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14 mars 2018 3 14 /03 /mars /2018 08:40
La section CGT de l’hôpital estime que la crise aurait pu être maîtrisée si la direction avait tenu compte de l’alerte lancée en milieu de semaine dernière par les équipes de soins. Impossible, selon | Ouest-France/Béatrice Le Grand

La section CGT de l’hôpital estime que la crise aurait pu être maîtrisée si la direction avait tenu compte de l’alerte lancée en milieu de semaine dernière par les équipes de soins. Impossible, selon | Ouest-France/Béatrice Le Grand

Ouest-France
Morlaix. « Un pic d’activité exceptionnel » aux urgences

Publié le 13/02/2018

Un pic épidémiologique, touchant des personnes âgées souffrant de symptômes respiratoires, a semé la zizanie dans le service. Pour la direction, impossible d’anticiper un tel événement.

« Le week-end dernier, les urgences de Morlaix ont connu un pic d’activité de l’ordre de l’exceptionnel ». Bernard Laurent, directeur des soins à l’hôpital de Morlaix, ne cache pas que le service a connu un week-end et un début de semaine compliqué. Avant un progressif retour à la normale, ce mardi.

« L’épisode de grippe était censé être derrière nous mais nous avons reçu beaucoup de patients âgés de 75 ans et plus souffrant de troubles respiratoires dus à une attaque virale et nécessitant une hospitalisation », explique le professionnel de santé.

Beaucoup plus d'hospitalisation 

La fréquentation aux urgences est évaluée à la fois par le nombre de patients reçus et par le pourcentage de patients qui sont hospitalisés à l’issue de la première évaluation d’un médecin.

« C’est ce pourcentage qui a considérablement augmenté ce week-end », explique Bernard Laurent, évoquant la mise en place d’une cellule de crise, lundi matin, et l’ouverture de lits, dès dimanche, pour répondre au besoin de placer sous surveillance respiratoire un certain nombre de patients âgés, notamment.

Anticipation ?

Le directeur des soins évoque aussi le cas particulier d’un patient « pour lequel l’attente a été effectivement beaucoup plus longue », « 45 h » selon les syndicats qui étaient sur place lundi matin. « Elle ne s’est pas faite dans des conditions inconcevables non plus, relativise Bernard Laurent. On a fait en sorte qu’il soit couché, nourri, etc… »

Brigitte Costant, directrice de garde depuis lundi, poursuit en saluant « la mobilisation de tous les professionnels qui ont accepté de bouger leurs horaires pour revenir afin d’assurer une prise en charge correcte bien que longue ».

Côté syndicats, la CGT, estime que cette situation aurait pu être maîtrisée « si la direction n’avait pas manqué d’anticipation en termes de gestion des lits quand elle a été alertée, mercredi dernier, pour dénoncer la tension et les difficultés qui allaient en découler ».

Réponse de la direction : « A Morlaix, comme ailleurs, on ne peut pas anticiper un pic épidémiologique ! »

https://www.ouest-france.fr/bretagne/morlaix-29600/morlaix-un-pic-d-activite-exceptionnel-aux-urgences-5618965

 

Lire aussi: 

Urgences du CHU de Rennes saturées : le décès d’une sexagénaire interroge

Le service des urgences est en surchauffe, depuis le milieu de semaine dernière, à l'hôpital, où « il y a un cruel manque de lits », déplore les syndicats.

Le service des urgences est en surchauffe, depuis le milieu de semaine dernière, à l'hôpital, où « il y a un cruel manque de lits », déplore les syndicats.

 

Une cellule de crise a été ouverte, lundi matin, au centre hospitalier des pays de Morlaix. En cause, un manque de lits qui entraîne une saturation aux urgences où, avec le pic épidémiologique, les patients s'accumulent. Une dizaine d'entre eux ont même été contraints de rester dormir dans le service, dimanche. Alors que les agents se disent exténués, les syndicats dénoncent le manque d'anticipation et de réactivité de la direction.

« Tous ces malades agglutinés et ces brancards partout, on n'a jamais vu ça à l'hôpital. C'est l'horreur ! ». Venus constater la situation aux urgences, lundi matin, les représentants des trois syndicats (CFDT, CGT et Sud) du centre hospitalier des pays de Morlaix (CHPM) en sont ressortis très inquiets. « Il y avait 35 patients dans le service ! Des grippés, des gastro, de tout... », raconte Francis Landouar, représentant du personnel de Sud, en précisant que cet engorgement date du milieu de semaine dernière.

