En haut du podium, le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, est devenu l'homme le plus riche du monde, avec une fortune de 99,6 milliards de dollars (83 milliards d'euros). Un patrimoine colossal qui a progressé de 34,2 milliards de dollars (29 milliards d'euros) en 2017. De telle sorte que, chaque minute, le milliardaire du e-commerce gagne 65 000 dollars (54 482 euros). Et ce grâce à l'envolée des marchés et du cours d'Amazon (dont il détient 16,4 %), lequel a bondi de 57 % cette année, mais aussi à celle des actions qu'il possède dans Uber et Airbnb. L'insolence ne s'arrête pas là. En juin dernier, l'expert de l'évasion fiscale avait demandé sur Twitter de l'aide, après avoir vendu pour près de 1 milliard de dollars d'actions d'Amazon, pour trouver des moyens de dépenser sa fortune.
Après avoir ouvert une boutique de salariés à Seattle mais truffée de caméras et de capteurs, Amazon, le géant mondial de la distribution, envisage d'imposer un bracelet "ultrasonique" aux salariés de ses entrepôts.
Une information révélée mercredi sur le site d'informations spécialisé Geekwire. Ce bijou de technologie permet de contrôler les gestes d'un individu par l'envoi d'impulsions par ultrasons et transmissions radio. Ainsi localisée, la main qui s'aventurerait hors du "panier d'inventaire" dédié se ferait rappeler à l'ordre grâce au bracelet. Amazon a d'ores et déjà fait valider les brevets de sa nouvelle machine mais ne donne d'indications ni sur sa fabrication ni sur son intention de l'imposer ou pas à ses salariés.
C'est probable si les gains de productivité en valent la peine. Amazon est déjà expert dans l'hyperproductivité: caméras et chronomètres, réseaux de contrôle et de surveillance fonctionnent déjà à plein dans les entrepôts. Mais avec le bracelet ultrasonique - qui agit directement sur le corps -, en contrôlant les faits et gestes, un pas serait néanmoins franchi.
"Amazon a reconnu que les humains sont la partie la moins efficace de l'opération. Elle gagne plus d'argent en traitant ses travailleurs comme des biens consommables", analysait un reporter du Daily Mirror, Alan Selby, après plusieurs mois d'une enquête sur la gestion des ressources humaines de l'entreprise.
Et cela commence à se savoir. Amazon a chuté de la première à la cinquième place des enseignes préférées des Français.. La mauvaise presse des conditions de travail dans les entrepôts n'y seraient pas pour rien.
En France, justement, Amazon va devoir revoir son système de classement des salariés, qui détermine leur déroulement de carrière et leur salaire, jugé illégal par les prud'hommes après une plainte déposée par 25 caristes.
Sylvie Ducatteau, L'Humanité, 5 février 2018
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