footballeurs et les rugbymen de la Cité du viaduc pour faire part de leur lassitude.
« La situation est inquiétante, pour ne pas dire catastrophique. Quel est l’avenir des sports extérieurs sur Morlaix ? », s’interrogent les dirigeants du Sporting-club morlaisien (SCM), qui revendique 350 licenciés, du Rugby-club du pays de Morlaix (RCPM, 200), de l’Union sportive morlaisienne (USM, 50) et des Vétérans morlaisiens (25). « Ça représente quand même 625 joueurs, dont 450 ont moins de 18 ans. On joue un rôle éducatif et social. Quand les jeunes sont avec nous, ils ne traînent pas ailleurs », font-ils remarquer.
« On n’a pas joué à domicile depuis mi-novembre »
C’est tout d’abord l’état des pelouses, et en premier lieu celles de Keranroux, qui est dans leur viseur. Alors, bien sûr, ils reconnaissent que la météo désastreuse de ces dernières semaines a amplifié leur détérioration. « Dans d’autres communes aussi, la situation des terrains est compliquée. Mais à Morlaix, c’est particulièrement difficile de jouer en hiver. Et c’est récurrent », constate Philippe Quiviger, le secrétaire de l’USM. « À Elliant, dans le Sud-Finistère, un tournoi de jeunes a pu se dérouler le week-end de Pâques. Ici, c’était inenvisageable. Il y a un déficit de drainage », déplore Jean-Marc Carnot, manager du SCM.
Conséquence, de nombreux matchs ont été reportés, inversés, voire annulés. « On n’a pas joué à domicile depuis mi-novembre », souffle Michel Le Roux, des Vétérans morlaisiens.
« On a été contraint de s’exiler à Ploujean, à Saint-Martin, à Garlan ou encore à la Maison familiale rurale de Kérozar où 80 enfants se sont parfois retrouvés à s’entraîner en salle », explique Benjamin Le Ven, co-président du RCPM.
« Parents découragés »
« Vestiaires délabrés, mains courantes dangereuses, tableaux électriques vandalisés… » : au-delà des terrains difficilement praticables, la vétusté des installations est également pointée du doigt. Tout comme « l’absence d’éclairage à certains endroits et des parkings trop petits ou en piteux état ». Mais aussi, et surtout, la dispersion des différents terrains.
« On prend des risques. Ça pose des problèmes de sécurité. Sur le plan juridique, on est inquiet. On s’interroge sur nos responsabilités pénales », confie Jacques Corre, l’autre co-président du RCPM. « Avec ces entraînements annulés et ces déplacements d’un lieu à l’autre, les parents s’épuisent et sont parfois découragés. Ils nous disent qu’ils courent partout et qu’au final, ils ne connaissent personne, ils n’ont même pas un endroit pour boire un café », remontent les dirigeants des clubs.
Un complexe à Langolvas ?
« Tous ces terrains éparpillés et l’entretien qui va avec, ça coûte cher à la ville », imagine Lionel Scanff, vice-président du SCM qui, à la demande de la municipalité, en lien avec les autres clubs et l’office municipal des sports (OMS), a mené une réflexion sur la situation des sports extérieurs. Conclusions ? « L’idéal, ce serait un complexe de cinq à six terrains, dont un synthétique, sur un lieu unique afin de mutualiser nos moyens. Sachant qu’aucun des sites actuels n’aurait la capacité de l’absorber ».
« On connaît la difficulté du foncier à Morlaix. Mais la mairie nous a parlé de Langolvas, près de l’hippodrome », indiquent les footballeurs et les rugbymen, qui n’ont rien chiffré pour l’heure. « À quoi bon, si c’est retoqué… ».
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