Une annonce pour recruter un directeur de la communication à la mairie est en ligne, depuis près d’un mois. En stipulant que le candidat devra «anticiper la future période électorale». Alors que l’opposition s’insurge, la mairie, elle, explique qu'il s'agit d’une grosse faute du cabinet de recrutement.
« Notre client, acteur territorial Finistérien, est à la recherche de son Directeur de la Communication et de l'Événementiel (F/H), pour accompagner le dirigeant élu dans sa mandature, anticipant la future période électorale. » Cette annonce, parue sur un site internet d’offres d’emploi pour un poste à pourvoir à la mairie de Morlaix, a fait bondir l’opposition municipale.
«C’est sidérant !», a réagi, ce vendredi, le socialiste Jean-Paul Vermot. Ce dernier est co-signataire d’un communiqué de l’opposition qui s’interroge sur cette annonce, notamment sa dernière partie : «Mme Le Maire dispose déjà d’un collaborateur de cabinet à son usage quasi exclusif, avait-elle besoin de faire payer par les Morlaisiens un Directeur de la Communication dont l’objectif est sa réélection ? Les salariés de la ville sont au service des Morlaisiens, pas d’un élu ! Nous demandons donc à Mme le Maire de retirer sans attendre cette annonce.»
«Écrire une annonce ainsi est évidemment contraire au code électoral !», répliquent Agnès Le Brun et Chantal Péron, la directrice des services qui l’assurent : ce n’est pas la Ville qui a rédigé le texte de l’annonce.
Une erreur du cabinet de recrutement
Ce qu’il s’est passé, c’est qu’en plus de proposer le poste de directeur de la communication et de l’événementiel aux titulaires de la fonction publique, par le biais du centre de gestion, la mairie de Morlaix a souhaité ouvrir le poste à d’éventuels contractuels. Et a, pour cela, fait appel à Randstad, un cabinet de recrutement privé, qui a repris la fiche de poste écrite par les services de la mairie. «Mais ils se sont autorisés à réécrire l’annonce sans la faire valider!»
Prévenue par l’un des agents, ce jeudi, Chantal Péron, directrice générale des services, a immédiatement demandé à Randstad de retirer l’annonce. Le contrat qui les lie à la Ville va être dénoncé. «Ce cabinet, qui est venu vers nous, commence à travailler avec les collectivités. Mais c’est fou d’être aussi ignorant. A l’avenir, nous serons bien plus prudent», lance Agnès Le Brun qui espère qu’une solution sera trouvée pour faire enlever l’annonce de tous les autres sites d’offres d’emploi qui ont repris cette annonce erronée et sur lesquels elle est toujours visible. «Nous allons mettre le cabinet de recrutement devant ses responsabilités car il y a un vrai préjudice.»
Opposition. "Quatre mois sans commissions"
Dans son communiqué, l'opposition municipale dénonce également l'annulation du conseil municipal du 10 avril et regrette d'apprendre "des grands projets dans la presse (Maison des associations, maison médicale et le retour annoncé du funiculaire)" alors qu'il leur semblait "crucial d'aborder ces sujets en commissions municipales et en conseil".
Mais impossible, selon eux, quand il se passe "quasi quatre mois" entre deux conseils, "sans réunion des commissions, lieu naturel du débat et de l'information due à tous les élus". Sur les réunions informelles proposées par Agnès Le Brun, ils ont accepté une fois mais "ils n'acceptent plus que la démocratie locale soit remplacée par ces réunions non publiques" (...)
Le Télégramme, 10 mars 2018
Mme le Maire, il ne faudra pas oublier d’intégrer le salaire du directeur de la communication à vos frais de campagne !
L’annonce ci-dessous parue sur un site d’emploi de cadres a retenu toute notre attention.
« Notre client, acteur territorial Finistérien, est à la recherche de son Directeur de la Communication et de l'Événementiel (F/H), pour accompagner le dirigeant élu dans sa mandature, anticipant la future période électorale. »
A sa lecture, on comprend donc que Mme le Maire a d’ores et déjà lancé sa campagne électorale pour 2020, mais là, personne n’en doutait. Par contre, utiliser l’argent de la municipalité pour préparer celle-ci est insupportable !
Mme Le Maire dispose déjà d’un collaborateur de cabinet à son usage quasi exclusif, avait-elle besoin de faire payer par les morlaisiens un Directeur de la Communication dont l’objectif est sa réélection ?
Les salariés de la ville sont au service des morlaisiens, pas d’un élu !
Nous demandons donc à Mme le Maire de retirer sans attendre cette annonce.
Des compétences existent d’ailleurs en interne pour occuper ce poste : alors, plutôt que d’aller « chasser » ce qui s’apparente plus à un « Directeur de campagne », parions sur ceux qui servent, ont servi les morlaisiens !
Nous souhaitons également dénoncer l’annulation du Conseil Municipal du 10 avril prochain.
En effet, alors même qu’une nouvelle fois nous apprenions de grands projets dans la presse (Maison des associations, maison médicale et le retour annoncé du funiculaire), il nous semblait crucial d’aborder ces sujets en commissions municipales et en conseil…
Nous aurions pu d’ailleurs nous féliciter de voir une grande partie notre programme de 2014 reprise par la majorité actuelle.
Mais le minimum démocratique n’est pas de mise dans le fonctionnement de la majorité actuelle, en témoigne les quasi 4 mois sans réunion des commissions.
Où, dès lors débattre des suppressions de postes dans les écoles Gambetta, Jaurès et Caër, si ce n’est en commission enseignement ?
Où, dès lors, débattre des projets de nouvelles infrastructures si ce n’est en commission urbanisme ?
Pour se dédouaner, nous nous voyons désormais proposer des réunions en tête à tête avec la Maire et ses proches adjoints, à huis clos.
Nous avons accepté une première fois en demandant clairement, sereinement et fermement un fonctionnement normal des commissions municipales, lieu naturel du débat et de l’information due à tous les élus.
Force est de constater que ce n’est pas la volonté du Maire.
Dès lors, nous n’acceptons plus que la démocratie locale, réunion du Conseil Municipal et travail des commissions, soit remplacée par ces réunions non publiques.
Le lien pour lire l’annonce :
Communiqué du 9 mars 2018
Les élus de l'opposition de gauche (Coopérative Citoyenne, PS, PCF-Front de Gauche) au conseil municipal: Elisabeth Binaisse, Jean-Pierre Cloarec, Ismaël Dupont, Hervé Gouédard, Sarah Noll, Valérie Scattolin, Jean-Paul Vermot
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