Les deux chantiers navals Naval Group et Fincantieri veulent constituer un « leader européen ». La CGT craint des suppressions de postes.
« Un énorme risque ! » La CGT s’inquiète du rapprochement entre le français Naval Group (ex DCNS) et l’italien Fincantieri (propriétaire de 50 % de STX). Naval Group s’engagerait dans une compétition mondiale « perdue d’avance » car l’industrie de l’armement est un marché « captif » avec « 70 % des programmes qui sont nationaux », et auquel la société française « n’accédera jamais ». Et c’est « éthiquement contestable » car « les armes ne sont pas des marchandises comme les autres ».
La CGT craint la suppression des postes en « doublon ». Elle ne croit pas à un « Airbus naval » européen, ni à l’exemple « Nissan-Renault » qui s’est traduit par « la perte de la moitié de ses effectifs pour la société française ». Le syndicat garde espoir que la construction neuve revienne, un jour, à Brest à condition d’investir 100 millions d’euros pour remettre en état les infrastructures, c’est-à-dire « rien du tout quand il s’agit de garantir un pan important de notre souveraineté et l’indépendance du pays ».
« Constituer un leader européen »
De son côté, la direction de Naval Group explique que le projet d’alliance sur le modèle industriel Renault-Nissan et Mitsubishi a pour objectif de « constituer un leader européen ». Un projet « favorable à l’emploi et à la valeur ajoutée », avec des réductions de coûts pour l’acquisition d’équipements, des présentations d’offres communes à l’export (ex-frégates Canada), et « la réalisation conjointe de bâtiments de surface comme le bâtiment de soutien et de ravitaillement du programme Flotlog ».
Concernant Brest, le site a connu un pic de charge avec l’adaptation des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins au missile M51 (trois SNLE concernés) qui se termine cet été. « Àpartir de 2019, le site retrouvera le cycle classique des entretiens de sous-marins et le niveau de charge d’avant 2011. » Concernant la construction neuve, « il n’existe pas de projet de programme à Brest pour des bâtiments de surface mais Brest peut participer à la réalisation d’ensembles ou d’équipements pour des constructions neuves de Naval Group. » Brest travaille sur de possibles collaborations avec Cherbourg sur la construction des SNA (sous-marins nucléaires d’attaque), par exemple.
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