« Situation critique »

En plus du pic épidémiologique, c'est surtout la pénurie de lits qui est à l'origine de ces bouchons. « Il y a un manque cruel d'hébergement. Ça sature de partout », déplore le syndicaliste, en regrettant « les différentes fermetures de lits dans certains services, ces dernières années ». « On est face à une situation critique. En tout cas, bien plus compliquée que ce qu'en dit la directrice (lire ci-dessous) », embraye Stéphanie Primel, la secrétaire CFDT du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail. Ce qui a, d'ailleurs, conduit les membres du CHSCT à signer « une déclaration de danger grave et imminent », dimanche matin.

« 45 heures aux urgences ! »

« Il y a des gens dans l'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) depuis mercredi. Un autre a passé 45 heures aux urgences. Et puis certains ont dormi dans le service. Certes, pas sur des brancards, mais dans les couloirs, car les box sont réservés aux arrivants », énumèrent les syndicalistes, inquiets des conditions d'hygiène que cela implique.

Et ce, alors que la présence d'une bactérie, hautement résistante, dans certains services complique la donne pour les personnels et réduit les possibilités d'hébergement d'un établissement qui compte 429 lits, au sein de l'hôpital général.

« Du bricolage »

« Rien n'a été anticipé et ça manque de réactivité », pointent les représentants du personnel, qui parlent de « bricolage » et de « pansements », en évoquant les mesures prises par la direction, qui a ouvert une cellule de crise, lundi matin. « Quelques chambres du service d'oncologie vont être doublées, deux à trois patients ont été orientés en maternité et l'unité médicale ambulatoire (UMA) va être transformée en unité d'hospitalisation, avec six lits, ce qui va entraîner la déprogrammation des patients prévus », énoncent-ils. « C'est insuffisant. Il faut une solution d'urgence », martèle Stéphanie Primel. Tandis que Francis Landouar réclame « l'ouverture d'une unité temporaire afin de désengorger les urgences ». « Des services sont vides, en soins de suite et de réadaptation notamment, mais aussi en psychiatrie si besoin ».

« Les agents sont à bout »

Et puis, autre conséquence de cet engorgement, lié à l'afflux de patients, l'état des agents. « Les personnels des urgences sont exténués. Ils sont à bout, soumis à une charge de travail très importante, avec tous les risques que cela comporte », font savoir les syndicats, alors que la direction a apporté des renforts en personnel : une aide-soignante et un cadre supplémentaire dimanche, une infirmière et une aide-soignante en plus lundi. « Là encore, ça ne suffit pas », estiment les représentants du personnel, qui demandent une réunion avec les membres du CHSCT. « Il faut, insistent-ils, qu'elle ait lieu en toute urgence ».

en complément

 + Ariane Bénard : « Ce n'est pas alarmant »

Directrice du centre hospitalier des pays de Morlaix, Ariane Bénard assure que « la situation n'est pas alarmante ».

Les représentants du personnel parlent d'une situation très compliquée à l'hôpital...
Il y a un afflux de patients, c'est vrai, mais la situation n'est pas très compliquée. Nous sommes en train de caler les choses, de recenser les besoins, afin de prendre les mesures nécessaires pour améliorer les conditions d'accueil. On a ouvert des lits supplémentaires et on a renforcé les effectifs aux urgences.

Avez-vous suffisamment anticipé les choses ?
Il est toujours extrêmement difficile d'anticiper les afflux de fréquentation en hiver. On ne peut pas prévoir quand auront lieu les pics épidémiologiques. On n'a pas eu de chance, c'est tombé pendant les vacances scolaires, alors que d'habitude, ça n'est pas le cas. Mais on réagit. On adapte les organisations. Ouvrir cinq à huit lits en une demi-journée, on sait faire.

35 patients aux urgences ce lundi matin, ça fait quand même beaucoup...
Il y en avait moins que ça. Il est vrai, par contre, qu'une dizaine de personnes ont dormi, dimanche soir, dans le service, dans des lits et pas sur des brancards, je le précise. Néanmoins, la situation n'est pas alarmante.

Vous avez tout de même ouvert une cellule de crise...
On est en tension, mais s'il y avait eu une vraie crise, c'est le plan blanc qui aurait été déclenché.

Allez-vous recevoir les membres du CHSCT en urgence ?
Pas avant jeudi, date du prochain CHSCT. La question de l'hébergement a été rajoutée à l'ordre du jour.


http://www.letelegramme.fr/finistere/morlaix/hopital-penurie-de-lits-urgences-saturees-13-03-2018-11884434.php

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